Fyctia
L’anniversaire de Wisla 2
- « Trouve-moi ! »
Perdue dans la contemplation de cette clarté, la voix qui me parle, jaillit des symboles dorés de la cape noire.
Je cligne des yeux et la lumière disparaît aussi étrangement qu’elle est apparue. J’entends enfin Stan toussoter, je tourne le dos à Beau.
Je supplie du regard Stan de m'aider. Il comprend tout de suite ce que je veux alors il propose son livre à Beau.
— Tiens j'te passe le mien, tu peux aller t’asseoir maintenant, en plus Wil suit toujours mieux les cours avec moi, intervient Stan.
Les deux garçons se scrutent un moment puis Beau le remercie en souriant et me regarde d'un air espiègle.
— Placé juste derrière toi, avec pour seule distraction la contemplation de ta magnifique chevelure, je parie que pour une fois tu ne pourras pas suivre le cours, dit-il en se baissant pour s'asseoir.
- Et je gage que tu regrettes déjà ton choix, me souffle-t-il dans un murmure.
A ces mots, je sens un courant électrique me parcourir tout le corps, de la racine des cheveux à mes orteils, je ferme les yeux et prie silencieusement pour que personne, même pas mon meilleur ami ne remarque mon embarras.
***
Effectivement il faut reconnaître que ce prétentieux a raison, je m’avoue.
Je n'ai pas réussi à suivre le cours qui est bientôt fini et j’ai l'impression que Beau respire le parfum de mes cheveux. Je ressens comme un souffle me caressant la nuque. Mais impossible ! Je dois halluciner alors je tourne la tête vers la fenêtre qui donne sur la cour pour penser à autre chose.
Je suis stupéfaite ! planqué derrière son livre, je le vois dans le reflet de la vitre, ses yeux sont clos, il s'amuse à faire rouler entre ses doigts une de mes mèches de cheveux auburn tout en respirant son parfum. Alors je commence à contempler son visage, ses traits sont parfaits et le contraste de sa peau aussi blanche que de la porcelaine avec ses lèvres couleur framboise ne fait qu'accentuer son charme ténébreux. Ses yeux, j’aimerais que Beau me fixe encore une fois avec ses deux magnifiques lagons verts. Comme s'il devine mes pensées il ouvre les yeux, mais cette fois je ne me dérobe pas, nous nous jaugeons, ses pupilles caressent les miennes à travers nos reflets.
La sonnerie annonce la fin du cours et le charme est rompu. Je me reprends, me retourne vivement et me hâte de ranger mes affaires dans mon sac. Et pour la seconde fois depuis ce matin j’attrape Stan par le bras et l’entraine dans ma fuite.
— Attends Wisla je n'ai même pas récupéré le livre que j'ai prêté à Beau, proteste Stan.
Je ne l’écoute pas et le tire jusque dans le préau.
— Ce n'est pas possible Stan mais que m'arrive-t-il ? Ce garçon me fait péter les plombs, est-ce que je deviens folle ou quoi ?
Stan m’expose son point de vue.
— Peut-être qu'il ne te laisse pas indifférente ?
Je rejette farouchement cette idée.
— Non mais t'es malade ou quoi ? Il est exactement tout ce que je déteste chez un garçon. Il est arrogant, prétentieux, il ne doute de rien et toutes les filles lui courent après.
— Donc il ne t’intéresse absolument pas, conclut Stan.
— Pourtant son arrivée dans notre collège a été très remarquée. Ça ne fait que deux heures qu'il se pavane dans notre bahut et les filles l'ont déjà surnommé « l'Apollon du collège » et toi tu dis qu'il ne t'intéresse pas.
Je regarde droit dans les yeux Stan et avec agacement lui réponds :
— Ok ! je veux bien reconnaître qu'il est beau à tomber mais ce n’est pas du tout ce que tu penses, je m’exclame.
— Pour tout te dire lorsqu’il m’a demandé de s’asseoir à côté de moi un phénomène bizarre s’est produit. Je ne saurais expliquer si c’est mon imagination qui m’a joué des tours ou si ça s’est vraiment produit. Et ce n’est pas tout, j’ai entendu une voix ! j'affirme.
Stan m’examine puis pose le dos de sa main sur mon front. Il éclate de rire.
— La chose étrange dont tu parles, ne s’appellerait-elle pas le coup de foudre ? Laisse-moi deviner ! Quand il s’est approché de toi une énorme lumière l’a entouré comme si tu ne voyais que lui et tu as imaginé entendre la voix d'un ange ? dit-il en continuant de rigoler.
— Arrête de dire des âneries, je gronde.
— Tant pis si tu ne me crois pas ! je m’emporte.
— C’est bon calme-toi ! se reprend-il.
— Allez viens ! Nous ferions mieux de partir à notre cours de langue, poursuit-il en m'entraînant vers le bâtiment C.
Nous nous arrêtons devant nos classes respectives, je suis le cours d'Espagnol et Stan celui d'Allemand, nos classes sont à côté l'une de l'autre. Nous convenons de nous attendre devant la porte à la fin du cours puis rentrons dans notre classe.
Il est 12h30 et 2 heures de langue sa creuse l'estomac. Stan a fini plus tôt son cours, il m’attend déjà dans le couloir.
— Bon, j'espère que les pâtes à la bolognaise sont bonnes, car je crève la dalle, s'esclaffe-t-il en m'emboitant le pas.
— Moi aussi, je réponds.
— Dis-moi, Wil, tu n'as toujours pas répondu à ma question pour l'organisation de ta soirée.
Agglutinés dans la queue avec d'autres élèves pour accéder à la cantine, je tortille mes cheveux, je fais machinalement ce geste lorsque je réfléchis, je me demande si ma maison sera assez grande pour accueillir mes amis, de plus, il me faut d’abord obtenir la permission de ma tante Becka.
La file avance assez vite et nous arrivons rapidement à l'entrée de la cantine.
— Stan, même si ma tante me donne son accord, comment prévenir tout le monde pour ce soir ? je m’alarme.
— T'inquiète, occupes-toi de prévenir ta tante et je me charge des invitations, me rassure-t-il.
— Et n'oublie pas qu’on doit acheter de quoi manger et boire après la cantine, il me rappelle.
Enfin dans le réfectoire, nous prenons notre plateau, nos couverts et choisissons les carottes râpées en entrée, les pâtes à la bolognaise comme plat et un entremet au chocolat comme dessert. Je balaye le réfectoire du regard, il ne reste plus beaucoup de place, Stan repère notre groupe d'amis nous nous installons avec eux.
— Salut, alors ça s'est bien passé pour vous les cours ce matin ? entame Stan.
— J'avais deux heures de cours de math et j'ai enchaîné avec une heure de chimie, j'suis complètement morte, je n’ai rien compris, en plus le prof n'a pas arrêté de m'interroger, trop la poisse !! se plaint May.
C'est une fille rigolote aux yeux bleu clair qui aime être à la mode, changer tous les jours de vernis et réaliser le make-up parfait pour son look du jour. Ce mois-ci elle a opté pour une coupe Tie and Die, ses cheveux sont marron foncé à la racine et se prolongent sur un subtil dégradé allant de châtain clair à blond platine sur la dernière longueur qui arrive dans le bas de son dos.
— T'exagères May, réplique Jules
— Wil, dis-lui, toi, que les Maths et la chimie sont un vrai casse-tête pour moi ! Will ? Tu m'entends ?
May me touche le bras pour me faire réagir, je l'observe remuer ses lèvres mais je n'entends aucun son en sortir, lorsque tout à coup le phénomène se reproduit.
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