Fyctia
Deuxième chapitre (Skylie)
Lorsque je franchis les portes, la fête bat son plein. Les lumières tamisées et les phosphorescents de toutes les couleurs se brandissant de tous côtés, plusieurs étudiants sont en plein milieu de la piste de danse à se dandiner, se déchaîner ou seulement danser comme des sardines, c’est-à-dire en n’étant pas trop à l’aise et sûrs de leurs capacités de coordination de mouvement, ce qui serait mon cas.
Je n’ai jamais aimé danser, et même si j’avais pris des cours de danse lorsque j’étais enfant, j’avais une sérieuse tendance à confondre ma gauche et ma droite et lors des chorégraphies de groupe, j’avais toujours une longueur de retard sur les autres.
Mes parents avaient essayé de m’initier au sport. Si cela avait fonctionné pour Simon, mon frère aîné, je n’ai jamais été attirée par ce que j’appelle « le double S », la sueur et la souffrance. J’ai toujours considéré le sport comme une souffrance supplémentaire à faire subir à mon corps, même si je suis consciente des bienfaits du sport pour la santé, et j’ai toujours détesté suer et, malheureusement, faire du sport sans suer est impossible selon mes observations personnelles.
C’est tout naturellement que je me dirige vers le bar à punchs, au fond de la salle, en longeant les murs. Là au moins, je vais pouvoir me faire discrète et éviter toute interaction humainement sociale.
On ne m’a pas vue à une fête depuis un mois entier, depuis que j’ai fait la pire gaffe que j’aie jamais faite jusqu’ici en dix-huit ans d’existence, et le palmarès était serré.
L’été précédent était le plus cruel des étés de toute ma vie et je me suis endettée comme pas possible à force d’avoir trop joué au casino et à fumer des joints, à sortir dans les bars avec mes amis et à, surtout, prêter de l’argent à n’importe qui, ceux et celles que je croyais mes amis.
J’avais fini par emprunter de l’argent à mon frère d’abord, puis à mes parents, puis à mes grands-parents et même à des personnes à qui je parlais qu’une fois à toutes les éclipses lunaires. Je calculais affreusement mal mes dépenses, j’avais saboté mon emploi d’été à force d’être rentrée travailler en phase de lendemain de veille et j’avais même commencé à voler de l’argent dans la caisse du restaurant où je travaillais. Mais ce n’est qu’en août que les choses se sont véritablement corsée, lorsqu’on m’avait proposé de vendre de la mari pour me sortir de mes dettes mais pour acquérir le stock, il fallait que je dépense une somme minimale, mais je ne l’avais pas, alors j’avais volé mes parents, l’argent qui servirait à leur voyage à Londres pour leurs vingts ans de mariage. Erreur fatale, et il a fallu que je coupe tout contact avec mes amis et que je renonce à ma vie estivale de luxe pour devenir, du moins essayer de devenir, une fille sage.
Étant donné que pour moi, devenir une fille sage était une prison, j’avais commencé à porter de fausses lunettes, à changer mon style vestimentaire afin que je corresponde au maximum aux filles que je considérais comme coincées, du moins de l’idée de ce que je me faisais d’elles, que je rompe avec mon petit ami de l’époque parce que, selon mes parents, il avait une influence négative sur moi et que je restreinte mes sorties, voir même que je ne sorte plus du tout. La deuxième semaine de septembre, j’ai même commencé à boire du café afin de correspondre au parfait cliché de la fille sage, studieuse et surtout prude, tout ce que je n’étais pas. Ma vie sociale est passée de wow à zéro le temps de le dire, et je me suis faite discrète sur les réseaux sociaux supprimant même certains de mes comptes. Ma vie était devenue une vraie blague, et pourtant, je commençais à apprécier un peu plus d’être devenue une fille sans problèmes, sans histoire, et même que j’avais de bons résultats scolaires lors de la rentrée à l’université et ce, dans toutes mes matières, ce qui était une première. C’était le calme plat dans ma vie et je dois l’avouer, ce n’était pas pour me déplaire, cette sérénité.
— J’adore cette chanson ! lance une voix à environ un mètre de moi.
Je me retourne et voix deux gars. L’un semble plus âgé, environ deux ans de plus que moi et l’autre semble être de mon âge. Les deux sont vraiment canons et je ne peux m’empêcher de sourire à ce qu’Anna m’a dit plus tôt.
C’est vrai que les membres des Coyotes sont vraiment beaux, virils et je dirais même sexy, à croire que c’est un critère de base pour faire parti de l’équipe.
— Tu ne serais pas la voleuse des ménages ? me demande le plus vieux des deux gars.
Je feins de ne pas avoir entendu, m’éloignant jusqu’au bar où je me sers un généreux verre de punch aux fruits, avec alcool please.
— Tu sais, ce n’est pas très poli de ne pas répondre à une question quand on t’en pose une, continue-t-il, un sourire des plus moqueur accroché à ses lèvres.
— Tu dois confondre avec quelqu’un d’autre, dis-je simplement. Mais j’ai entendu dire qu’elle serait prête à tout pour de l’argent, comme tu le sais sûrement. Peut-être qu’elle serait prête à te faire un rabais compte tenu de tes piètres performances au lit.
J’avais reconnu Young, James de son véritable prénom, un des seuls que je connaisse par son nom complet étant donné que j’étais amie avec une fille qui avait déjà couché avec, et qu’elle m’avait tout raconté dans les moindres détails, ce qui était particulièrement gênant, pas pour elle mais pour lui.
Young ne dit rien, mais je vois à son air renfrogné que j’ai frappé là où ça fait mal. Rien de tel que de se moquer de la virilité d’un mec lorsque celui-ci est crade avec soi, ça fait toujours son petit effet.
— En tout cas, on m’a dit que la voleuse des ménages est une vraie folle, lance-t-il avant de s’éloigner et de se fondre parmi les autres étudiants.
— Il ne le pense pas, dit une voix qui me semble un peu plus lointaine mais que je reconnais comme le gars qui était avec Young un peu plus tôt.
Je me tourne et fixe l’autre gars, que je ne reconnais pas. D’habitude, je m’efforce de connaître les noms de famille de chacun des joueurs de l’équipe mais lui, il me semble inconnu, probablement un nouveau.
— Je pense que tu le surestime, dis-je en prenant une autre gorgée de punch non sans le quitter du regard.
Si la lumière avait été à sa pleine capacité, je jurerais que je le verrais rougir.
C’est quelque chose que j’ai toujours été plutôt fière, de savoir quand je plais à un gars, et celui-ci, ça ne manque pas.
2 commentaires
Dystopia_Girl
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Il y a un an
Lara Heart
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Il y a un an