Fyctia

À ce stade, mes chers lecteurs, nous ne connaissons pas le nom du ou des assassins. À moins que vous ayez triché et que vous ayez déjà lu la fin ! Non, voyons, personne ne ferait ça… N’EST-CE PAS ? Par contre, vous avez sûrement envisagé un, voire plusieurs suspects. Tout à l’heure, vous vérifierez si vous aviez raison ou non. Mais sachez bien, que bon nombre des personnes citées dans ce livre représentent des suspects potentiels, même si selon moi, il n’y a qu’un seul vrai coupable dans cette nouvelle. Et c’est Vilma. Je vous parais cynique, et pourtant, c’est une vérité. Oui, Vilma est coupable d’avoir tourmenté des personnes vulnérables, coupable d’avoir fait le mal autour d’elle, et pour finir, coupable d’être morte ! J’admets aller loin dans ma critique, mais si sa haine n’avait pas attisé une haine encore plus farouche, ce fait divers n’existerait pas.

Pour revenir à nos moutons, je dirai qu’il est nécessaire, par goût de justice, de mettre un terme aux actions de nos assassins, sinon où irait le monde ! Et je ne tolérerai pas qu’un criminel continue à hanter les pages de mes livres ! Je vais donc vous résumer les faits, les mobiles et les alibis de chacun des personnages. Ainsi, ensemble, nous pourrons peut-être le démasquer.

Procédons par ordre, commençons par écarter d’office ceux que nous ne pouvons décemment pas suspecter, et ils sont rares ! Puis, nous passerons à ceux qui sont très suspects et pour finir ceux qui le sont moins, mais suspects quand même, vous me suivez ?

Ah Non ! Ne comptez surtout pas sur moi pour vous cracher le morceau tout cuit avant l’heure !

Donc place aux innocents ! Enfin ceux dont nous sommes certains de l’innocence, ils sont au nombre de quatre.

HARVEY CORROYA : 20 ans. Né à Chicago (Illinois). Il ne réside pas à Pinestop. Cousin de Marshall, il est l’un des seuls que Vilma ne connaissait pas ! Et par conséquent, à qui elle n’avait rien fait ! Il a grandi dans les quartiers mal famés ou il a appris tout seul à se protéger, il a fait bon nombre de conneries et a même été jusqu’à braquer une épicerie. Il s’est repenti de son passé à cause d’une balle qu’un des membres de son gang lui a tiré dans la hanche. Nous pouvons dire que même s’il avait le caractère nécessaire, il n’aurait pas eu de raison valable de tuer Vilma et encore moins d'agresser Lara, si ce n’est l’estime qu’il a envers Marshall. Nous pouvons penser qu’au courant de la situation, il aurait agi, mais, il ne savait rien… Malgré tout c’est une personnalité ambiguë et complexe, même s’il n’est pour rien dans la mort de Vilma, je n’ai pas confiance en lui, j’aimerais connaître ses véritables motivations.

S-C Hicks : 26 ans. Née à Baltimore (Maryland). De son vrai nom Sarah-Catherine Hicks. De mère Québécoise et de père irlandais. Elle ne réside pas à Pinestop, mais à Raleigh depuis trois ans. S-C est passionnée par son métier tout autant que par les histoires de meurtres, ceci, nous l’avons appris, lui vient d’une affaire de meurtres en série qu’elle avait couverte et résolue alors qu’elle n’était encore qu’étudiante ! Bien que dévorée par l’enquête qu’elle espère boucler afin d’en faire un livre, elle est tout comme Harvey innocente, Vilma ne la connaissait pas elle non plus ! Bien qu’on puisse lui reprocher ses talents de manipulatrices, nous ne pouvons pas imaginer qu’elle serait venue la veille assassiner une parfaite inconnue juste pour écrire un article !

JARVIS MONTCLART : 27 ans. Né à Saint-Louis, tout comme Monsieur Corroya et Mademoiselle Hicks, il ne connaissait pas Vilma, il est un excellent agent, nous avons pu le vérifier. Il est inconcevable de le considérer comme suspect, vous serez d'accord avec moi !

AUDREY SHELBURN : 20 ans, née à Toronto, elle est arrivée à Pinestop quand elle avait trois ans. On ne sait pas grand-chose sur Audrey à part qu'elle est très amie avec Max et Lara et qu'elle aurait eu une amourette avec le beau Nick. Nous sommes sûrs de son innocence, son alibi est indiscutable, elle était dans l'avion pour l'Europe au moment du meurtre de Vilma.

Bien, nous avons fait le tour des innocents. Quoi ? Il en manque un ? Mais bien sûr !

VILMA HAMILTON : C’est la victime, je sais ! Elle ne peut pas s’être poignardée sept fois elle-même ou alors, elle était possédée par le diable ! Évidemment, son caractère pourrait le laisser supposer par moment, mais ceci n’est pas une histoire de possession démoniaque, juste le retracé précis d’un crime. Donc, elle est innocente de son propre meurtre. Née à Salisbury (Caroline du Nord) et décédée à Pinestop à l’age de 20 ans. Vilma n’a jamais été une nantie de la société, plutôt un paria, elle a souffert de la vie dissolue qu’a mené sa mère, elle s’est vengée de la malédiction qui pesait sur elle en faisant le mal autour d’elle, dissimulant ainsi sa fragilité, on peut dire que personne ne l’a vraiment connue même pas sa propre mère… Était-ce une raison pour la tuer, oui, peut-être, mais ôter la vie à un être humain est une extrémité que je me refuserais toujours à admettre ! Vilma est coupable d’avoir rendu malheureuse une infinité de personnes et cela n’est pas pardonnable, mais le dédain et le mépris étaient sans doute des punitions déjà bien lourdes…

Bien, passons alors aux principaux suspects, nous les connaissons bien et peut-être devons-nous nous forcer à les croire impliqués. Pour ma part, je n’agis ici que dans un esprit de logique et de façon neutre dans le souci de nous éclairer au mieux.

MARSHALL SHANGENS: 24 ans. Né à Chicago. Il réside à Pinestop depuis ses un an. Marshall est un personnage à la fois sensible et dur… Ses parents l’ont élevé dans la mémoire de son frère aîné qu’un chauffard ivre a tué, cette situation traumatisante pour n’importe quel être humain l’a conduit à suivre une thérapie avec le grand professeur Dietrich tout d’abord, puis avec Le Dr Dillinger. Il a également souffert d’être un peu trop couvé malgré tous les cadeaux qu’il a reçus. Il lui a toujours manqué quelque chose ou quelqu’un jusqu’à ce qu’il rencontre à ses 18 ans celle qui sera son premier véritable amour, Shirley, une jeune femme fragile, qui manque totalement de confiance en elle et qui se croit sans cesse en danger… sa fragilité bien connue en a fait une proie facile, car après seulement une année d’idylle merveilleuse, Shirley se suicide en se tailladant les veines, poussée à cette extrémité par les mensonges de la perfide Vilma qui avait agi, nous l’avons appris par pure jalousie. Pour surmonter ce drame, Marshall a choisi de créer un centre équestre, ce qui a eu pour effet de le sortir de la dépression. Évidemment, nous sommes enclins à plaindre et donc à apprécier le pauvre Marshall.