Fyctia

Vadim court, court, court, en riant, poursuivi par Valentina, qui a un point de côté à force de courir après son meilleur ami. Elle s’essouffle, s’essouffle, s’essouffle rapidement et abandonne la course poursuite. Tant pis, elle n’aura pas le bonbon que son ami lui a promis. Mais en même temps, il court beaucoup trop vite !

Qui aurait pensé que le collège et le lycée seraient si éprouvants, si durs, si intenses ? Comment se préparer à la montagne de devoirs chaque soir ? Vadim et Valentina ont arrêté de se poursuivre dans la cour de récréation. Mais ils sont toujours amis. Meilleurs amis. Et à en croire les joues rouges de Valentina quand il lui parle, elle rêve de plus qu’un ami. Et à en croire les yeux pétillants de Vadim quand il l’écoute parler de ses passions, il rêve de plus qu’une amie.

Vadim remplit son formulaire d’admission sous le regard triste de Valentina. Il va la quitter. Partir loin loin loin, peut-être pendant des jours, des mois, des années. Ou pour toujours. Peut-être ne reviendra-t-il jamais de cette guerre où il doit aller combattre. Valentina ne veut pas le voir partir. Elle n’a pas encore eu le temps — ou le courage — de lui avouer ses sentiments. Vadim sait que son travail l’éloignera de la jolie blonde, mais il veut y aller. Il attend le bon moment pour lui dire qu’elle compte beaucoup pour lui.

Vadim et Valentina marchent dans les rues, faisant du lèche-vitrine. Valentina craque pour une jolie robe courte blanche et dorée. Des mots doux sont murmurés au creux des oreilles, des mots qui ne peuvent être échangés dans une amitié.

Les lèvres scellées, les larmes qui coulent. Enfin avoués, les sentiments s’expriment doucement. Avec ardeur. Le temps manque. Vadim doit partir. Prendre le train qui l’emmènera en Europe, combattre. Valentina ne veut pas le lâcher. Et pourtant, elle le fait. Une partie d’elle est comme arrachée. Elle attendra son retour avec impatience. Elle l’attendra pour toujours.