MAISIAM SEMES VILMA Chapitre 43 REPULSION

Chapitre 43 REPULSION

- Par contre, elle ne semblait pas être au courant de l’agression de Lara Fandells et d’après moi, elle ne mentait pas. En résumé, je pense qu’il y a de fortes probabilités pour qu’elle soit l’auteur des lettres signées CQS !

- Vous ne faites que confirmer nos suppositions, docteur !

- Appelez-moi Héléna !

- Et pour…

- Pour ce qui est de son implication dans le meurtre de sa fille, lieutenant ?

- Vous êtes arrivée à une conclusion ?

- Elle est dérangée, c’est certain et à mon avis résumer cet état à son seul deuil serait fort illusoire ! Néanmoins, et ceci n’engage que moi, lieutenant, je n’ai pas la conviction qu’elle puisse être l’assassin !

- Oui, je dois dire que ça me paraît trop illogique ! Dans quelle catégorie la ranger ?

- Aucune, Eddy, ce n’est pas un cas que je traite habituellement ! Je crois que pour ce genre de profil, un séjour à l’asile ne serait sûrement pas très bénéfique !

- Là-dessus, je vous rejoins, son caractère laisse à penser que les médecins s’épuiseraient à la tâche !

- On ne peut rien faire contre le fiel…

- Bien docteur, je vous remercie, pour cette nouvelle collaboration !

- Ce fut un plaisir, comme chaque fois, Shérif ! Au revoir !

- Euh, Docteur ! Une autre question…

- Oui ?

- Vous seriez libre, ce soir ?

- C’est une invitation à dîner ?

- Oui, Helena ! Huit heures ?

- Pétantes, Eddy ! 


Après ce charmant entretien, Thomas se doit de continuer dans la direction imprimée par Montclart, il se rend derrière le miroir sans tain observer l'agent du FBI, c se trouve déjà là. En tout cas, cette discussion avec Helena lui a ouvert de nouvelles pistes tant personnelles que professionnelles. Pour l'heure, c’est le moment de la confrontation.


Montclart est un professionnel, il se doit d'agir en tant que tel, mais I ne peut réprimer une certaine moue de dégoût quand il rejoint Renatee Malloy dans la salle d'interrogatoire, tout en cette femme lui inspire du mépris.

- Bonjour, Madame Malloy Merci d'être venue.

- Vous m'y avez un peu forcée ! J'espère que vous allez me donner de bonnes nouvelles.

- Nous vous avons convoquée, ici, Madame, pour vérifier avec vous certaines informations par rapport à notre enquête.

- Vérifier, quoi encore ?

- Certains détails !

Montclart s'énerve devant la femme au décolleté rose et bleu qui lève la main pour prêter serment.

- Vous n’êtes pas au tribunal, Madame.

- Oh, excusez-moi, ! C’est la première fois pour moi, vous savez. Je n’y connais absolument rien, en matière de crime ou de délit, moi ! 

- Vous et moi savons que cette affirmation est fausse !

- Je voulais dire face à un agent du FBI !

- Bref,   passons !

Montclart n'est pas dupe : elle cherche à le séduire. Son regard aux sous-entendus malsains peut intimider, faire baisser les yeux. Mais en fait, cette femme ne lui inspire vraiment que du dégoût, elle dégage tellement de vices. Si des hommes apprécient cela, lui, il déteste. Et il se chargera bien vite de lui ôter cet air hautain qu’elle affiche dorénavant, contrastant avec les larmes de crocodile qu'elle lui a infligé lors de leur première rencontre. Derrière la vitre, SC reste stoïque, elle regarde Montclart travailler, elle n'échange pas un seul mot avec le Shérif, mais elle sait qu'ils sont d'accord sur le fond, Montclart va la faire craquer.

– Bien, reprend-il en la regardant droit dans les yeux, décidé à faire front. Il est entendu que l’entretien ne concerne pas le meurtre de votre fille. Vous avez un alibi.

– En effet, j’en ai un.

– Comment vous sentez-vous, madame Malloy, depuis la disparition de votre fille ?

– À votre avis ? Lâcha Renatee, avec véhémence. Je voudrais voir crever ceux qui lui ont fait du mal !

- Justement, à ce propos, je sais que vous avez manifesté votre volonté de la venger.

- C’est légitime, non ? N’est-ce pas une réaction humaine ? (Humaine ? Elle, qui exprime autant de chaleur qu’une porte de prison !)

- Somme toute, oui, c’est légitime. Mais que seriez-vous prête à faire, pour assouvir votre besoin de justice ?

- Et vous, que seriez-vous prêt à faire, si c’était votre fille ?

Il serait prêt à tuer, il le sait. Tout bon flic qu’il est.


- Là n’est pas le sujet, mais pour vous répondre, je laisserais ça entre les mains de la vraie justice, celle qui est au-dessus de moi, et de vous.

- Vous parlez d’une justice ! Crache-t-elle d’un ton cinglant. Elle est lente et inutile ! On voit bien que ce n’est pas votre fille qui a souffert ! Mais moi, je sais ! Et ils paieront tous, jusqu’au dernier sous !

- Mais qui sont ces « ils » ?

– Cette bande de jeunes vauriens ! Ce ne peut être qu’eux ! Ils détestaient tous ma petite Vilma ! 


   Renatee parle fort, s’agite sur son siège comme une hystérique. L’agent posté avec eux manifeste un trouble. La femme s’est lancée à cracher son venin, et Montclart va tout mettre en œuvre pour qu’elle crache la vérité.

- Madame Malloy, reprend Montclart, avez-vous entendu parler de l’agression commise sur le jeune Harvey Corroya, cousin de Marshall ?

- Je suis au courant, moi aussi, je lis les journaux.

- Qu’en pensez-vous ?

- Ce que j’en pense ? Qu’il était au mauvais endroit, au mauvais moment.

- C’est probable, madame Malloy !

- Parlons maintenant de l'agression manifeste de votre jeune beau-frère !

- Je ne sais pas de quoi vous parlez !

- Très bien ! Et pour ce qui est du meurtre de Monsieur Tembrody Noah ?

- Noah ?

- Oui, Madame Malloy, ce n'était pas Nick Tembrody, qui était sous notre protection, mais son frère jumeau !

- Que voulez-vous que ça me fasse, je ne l'ai jamais vu !

Renatee s'énerve, c'est tout à fait ce à quoi ils s'attendaient, elle se lève furieuse, la rage déforme son visage déjà ingrat.

- Restez assise, Madame Malloy ! Et dites-moi plutôt où est votre véhicule à l’heure qu’il est ?

- Quelle voiture ?

- Commençons par votre cabriolet rose et bleu !

- Ma voiture ne marche pas très bien, elle est en réparation !

- Et qu'en est-il de la Buick ?

- Je ne possède pas de Buick !

- Encore un mensonge !

- Je ne vous permets pas !

- Je m'en fous, Madame Malloy !

- Un témoin incontestable vous a vu au volant d'une Buick Regal noire !

- Ce n'est pas vrai !

- J’ai fait envoyer des policiers constater l’état de votre voiture ! S’énerve-t-il. On m’a rapporté qu’elle était cabossée sur l’avant, il y avait du sang ! Et puis vous savez, même si vous l'avez soigneusement dissimulée, il sera facile de retrouver la Buick et vos empreintes...

- C'est impossible, je l'ai détruite !

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