Fyctia
Chap 11.2 (Eden)
— Tu l’aimes beaucoup, me souffle Cam.
Je déglutis, essuie une larme qui s’est aventurée hors de ma paupière, puis me contente d’opiner du chef. Trop d’émotions pour ce soir.
Trop d’émotions vécues à la place de Noah.
Trop d’émotions quand je pense que le garçon à côté de moi est toujours celui que j’ai désiré. Mais que je n’aurai jamais.
— Il a beaucoup de chance, de t’avoir, conclut-il impassible.
Je le fixe, curieusement. Je ne comprends pas son insinuation.
Puis, son visage devient triste, me tord les boyaux, touchant une certaine mélancolie en moi, embrumée de désespoir. Je n’ai pas le temps de le questionner que mon petit ami arrive et m’enlace. Sa bouche se pose sur la mienne avec un semblant de ferveur, son étreinte se resserre. L’écran reprend la diffusion des meilleurs moments du match, la musique redémarre et change. Des sifflements nous assomment. Puis, il me relâche. Son regard plonge dans le mien.
Si seulement, si seulement…
Soudain, il lève un bras et réclame un T-shirt à un coéquipier. Ce dernier arrive avec le maillot de Noah.
Si seulement je ressentais quelque chose pour lui. Tout serait tellement plus simple.
— Ma copine doit porter mon maillot, dit-il haut et fort, pour que tous l’entendent.
Sous l’œil attentif de son père, je me laisse faire et enfile le haut par-dessus mon top. Noah embrasse mon cou, puis me regarde tendrement. Quelque chose brûle ma joue, et quelque chose pince ma poitrine quand je devine que Cam se tient toujours à côté de moi. Et que quelque part, je suis gênée de lui offrir ce spectacle complètement faussé par le lien qui me retient vraiment à Noah.
— Je veux que tout le monde comprenne, que tu es à moi. Que je t’aime comme un fou ! déclare ce dernier en jetant un bref coup d’œil à son géniteur.
Je souris, contente qu’il soit heureux.
Il se marre, hurle encore un truc à l’attention de ses coéquipiers, puis, soudain, il se fige. Je pense savoir pour quoi. Je suis son regard et tombe sur celui de Cam. Le visage de mon ami est sombre et j’ai l’impression que sa main serre trop son verre. Je décide de rompre la glace, avant que quelqu’un remarque quelque chose.
— Je l’ai invité. C’est mon ami. Il a vraiment apprécié ton jeu.
Les yeux de Noah s’éclairent et ses paumes me lâchent, pour saluer Cam.
— Bienvenue Cam, c’est bien comme ça qu’on dit bonjour en France ? En se serrant la pince ? lui demande-t-il.
Camille accepte sa poignée de main, puis la secoue. D’ici, je ne parviens pas à voir la façon dont ils se fixent. J’aime le changement d’attitude de Noah.
— Félicitations, c’était un très beau match, lui répond Cam, toujours tendu, mais avec un léger sourire.
— Merci, mec ! Ce soir, je t’invite à boire tous les verres que tu désires, en l’honneur de l’équipe !
Il se tourne vers son père et complète.
— Tu as entendu papa ? Tournée gratuite pour tous les invités jusqu’au bout de la nuit ! Ça va te coûter un max, et ce n’est que le début de ma carrière !
Son géniteur lui lance un clin d’œil et une boutade sur le fait qu’il paye tout ce que son fils souhaite, tant qu’il reste en haut de l’affiche.
Tout le monde s’esclaffe, y compris mon petit ami. Il n’y a que moi qui sais.
Que ça ne fait pas rire Noah.
Puis, l’atmosphère change. Mon copain vaque à ses occupations, dans son repère. Son antre. Il discute quelques instants avec son père, d’une manière attentive. Certaines fans ont été autorisées à assister à la soirée. D’ailleurs, les iris de nombreux sportifs se tournent vers mes filles, et d’autres groupies, toutes vêtues de tenues flashs et pailletées pour l’occasion. Y compris moi, mis à part le détail du maillot. Celui du capitaine des Violets NYU. Leurs énergies sont phénoménales et leurs sourires contagieux. C’est dingue comment les footballers peuvent devenir des idoles, provoquant l’hystérie des admiratrices. S’obligeant à se laisser prendre des selfies, postés dans les réseaux sociaux. Noah a beaucoup de succès auprès des filles.
Les pauvres, elles peuvent toujours espérer…
L’atmosphère dégage de l'électricité et de l'euphorie. Le DJ, payé pour la soirée, lance la suite du programme, casquette de l’équipe phare visée sur la tête. Il incite les invités à rejoindre la piste de danse improvisée au centre de la salle. Les gars des Violets NUY s’amusent à gigoter d’une façon maladroite, bière à la main, tout en se moquant les uns des autres amicalement. Enfin, je pense plutôt qu’ils cherchent à se faire remarquer de la gent féminine, qui glousse en symbiose en regardant les beaux mâles et en bavant d’avance. Ce qui, bien entendu, finit par arriver. Puisque, les couples se forment, certains se rapprochent d’une manière trop intime.
Seulement, tout le monde s’en fout de l’indécence, des mains qui s’égarent sous les jupes, des coins sombres de la pièce occupés par un duo concentré à se manger les lèvres. D’autres se trouvent dans les toilettes, en train de faire des cochonneries. C’est la fête.
La fête…
12 commentaires
D. Verton
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Il y a un an
Josepina(Jojo)
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Il y a un an
Lili Malone
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Il y a un an
natha_lit
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Il y a un an