Fyctia
Chapitre 48 LE MONDE D'APRES
– Je suis content que tu aies pris cette décision, H ! Même si je pressens que ce n’est pas pour mes beaux yeux !
- Marsh, je désire simplement prendre une année sabbatique loin du stress des grandes villes et puis tu auras besoin de moi ici…
- Donc ce n’est pas du tout pour notre pauvre petite Lara, là-bas, isolée dans cette sinistre chambre d'hôpital, qui lutte contre la mort (grâce à mon sang !! Eh, Eh !) que tu as décidé de rester dans les parages ?
- Lara et moi nous sommes amis, très proches comme amis ! Mais, c’est tout pour l’instant, elle m’a dit qu’il lui fallait encore un peu de temps avant de commencer une histoire sérieuse !
- Ouais ben au moins, elle ne t'a pas envoyé paître !
- Et toi, Sissi, ça va mieux, j'ai cru comprendre !
- Oui, c'est la pleine forme ! Je crois que la tension qui fragilisait notre couple s’est enfin envolée…
- Tu prends au sérieux ces rumeurs de tueur en série qui circulent çà et là ?
- Je ne sais pas, il faut dire que ce serait un sacré hasard ! Mais tout est possible !
- Ouais regarde, tu es ami avec un gars depuis deux piges et tu apprends de la façon la plus horrible qui soit qu'il a des frères et que l'un d'eux vient d'être assassiné !
- Quand j'y pense, ça me troue le cul et le cœur ! Pauvre Nick, ça fait beaucoup !
- C'est quand qu'il part au Texas ?
- Demain avec le corps de Noah !
- Tu parles d'un présent de réconciliation !
- Comme tu dis ! Je me demande comment j'aurais réagi si j'avais connu James et qu'un salaud me l'avait enlevé comme ça ! Ça ne suffisait pas qu'on bute ce sale monstre de rouquine, non, il faut que des innocents soient du voyage !
- En tout cas, je t'avoue Marsh, que j'ai hâte de savoir si nous allons en finir avec l'histoire de Vilma !
- Moi aussi, j'ai vraiment besoin d'entrer dans mon monde d'après ! Un monde sans horreurs, sans meurtres
- Et sans tordues !
- Je l'espère Cousin !
Il est vrai que j'espère de tout mon cœur que le monde d'après sera bien meilleur que celui d'avant, mais je dois peut-être aussi faire avec le fait qu'au fond de moi, je sais que ce ne sera plus jamais vraiment pareil… Malgré tous les efforts que je ferais, Vilma hantera toujours mes pensées, j’aurais encore peur de son image la nuit, et plus jamais je n’irais me promener près de l'étang des Fandells, et aussi fini les histoires de meurtres et autres bêtises. Peut-être même que cette histoire me hantera toute ma vie, car tout a pris un autre sens, une autre saveur… Je me rends compte combien la race humaine compte de diversité, alors que moi, je suis profondément atteint dans mes chairs, Marlon lui semble extrêmement mieux dans sa peau… Et je peux même affirmer que cette aventure lui a fait prendre un sacré coup de vieux bénéfique, même si par moments, il retombe dans la bêtise de son jeune âge. Le plus drôle, c'est que l'idée qu'il a lancé me séduit un peu...
– Eh Marsh, tu ne crois pas que ça ferait un bon film toute cette histoire ?
– Peut-être, oui, mais il faudrait réécrire la fin…
- Tu imagines ? Dans ce film, on pourrait laisser Renatee se faire lyncher par les villageois, ou même débiter Vilma en morceaux…
- Écoute Marlon ! On en reparlera plus tard si tu le veux bien…
J'avais ri, Max avait fait la gueule, elle la fait toujours d'ailleurs, je ne sais pas quoi, mais quelque chose se transforme en elle. Elle semblait bien plus femme, prenant des décisions sans avoir peur des conséquences… Elle avait également changé envers moi, se montrant par moments très, voire trop familière…
Sigourney est assez fière de son amoureux caché, elle trouve qu'il arrive à gérer, mais elle ignore encore comment il réagira a ce qu'elle s'apprête à lui balancer ! Ça va, peut-être, faire beaucoup, il vaut mieux attendre qu'il soit loin dans son Texas natal. Elle n'en peut plus de faire semblant, elle veut en finir avec tout ça et se concentrer sur son véritable amour !
Devant le miroir de son bureau, Eddy Thomas essaye de nouer correctement sa cravate, il n’a jamais pris l’habitude d’en porter de ces instruments de torture, mais le restaurant où il a décidé d’emmener la pétillante docteur Dillinger exige cet accessoire… Il voulait lui en mettre plein la vue, non pas parce que c’est une doctoresse qui doit bien gagner deux ou trois fois plus que lui, mais parce qu’elle est la première femme à qui il s’intéresse vraiment depuis… La mort de Marny. Il a peur de ne plus savoir s’y prendre avec les femmes, surtout les belles et conscient que la blonde Helena est sans nul doute une affaire à ne pas manquer, il veut que tout soit plus que parfait. Pour qu’au moins, elle lui laisse le soin de la revoir… On toque à sa porte, il retient un juron d’accueil entre ses dents etva s’asseoir à son bureau avant de lancer de son ton solennel.
- Entrez !
- Bonsoir !
- Ah c'est vous, SC !
- Je voulais vous montrer la première ébauche de l'article sur Renatee Fersen–Malloy.
- Je vous fais confiance ! C'est pour que les choses se tassent et que nos concitoyens arrêtent de faire l'amalgame entre le meurtre de Vilma et celui de Noah Tembrody.
- Oui, Shérif ! Alors, c'est pour ce soir ?
- Oui, cela se voit tant que ça ?
- Vous allez tout déchirer, mais il y a un couvre-feu ! Nous devons partir tôt demain !
- Oui, j'ai l'infime espoir que ce type-là soit la clef !
- Nous l'espérons tous !
- Allez bonne soirée SC !
- Euh, Shérif, je ne pourrais pas partir tranquille sans faire ça …
- Elle se dirige vers lui, faisant ondoyer son flamboyant carré roux et se saisit du col du lieutenant. En un éclair, la cravate est si habilement nouée qu’on aurait pu la croire cousue au costume.
– Voilà, mission accomplie, je ne pouvais décemment pas vous laisser vous présenter à votre petite amie dans une tenue si négligée. Bonsoir !
– Vous avez l’esprit ailleurs Eddy ! Je le vois bien, une autre que moi pourrait trouver ça vexant, vous savez !
– Helena, je suis désolé ! Ce n’est pas que votre compagnie me déplaise, mais je n’arrive pas à m’ôter de la tête le meurtre de Vilma… Je suis tellement sûr d’être passé à côté de quelque chose…
– Je vous comprends, Eddy, mais que demain tout sera fini.
–Que Dieu vous entende, Helena, veuillez m’excuser. Avez-vous choisi ?
– J’hésite entre le chateaubriand aux cèpes et le Homard à l’armoricaine…
– Prenez les deux !
– Vous n’y pensez pas…
– Le prix n’a aucune importance ce soir !
– OK, pour le prix des victuailles, mais pour ma ligne !
– Vous êtes si parfaitement constituée que je suis certain que ce petit écart ne se lira en rien sur votre charmante petite croupe !
– Si vous le dites ! Marchons donc pour les deux…
– Vous voyez, j’avais raison !
– Il y a autre chose ? Eddy ?
– C’est juste que, vous allez sûrement rire, mais c’est la première fois que je dîne en tête-à- tête avec quelqu’un d’autre depuis qu’elle est morte...
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