Eva Baldaras Your forbidden heart Chap. 2.2 (Camille)

Chap. 2.2 (Camille)

— C’est qui, ce type ? demandé-je à mon nouveau pote, en désignant la sangsue qui donne l’impression d'aspirer tout le sang de Eden sur son cou.


Will jette un œil vers eux, puis me répond.


— Noah, le capitaine de l’équipe de foot de l’université. Un champion, si tu veux mon avis, en proie à un grand avenir. Et, la fille c’est…


Je l’interromps brusquement.

— Eden Smith, je sais, grogné-je.


Celle-ci me fusille du regard à la fin de ma phrase, tandis que Will baisse mon index, toujours planté en direction de monsieur muscles.


— Ta mère ne t’a pas appris que c’était impoli de désigner quelqu’un du doigt ? me dit-il.


— Non. Et même. Je m’en tape, lui réponds-je d’un ton sec.


Il lève un œil sur moi, observe Eden et revient vers moi. Sa tête se secoue de désolation.


— Ah, d’accord. J’ai pigé.


Je le regarde d’un air mauvais, alors qu’il n’y est pour rien. Et surtout, il doit se demander pourquoi j’ai ce comportement devant lui, alors que je le connais à peine.


— Non. Tu n’as rien capté du tout.


Il dresse ses paumes une seconde, puis saisit son téléphone dans la poche de son pantalon et me laisse tranquille. Pas envie de parler de ma situation. Ça ne le regarde pas.


Perdu dans mes pensées, je me souviens de l’air triste qu’avait Eden, quand je l’ai jetée comme un chiffon sale. Une fois cet été. Une nouvelle fois à Noël. Sa colère, indescriptible, qui fuitait sur sa peau donnait le sentiment de vouloir abattre tous les obstacles pour m’avoir. Maintenant, je sais ce que ça fait. Alors qu’elle ne me banni pas, vraiment.


Elle me rend dingue.


Mes pupilles accueillent celles du sportif. Pendant un instant, j’ai l’impression qu’il va venir me trouver pour me coller un pin. Mais non, il reste à sa place, se contentant de m’abattre de loin d’une manière virtuelle.


Avec sa bouche qui se promène sur la peau nue de Eden. Celle de son cou, de ses joues, puis de sa clavicule. Tout en m’observant d’un air de conquérant, qui me dit : pas touche, elle m’appartient.


Bordel, mais qu’est-ce que ça peut me foutre !! Chacun sa vie, putain.


Je m’adosse une nouvelle fois au mur, et plaque mon pied à plat contre lui. Will en fait de même.

— Si, reprend-il.


Mes pupilles perdues se fondent dans les siennes, remplies de compassion. Il poursuit.


— Tu en pinces pour elle et elle est maquée avec un autre. Ça se remarque, qu’elle te branche, comme ton nez au milieu de ta tronche.


Il exécute un geste du menton en direction du couple qui se voue un amour fou en public.


— Et elle est attachée avec ce type, ça se voit aux suçons sur son cou.


Mes lèvres s’étirent à ce constat indéniable, à mon comportement pitoyable et au ton presque humoristique qu’il vient d’employer. Il poursuit sa thèse.


— Tu l’as larguée ou bien c’est elle ?


Non. Il me pose une question.


L’ai-je larguée ? Pas vraiment. Dison, ni l’un ni l’autre. Nous n’avons jamais rien commencé. Véritablement. Seulement, au souvenir du moment de notre dernier baiser, celui de la piscine, en août dernier, j’ai l’impression que je ressens son contact doux, appuyé, excitant et que j’entends encore mon cœur dans mes tempes.


Non. C’est bien réel et il exécute son tempo maintenant, comme s’il revivait l’instant.


Mes mains deviennent moites et des fourmis les envahissent. Pourtant, ça ne devrait rien me faire de la voir avec un autre. Elle m’avait dit qu’elle avait un copain à Noël. Je l’avais bien acté dans ma tête ! Et surtout, je ne suis pas assez bien pour elle, putain. C’est pour ça, que je refuse mes sentiments.


Peut-être, cependant, constater en vraie qu'elle est avec lui, me provoque les mêmes symptômes qu’un marathon sans entraînement. À la limite de la crise cardiaque si je ne cesse pas de courir, immédiatement.


Je prends une grande bouffée d’air frais, qui m’apaise. Un temps.


— Elle m’a dit qu’elle m’aimait. Ce n’est pas réciproque, mens-je.

— T’es certain de toi, Camille, que tu t’en fiches d’elle ?

A ton avis ?


Mon regard plonge dans le sien, rempli de pitié. Celui qui amène mes aveux que je dois lâcher sous peine de souffrir longuement, d’agoniser dans de terribles douleurs. À force de garder tout ça pour moi. Depuis des mois.


— Non, Will. Putain, non. J’ai la sensation de crever, là. Et le pire c’est que je ne capte plus rien à ce que je veux.


Je m’en veux de me montrer aussi faible, mais j’en peux plus. Je malmène mon cœur depuis tant de temps, que je vais exploser, comme un ballon qui éclate sans prévenir. Quand tu ne t’y attends pas et qu’après tu chiales comme un môme parce que tu en désires un autre. Mais que cet autre, tu ne l’auras jamais.


Je savais que revenir était une mauvaise idée.


Il se baisse, saisit son sac et le jette sur son épaule, tandis que je lutte encore. Pour éviter de les regarder en pleine action de léchouilles.


— Vient, on se tire, Cam. Je connais un coin pour te remettre de tes émotions.


J’étrécis les yeux. Il est malade ou quoi ? Pas envie de me faire remarquer dès la première matière !


— Et rater mon premier cours, de ma première journée ? Tu déconnes ?


Il hausse les épaules.

— On revient dans trente minutes, quarante à tout casser. L'amphi occupera plus d’une centaine d’étudiants aujourd’hui. Le prof ne fait pas d’appel et la manière dont il explique est barbante. De plus, les ressources de ce que tu dois savoir se trouvent sur le serveur. Vois ça comme une optimisation de ton temps, pour mieux réussir ton examen.


Je ne suis pas convaincu, surtout que j’ai un peu de mal avec le système de cours ici et l’anglais soutenu. Cependant, je n’hésite pas beaucoup. Mon état lamentable, lié à la vision de ce couple qui incarne la perfection amoureuse gagne sur ma raison.


— Ok.


Je ne le connais pas, j’ignore où il va, mais je le suis. J’ai besoin de penser à autre chose. J’ai besoin d’un remontant. N’importe quoi, sauf, rester ici.


Mes pas sont aussi nerveux et rapides que mon palpitant, pressés de quitter les lieux.


Will salue Eden et Noah au passage, tandis que je me contente de jouer l’indifférence, jusqu’à ce que je sente le regard de Eden picoter ma nuque. J’inspire puis expire, glisse la main sur cette dernière, pour dégager cette sensation qui bouscule le sang dans mes veines.


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8 commentaires

Livre_e

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Il y a un an

Soutien 🙃

D. Verton

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Il y a un an

😉

Josepina(Jojo)

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Il y a un an

Pauvre Camille

Solann

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Il y a un an

Çamille comprend ce que c'est de souffrir

Eva Baldaras

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Il y a un an

oui

clara_belle

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Il y a un an

C'est liké :))

Shaddie.M Lynss

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Il y a un an

Te voilà débloquer. Bon concours. Si le cœur t'en dis n'hésite pas à passer sur mon histoire 😊

Tifa Six

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Il y a un an

Je fais retour à ton soutien merci ^_^
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