Fyctia
Chap 11.1 (Eden)
Le Quaterback’s Dan est l’un des endroits à New York où les sportifs de l’université de la ville se retrouvent et l’un des nombreux bars dont le père de Noah est propriétaire.
Ce soir, le daron est fier de son fils et il le montre. Il a demandé de tout préparer pour accueillir les winners. Des banderoles sont accrochées sur les murs, des photos de mon petit ami reposent sur toutes les tables. Un écran géant est installé. Il est destiné à offrir les moments forts du match, que le géniteur a lui-même filmé tandis que sa progéniture dirigeait avec brio son équipe tout en exerçant un rôle décisif dans le jeu. Les posters de joueurs de football professionnels, sont collés aux côtés de celui que Dan,- le patriarche milliardaire-, porte en adoration. Y compris le sien, quand lui aussi était le meilleur quaterback de son époque.
L’amour d’un père pour son fils ne devrait jamais être conditionné par autre chose que l’affection paternelle.
Le mien ne me prêtait pas d’attention pendant sa période sombre où il pensait toujours à la maman de Morgan, celle qui est décédée prématurément dans les attentats du 11 septembre, plus de 15 ans plus tard. Enfin, il ne portait pas plus intérêt à ma mère, qui depuis, s’est exilée dans sa patrie, à Paris. Cependant, il n’a jamais cessé de m’aimer. Sans condition.
Je suis si triste pour celui que tous appellent « le champion ».
Je soupire, puis écoute les éclats de rire et les conversations animées des cheerleaders. La musique de Doja Cat, « Paint the town red » résonne et les entraîne dans des hochements de tête qui battent en mesure. Je suis comme elles, debout, à l’expectative de l’entrée triomphante des Violets NYU.
La salle, plongée dans une obscurité tamisée est traversée de temps à autre par des rayons de lumière jaune et nous éclaire.
Visant cette fois, Camille et moi.
Son sourire rencontre le mien. Après que j’ai insisté pendant plus d’une minute, mon ami à nouveau a décidé de m’accompagner. D’abord retissant à l’idée de revoir mon petit copain sportif qui lui lance des coups d’œil criminels en cours, il a fini par accepter. Quoi qu’il en soit, Noah n’a rien à dire de ce côté-là, il a sa vie, moi la mienne. Il possède des amis, moi les miens.
Tout était clair au début de notre relation.
La tête de Cam se secoue en cadence et je sens que ses doigts fourmillent de ne pas pouvoir toucher un instrument pour accompagner le morceau qui se dégage des enceintes, disposées aux quatre coins de cet espace. J’ai vraiment été ridicule de suggérer le Fat Cat, Noah a besoin de se retrouver ici. Montrer à son papa qu’il est bon dans ce qu’il fait.
Avec la fille la plus populaire du campus, qui est l'héritière de Morgan Smith père, le producteur du label le plus puissant de la place.
Dit comme ça, ça en jette. Noah a raison.
Cam se penche vers moi, pour me souffler quelque chose dans mon oreille, que je ne comprends pas tout de suite. En revanche, je capte très bien, l’air parfumé en provenance de sa bouche, qui s’infiltre dans mon conduit auditif et provoque un tremblement de mon corps. Bordel, il sent si bon ! Et sa voix est si rauque, si sensuelle. Ce soir, il est séduisant et élégant, alors qu’il ne porte qu’un haut noir et un pantalon de la même couleur.
Par mégarde, ses lèvres touchent mon lobe. Ma respiration se coupe. Un frisson dévale ma colonne vertébrale dresse mes poils sur mon épiderme au passage. Puis, je racle ma gorge pour reprendre mes esprits. Je secoue la tête, pour lui signifier que je n’ai rien compris à ses mots. Il étrécit ses yeux.
— Qu’est-ce que tu as dit ? lui demandé-je.
— La musique est trop forte, me répond-il en criant.
J’éclate de rire, puis je bouscule son épaule d’une main. Il reproduit mon geste en sens inverse puis fronce ses sourcils avant de pouffer.
Comme au bon vieux temps.
— Tu es bête Cam ! me marré-je.
Il lève son verre. J’en fais de même et nous trinquons. Au moment où nous portons nos boissons à nos bouches, nos pupilles brillantes se confondent, produisant un sérieux looping dans mon ventre. L’air me paraît électrique d’un coup, tant son regard est intense.
Un ami ne me contemplerait pas de cette manière.
Nous nous sourions, tandis que Cam humecte ses lèvres et que je suis son geste avec fascination. La tension est telle que je me sens obligée de détourner mon regard du sien la première.
Puis, le moment attendu par tous arrive : tout semble s’arrêter.
La porte s’ouvre et une vague de lumière se dirige vers elle. L’équipe de foot entre dans le bar avec force, le visage rayonnant de fierté, de joie, de satisfaction.
Tout à l’heure, ils portaient leurs t-shirts blancs collés à leurs torses musclés, exhibant la sueur de leurs efforts, les cheveux mouillés, plaqués sur leurs crânes. À présent, ils ont revêtu des polos noirs propres. Des jeans moulent leurs jambes sculptées à la perfection, et leurs mèches sont tout sauf disciplinées.
Alors qu’ils scandent le slogan de leur équipe, la musique change. « We are the Champions » de Queen prend la place. Le sourire de Noah vaut son pesant d’or. La frénésie de la victoire résiste dans sa poitrine, et la chanson diffusée par son père qui l’accueille avec une accolade doit l’émouvoir à un point indescriptible.
J’ai un nœud dans ma gorge, quand je remarque à son visage qu’il est affecté. J’ai mal pour lui. Je ressens tout ce qu’il éprouve. Je le comprends tellement !
Puis, la mélodie s’arrête et le temps se fige.
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D. Verton
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Il y a un an