Fyctia
Chapitre 8 - Part 2
Marley
Suite...
Ma tentative afin de rester calme est un échec total. Lui, il s’en amuse et ses billes sombres ne me quittent pas. Il inspecte chacune de mes expressions. Parfois j’ai l’impression qu’il les mémorise, comme des détails qui seraient importants.
Au même instant, on toque deux fois contre ma porte et ma mère apparait.
— À qui tu parles, Chérie ?
— Au pigeon.
Sceptique, elle m’observe. Pourquoi j’ai sorti ça ? Fallait bien que je trouve un truc à lui servir, mais là…
— Il volait et tout à coup, boom. Un crash monumental. Ouais, c’était violent. Du coup, je vais descendre pour voir s’il va bien.
En bas, Jared pouffe comme un abruti et je lui fais les gros yeux. Moi, je me maudis. Pourquoi il faut toujours que je sorte ce genre de truc complètement débile et pas crédible ? Le pire, c’est que ma mère gobe tout. Il faut dire que je ne suis pas de nature à parler en secret avec un mec juste en dessous de ma chambre en pleine nuit et ça, elle le sait. Je ne discute plus avec personne d’ailleurs.
— Je viens avec toi.
Je prends un air plus grave, me redresse et secoue la tête.
— Non, on sait jamais. Il est peut-être en train d’agoniser. T’es bien trop sensible pour ce genre de spectacle.
— Dis celle qui sauve les mouches des toiles d’araignées.
Je me raidis et Jared se marre de plus belle. C’est ça, rigole. Moque-toi. De peur qu’elle l’entende, je traverse la pièce et récupère son satané stylo sur le bureau.
— Pourquoi tu prends ça ? me questionne-t-elle.
— On sait jamais. S’il souffre trop et qu’il faut l’achever…
Elle grimace de dégoût et je me retiens de rire. Vraiment ? Elle vient de gober ça ?
— En attendant, tu devrais mettre la main sur une boite à chaussure. S’il meurt, faudra bien l’enterrer la pauvre bête.
Elle hoche la tête et disparait instantanément, guidée par la mission que je viens de lui confier. Je lève les yeux au ciel. Parfois, je me demande qui de nous deux est le parent.
En traversant le couloir, je m’arrête. Elle rapporte à mon père ce qui vient de se passer, sans oublier le fait que je suis sur le point d’abréger les souffrances d’un oiseau avec un Bic. Un ton plus bas, il lui demande s’ils ne feraient pas mieux de reprendre rendez-vous avec le psy. Je préfère m’éclipser sur la pointe des pieds. En écouter plus ne ferait que me rappeler ce qu’il en est.
Lorsque j’ouvre la porte d’entrée, Jared est planté sur le perron et je manque de le percuter. Torse nu, il m’examine et je tente de me focaliser sur le t-shirt posé sur son épaule pour éviter de me lancer dans une inspection plus minutieuse du reste. Je referme derrière moi, il sourit en coin et je soupire en lui tendant son bien.
Nonchalamment, il le saisit et le fourre sans aucune délicatesse dans la poche de son short.
— Ton stylo fétiche, hein ?
Une moue amusée étire ses lèvres et il hausse les épaules.
— Fallait bien que je trouve une excuse pour te faire descendre de ton perchoir.
Perplexe, je l’observe et n’ajoute rien. Je meurs d’envie de connaître la raison pour laquelle il souhaitait que je vienne. Seulement, si je lui demande, il risque encore de me provoquer. Ensuite, je piquerai un fard, comme toujours, et alors, là, il ne pourra pas s’empêcher de rire. C’est ce qui se passe dernièrement entre nous. On saute sur la moindre occasion de se chercher. Puis si ça se trouve, c’était juste pour me faire chier. Rien de plus. Pourquoi j’aimerais à tout prix qu’il ait besoin de me voir ?
— Alors comme ça, je ressemble à un piaf ?
Je me mords les lèvres pour ne pas exploser et me retiens par la même occasion de lui balancer qu’il fait un très beau volatile. Ouais, un des plus sexy que je connaisse.
— Il fallait bien que je trouve une excuse pour descendre.
— Et tu pouvais pas dire à ta mère que t’avais simplement quelque chose à me rendre ?
Je souris, amusée, et secoue la tête.
— On voit que tu ne la connais pas. Toi et moi, ici, le soir. C’est plus un film qu’elle se serait fait.
Il arque un sourcil, intéressé, et je m’insulte d’avoir lâché cette bombe.
— Quoi elle pense que toi et moi…
— Ce qui n’arrivera pas… Jamais.
Il fait un pas et son parfum épicé et sauvage imprègne soudain l’air tout autour de moi. Mon cœur rate un battement, seulement, je ne laisse rien paraître. Ses pectoraux bien dessinés à quelques millimètres de ma poitrine que je tente de contrôler pour ne pas trahir mon trouble, j’observe sa pomme d’Adam. Il déglutit, puis la seconde qui suit s’écarte, comme s’il s’apercevait, tout à coup, de ce qu’il fait.
— T’as raison, ça n’arrivera sûrement jamais.
Il se ressaisit et sourit, l’air de rien.
— Par contre, Milady, le piaf réclame vengeance. Hors de question que ce surnom reste sans réplique de ma part.
Son regard obscur abandonne le mien alors que je m’égarais déjà dans l’immensité de sa noirceur, puis avec cette moue craquante qu’il arbore souvent, il tourne les talons et s’éloigne.
— Comment va l’oiseau ? m’interroge ma mère depuis l’intérieur.
— Il s’est s’envolé.
Ouais, il vient de prendre son envol. Avec classe, comme il sait si bien le faire.
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43 commentaires
Leana Jel
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Il y a 3 ans
Idylyne.B
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Il y a 3 ans
Leana Jel
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Il y a 3 ans
imagineyourreading_
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Il y a 3 ans
Idylyne.B
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Il y a 3 ans
Siana Tulnamn
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Il y a 3 ans
Idylyne.B
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Il y a 3 ans
math_et_ses_books
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Il y a 3 ans
Idylyne.B
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Il y a 3 ans
Laeloo
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Il y a 3 ans