Fyctia
L’anniversaire de Wisla 1
— Stan, que fais-tu ? Nous allons être en retard pour le cours de physique !
Assise à l'arrêt de bus, mon kit main libre activé, je porte un tee-shirt blanc avec un jean boyfriend brut et des baskets blanches.
— J'arrive dans une minute, je viens juste de finir mon projet pour le concours de physique, me répond Stan au téléphone d'un air excité.
Je commence à chercher mon titre de transport dans mon sac à dos violet.
— Ok grouille ! Le bus passe dans deux minutes, je réponds.
Je raccroche, me lève et au moment où le bus arrive j’aperçois au loin un garçon dissimulé sous une cape noire. Je trouve cela étrange mais je fixe mon attention sur la foule d’adolescents qui s’engouffrent dans le bus et cherchent une place pour s’assoir.
— Je suis là ! s'écrie Stan.
— Désolé de t'avoir fait attendre, dit-il essoufflé.
Il porte un polo rouge avec un pantalon crème et des chaussures noires. Il s’arrête devant moi et pose ses mains sur ses genoux tout en cherchant l’air pour reprendre son souffle.
— Tu m’entends Wisla ? me dit-il.
J’acquiesce de la tête, mes cheveux auburn sont lâchés et tombent dans mon dos, Stan remet ses lunettes rondes et oranges correctement sur son petit nez droit, dégage sa mèche blonde qui cache son œil droit et me scrute avec son regard bleu. Il arque un sourcil en me demandant pourquoi mes cheveux ne sont pas rassemblés en un chignon fouillis comme à mon habitude.
Je monte dans le bus et vais m'asseoir sans détacher mes yeux de ce mystérieux étranger, ses pupilles sont entourées d'une teinte presque violette, puis il disparaît d’un coup.
— Stan, tu l'as vu toi aussi ? je demande.
Einstein que j’appelle affectueusement Stan s'assit à côté de moi et me regarde d’un air ahuri.
— Mais de qui parles-tu ? Toi, t'as encore fait un rêve bizarre ! me raille-t-il.
— Et non, je réplique.
— Tu sais bien que depuis mon dernier anniversaire je n'ai plus rêvé de cette fille, ajoutè-je.
Stan regarde son téléphone et ses yeux s’éclairent.
— C'est ton anniversaire aujourd'hui ! dit-il en s'alarmant.
— Désolé j’étais tellement pris avec mon concours que j’ai failli oublier. Alors, quels sont tes projets pour ce soir ?
Je regarde par la fenêtre du bus et réfléchis à ce qui me ferait plaisir pour fêter mes 15 ans, je plisse mes grands yeux verts et me tourne vers Stan.
— Crois-tu que tante Becka serait d'accord pour que j'organise une soirée chez nous ?
Le bus s'arrête devant le Collège des Hauts Murets, la façade blanche de la bâtisse est ancienne, elle s'effrite par endroit.
Le bâtiment principal est composé d'un large préau avec cinq portes extérieures vitrées, au bout duquel se trouve à gauche un réfectoire et à droite une permanence. Les portes intérieures permettent de rejoindre à gauche le C.D.I, les bâtiments A et B et à droite les bâtiments C et D. A l'extérieur, des collégiens arrivent à pieds et d'autres commencent à descendre des bus. Stan et moi nous levons, suivons la file qui descend du bus et nous dirigeons vers les grilles du collège.
— Franchement Wil, répond Stan qui aime parfois m’appeler par ce petit surnom.
— Ta tante est super cool mais, combien de personnes et surtout qui vas-tu inviter ? poursuit-il.
Arrivés au milieu de la cour nous nous arrêtons, un petit groupe de filles s'est regroupé autour d'un garçon aux cheveux noirs presque bleutés, il est très grand, son tee-shirt noir laisse apparaître des bras musclés et son Jean large qui tombe négligemment sur ses hanches recouvre en grande partie ses baskets noires aux lacets jaune fluo. Il semble beaucoup plus âgé qu’un collégien.
— Mais pourquoi ces filles sont-elles toutes agglutinées autour de ce garçon ? j’interroge.
Le garçon se tourne vers nous et accroche son regard vert lagon au mien. Il fait quelque chose qui ne m’arrive jamais : il me fait un large sourire et avance vers nous. Je rougis, dans un accès de panique j’attrape le bras de Stan et l'entraîne précipitamment à l'intérieur du préau. Nous passons rapidement devant notre casier sans nous arrêter, malgré les protestations d'Einstein.
— Wisla doucement ! Mais que t'arrive-t-il ? Tu veux bien ralentir s'il te plaît ? En plus je te rappelle qu'on doit récupérer des livres dans nos casiers que nous venons juste de dépasser !
Nous disparaissons dans le couloir de gauche pour rejoindre la salle de classe A 105 du bâtiment A.
— Nous a-t-il suivi ? Je demande toute essoufflée.
— Mais de qui parles-tu cette fois-ci, s'étonne Stan.
— Mais du nouveau dans la cour, tu n'as pas vu qu'il venait vers nous tout à l'heure ? j’explique encore un peu secouée par mes émotions.
Stan me fixe d'un air interloqué.
— Oui et ...où est le problème ? On aurait dit que tu avais le diable aux trousses. Il voulait probablement juste nous parler, s’interloque Stan.
La sonnette qui annonce le début des cours retentit, nous nous rangeons devant la classe avec les autres élèves. Le professeur Savant arrive, elle a mis cette fois-ci des lunettes couleur prune tachetées d'orange, qui lui donnent un look étrange. Surtout avec son nez en trompette et ses petits yeux noirs, avec une robe vieux rose et ses ballerines coquelicot assorties à sa pince, qui retient ses cheveux roux bouclés sur le sommet de sa tête. De sa voix aiguë elle nous invite à prendre place calmement dans la classe.
Une fois tous installés, elle nous demande d'ouvrir notre livre à la page 136, lorsque soudain la porte s'ouvre. Madame Chasseur la CPE du collège, une petite blonde assez rondelette aux cheveux coupés style carré plongeant et aux yeux marrons, porte toujours un pantalon ou une jupe en soie coupe droite avec un chemisier. Mais aujourd’hui, elle a choisi une tunique blanche parsemée de petites fleurs bleus qui tombe aux genoux et une large ceinture rouge posée sur ses hanches. Ses escarpins d'au moins 8 cm sont assortis à sa ceinture.
Elle s'excuse d'interrompre le cours.
— Bonjour Madame Savant, bonjour les élèves, je vous présente Beau Nielsen, il a 16 ans, il vient d'emménager dans la région et poursuivra son année scolaire dans notre établissement. Je vous remercie de l'accueillir chaleureusement.
— Beau, où souhaiteriez-vous vous asseoir ? lui demande-t-elle.
Je manque de m’étouffer avec ma propre salive, à l'instant où nos yeux se rencontrent je sais déjà la réponse qu’il va donner. Mes doutes se confirment lorsque je constate les mines éméchées des filles de ma classe.
— Une place près de Wil me paraît très bien, j’entends répondre malicieusement Beau.
Je ne sais plus où me mettre. Comment connait-il mon prénom ? Non mon surnom ! je m’interroge.
D'une démarche nonchalante sans me quitter du regard, il s’arrête juste devant moi.
— Est-ce que je peux suivre avec toi le cours de madame Savant? me demande-t-il.
Ses yeux m’hypnotisent, je me sens comme prise au piège. Une étrange lueur enveloppe sa silhouette et des symboles dansent autour d’une cape sortie de nulle part qui semble flotter dans son dos.
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