Naelly2023 Моя любовь, je me rappelle de toi Chapitre 7° Valentina

Chapitre 7° Valentina

Dimanche matin. Malgré mon envie de rester couché et de ne rien faire, Noël est dans 16 jours. Je ne peux pas rester dans mon lit à ne rien faire. Il faut que j’aille acheter les cadeaux pour ma famille. Je regrette encore d’avoir cédé à maman. J’aurais dû refuser, quitte à ce qu’elle se vexe. Elle sait à quel point j’ai horreur de cette fête, mais elle, elle n’a pas l’air de porter cette douleur sans arrêt dans son cœur. Elle arrive à la mettre de côté pour Noël. Ça a l’air si simple pour elle, alors pourquoi je n’y arrive pas, moi aussi ?


Je soupire et je sors dans l’air froid de la ville, en me dirigeant vers le centre commercial. Cela fait cinq ans que je n’ai pas vu mes parents. Que suis-je censé leur acheter ? Que suis-je censé porter ? Sûrement pas une tenue terne. Alors, toujours la tête basse et les épaules remontées, j’entre dans un magasin au hasard, pour me chercher une tenue.


Rouge pailleté ? Non, trop voyant ? Vert ? Même pas en rêve, je ne me déguiserais jamais en lutin ! Je cherche, encore et encore, je passe en revue plusieurs tenues. Certaines robes me plaisent, alors je vais les essayer. Ça commence mal, lorsque je me rends compte que je ne peux pas rentrer dans la première. Je rage, je peste. Mes parents auraient fait un arrêt cardiaque en m’entendant dire certains mots. Enfin, je réussis à en ressortir. La deuxième est trop extravagante. La troisième est trop décolletée. La quatrième est trop fermée.


Je ressors de la cabine en n’ayant trouvé aucune robe qui me convienne. C’est le pire choix que j’ai fait de toute ma vie. Fêter Noël en m’y prenant deux semaines à l’avance, c’est du jamais vu.


Je refais un dernier tour de rayon et si je ne trouve rien, j’annule tout. Radical. Mais pourtant, pendant que je continue mes recherches, j’essaie vraiment de trouver une tenue. J’ai l’impression de vouloir être avec ma famille. Et ça me surprend moi-même. Finalement, je prends une robe bordeaux en velours et me dirige vers une seconde cabine d’essayage. Lorsque j’en sors pour me voir dans le miroir, je reste interdite pendant quelques secondes. Pas trop décolletée, en velours bordeaux, manches longues, douce et soyeuse, elle est impeccable. Elle m’arrive sous le genou, elle est cintrée sous la poitrine et on pourrait croire qu’elle brille sous les lumières du magasin. C’est tout ce que je n’ai jamais osé porter, car ces robes vont mieux aux autres filles qu’à moi. Je les associais aux robes de princesses, que les héroïnes de mes romans d’amour portent pour rendre jaloux leur ex. Et contre mes attentes, elle me va très bien. Va-t-elle plaire à mes parents ? Que vont-ils en penser ? Devrais-je en porter une autre ?


Mes pensées sont soudainement interrompues, quand je remarque qu’un homme m’observe, derrière moi. Je me retourne et lui fais face. Il parait hypnotisé devant moi, nos regards ne se lâchent pas. Mes yeux sont accrochés au sien. Je les connais. J’en suis certaine. D’où je ne saurais le dire, mais je les ai déjà vus quelque part.


— J’adore votre robe, si jamais vous hésitiez à la prendre, je vous la conseille fortement, elle vous met en valeur. Votre conjoint sera ébloui par tant de beauté, murmure-t-il.¹¹


Sa voix. Juste sa voix. Je la connais. Je le sais. J’en suis convaincue. Je veux lui demander si on se connait, mais il fait demi-tour et me laisse ici. J’aurais voulu lui dire que je n’ai pas de conjoint. J’aurais voulu lui dire qu’il me rappelle quelqu’un. J’aurais voulu lui dire que je le connais. J’aurais voulu, mais il est parti.


J’enlève la robe, me rhabille et passe en vitesse à la caisse, dans l’espoir de le revoir. Mais, soit il est parti, soit il est resté dans le magasin, car je ne le vois plus.


Je rentre à la maison pour y déposer la robe, puis je ressors, en direction de l’église. Tout au long du chemin, mes pensées sont tournées vers cet homme. Pourquoi m’a-t-il adressé la parole ? Et pourquoi me fixait-il de cette manière ? Inconsciemment, ma main se dirige vers mon œil. Je sais que je n’ai pas une couleur habituelle. Elle ressort plus que les autres bleus. Elle est plus hypnotisante, plus voyante. Mais de là à choquer quelqu’un autant que lui, il faudrait que mon visage soit envouteur !


Je pense à lui. Encore. Pendant la messe. Pendant que je récite mes prières. Pendant que j’écoute le prêtre. C’est péché, je sais. Je ne devrais pas être aussi absorbée par quelqu’un, au point de sortir de l’église en courant. Je rentre et reste allongée sur le canapé, à regarder le plafond. Je reste concentrée sur lui. Il est comme une énigme qu’il me faut résoudre. Je n’aime pas particulièrement les hommes, je préfère rester loin d’eux, surtout de ceux qui ont le physique avantageux, qui fait craquer toutes les filles à 15 kilomètres à la ronde. Mais lui, c’est autre chose. Lui, il a su m’envouter comme aucun autre, et maintenant, une chose est sûre : il me faut le revoir. Je dois le retrouver. J’ai l’impression que mon cerveau est embrumé, mais que cette rencontre a permis de soulever un léger voile. Si je le vois encore, je pourrais trouver qui il est et pourquoi je veux à tout prix le voir.


Il y a 13 100 000 habitants à Moskova. Quelle est la probabilité que je le recroise ? Très peu de chance… Mais j’ai un nouvel objectif. Quelque chose qui me motive depuis peu. Quelque chose à poursuivre, autre que mes romans.






¹¹ Le dialogue est en russe

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