Lara Heart Coyotes Team Premier chapitre (Skylie)

Premier chapitre (Skylie)

Les fêtes universitaires n’ont jamais été mon truc, et pourtant je m’y retrouve pour la première fois depuis le début de mon cursus scolaire. Il faut dire qu’Anna, ma meilleure amie depuis toujours, a été non pas convaincante, mais plutôt qu’elle m’y a emmené de force, et je dirais même qu’elle m’a menacé d’y aller sans quoi elle ne m’adresserait plus la parole pour plusieurs mois, ce que je trouve légèrement exagéré.


— Skylie, m’a-t-elle dit ce matin même alors qu’on était à la cafétéria de l’université, faisant la file pour le café du réveil comme on a toujours appelé, ta vie sociale fait vraiment pitié, a-t-elle poursuivi sans ménagement alors qu’elle entamait la dégustation d’un muffin au carottes.


— Merci de ton honnêteté, mais je ne sais pas si je dois prendre ça comme un compliment, ai-je rétorqué ironiquement et non sans me bruler la langue avec mon café trop chaud, erreur que j’ai tendance à faire au moins une fois par semaine, depuis que je bois du café, c’est-à-dire depuis quatre semaines.


— Y’a pas de quoi, a-t-elle poursuivit nonchalamment comme si je lui avais été reconnaissante pour sa fausse bienveillance.


J’avais commencé à lever discrètement les yeux au ciel devant ses réponses toutes faites mais elle m’a interrompu lorsqu’elle m’a parlé de la fête universitaire organisée pour financer l’équipe de hockey de l’école, Les Coyotes.


— Oui, je suis au courant de cette fête, ai-je simplement dit. Tu te souviens ? Mon père est l’entraîneur de l’équipe.


— Alors je ne vois pas pourquoi tu n’irais pas, surtout que ça permet d’encourager non seulement ton père dans son travail mais aussi de super gars canons, ce qui n’est absolument pas à négliger.


J’avais levé les yeux au ciel, non sans me gêner même si elle n’y avait pas prêté attention.


— Allez, Skylie ! a-t-elle poursuivi, tu as assez joué les filles sages et ça ne te ressemble pas, tu me fais peur. Un mois tout entier sans faire d’emmerdes, je pense que tu peux te lâcher le temps d’une soirée, non ?


Je me retrouve donc devant ce qu’on appelle Le Colisée, un établissement connexe et reculé du campus universitaire, là où les soirées dansantes et alcoolisées se donnent mais aussi où les pires scandales et rumeurs se forment, d’où son surnom alors que l’établissement a en réalité un nom d’un ancien recteur.


Je m’avance vers Le Colisée alors que je constate que j’ai perdue de vue mon amie ou qu’elle m’a laissée tomber, c’est selon, pour le garçon avec qui elle flirte depuis un moment.


Cette soirée, je n’avais pas très envie d’y aller parce que, de un, aller a une soirée organisée par son père même si elle a été organisée aussi par les membres de l’équipe des Coyotes, ça fait carrément bizarre, mais aussi parce que, de deux, j’essaie au maximum de devenir la parfaite petite fille sage que je n’ai jamais été depuis les événements de l’été passé, et dont ma pas très recommandable réputation me colle aux basques depuis.


Je soupire, devinant pertinemment que je ne reverrais pas Anna de la soirée, puis je m’avance vers les portes du Colisée alors que d’autres élèves font de même.


Plusieurs étudiants sont à l’extérieur de l’établissement, un gobelet rouge en plastique à la main d’où je devine l’alcool et je fraie un chemin parmi eux jusqu’à l’entrée.


— Salut, me lance un gars dont je ne connais pas le prénom mais que je reconnais comme étant Sanderson, le gardien de but des Coyotes. Ça fera douze dollars.


J’ai grandi dans le monde du sport, mes parents étant les parfaits clichés. Dans sa jeunesse, mon père a été un joueur de hockey professionnel ayant toujours baigné dans cet univers, mon grand-père étant aussi passionné par ce sport sauf qu’il ne pouvait pas y jouer de façon pro puisqu’il avait des problèmes de motricité depuis sa naissance, une maladie génétique. Par chance ou miracle, mon père a été épargné et partageait avec son propre père la passion du hockey, ne manquant aucun match diffusé à la télé de leur équipe préférée mais aussi en jouant lui-même.


Quant à elle, ma mère était une patineuse artistique, ayant découvert ce sport à l’âge de treize ans et ayant fait de nombreuses compétions. Contrairement à mon père, elle n’avait pas nécessairement d’ambitions sportives sauf que son propre père, voyant son talent, l’a toujours poussée à se dépasser et à s’inscrire à les compétitions les plus prestigieuses. Depuis qu’elle nous a eu, mon grand frère et moi, elle a arrêté de patiner pour se consacrer à sa vie de famille jusqu’à ce qu’on aille tous les deux à l’université et depuis, elle a trouvé un boulot dans l’administration d’une agence artistique promouvant des artistes visuels. Mon père, quant à lui, n’a jamais voulu renoncer à sa passion et dès qu’il eu fini sa carrière sportive, il s’est reconverti en entraîneur professionnel, ce qu’il fait depuis près d’une dizaine d’années maintenant.


Les fins de semaine à aller aux matchs et les soirées passées à la patinoire, je connais, de même que les noms de famille de la plupart des joueurs qui ont été dans les Coyotes au fil des ans, les joueurs s’appelant rarement par leur prénom, un fait que j’avais constaté.


Je tends un billet de dix dollars ainsi que quelques pièces que Sanderson s’empresse de mettre dans la caisse, puis il me demande de tendre ma main et y dépose une étampe représentant l’emblème de l’équipe, sans grande surprise un coyote, au dos de ma main avant de relever la tête vers moi et de me sourire.


— Bienvenue à la fête des Coyotes, et passe une bonne soirée !

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