MAISIAM SEMES VILMA Chapitre 33 ISOLEMENT

Chapitre 33 ISOLEMENT

Je me retiens d'énoncer à haute voix le projet Alaska, mon cœur danse la rumba dans ma poitrine et je sens les paras remonter dans ma gorge, il faut que je trouve une solution, mais mon esprit est vide, je crois, non, je sais que j'ai peur. Montclart me ramène dans le monde réel !

- Mademoiselle Fandells aurait voulu que vous veniez tous au manoir, mais c'est trop dur à surveiller, on pense plutôt à un motel !

- Le ranch !

- Quoi Nick ?

- On n'a qu'à tous être au Ranch ! Dans le gîte blanc ! Et même les gardes pourraient loger dans le gîte bleu ! C'est l'idéal, Montclart ! Il n'y a qu'une seule voie d'accès, c'est trop éloigné pour venir à pied et comme ça on peut surveiller les chevaux !

- C'est génial Nick !

- Oui, cela me parait faisable !

Autant le reconnaitre, Nick a eu la meilleure de toutes les idées possibles, nous aurons toute la place qu'on voudra. La proposition a fait l'unanimité ! Le plus gros problème va consister à convaincre le père de Sissi d'accueillir une infirmière à demeure pendant quelque temps. Sissi choisit de ne pas lui révéler que nous sommes en danger pour qu'il ne s'angoisse pas, ce serait mauvais pour son cœur.


Chacun prépare ses affaires, ma douce Sissi vient m'aider à faire mes valises et celle de H, en cherchant un truc dans le bureau de mon père, pièce dans laquelle, je m'aventure moi-même très peu, elle tombe en extase.

- Comme tu étais beau sur cette photo Marsh ! T’avais quel âge ?

- Euh, Sissi, je n’ai pas les yeux bleus ! Lui, c’est James, mon frère…

- Putain c'est fou comme vous vous ressemblez !

- Il était plus beau que moi, là cette photo, tu vois, c'est la dernière que mes parents aient prise de lui, quinze jours après, il était mort !

- Merde Marsh, je suis super désolée !

- Ça va !

Alors non, je ne suis pas vexé que ma copine m'ait confondu avec mon grand-frère, c'est vrai que nous nous ressemblions petits, enfin d'après les photos, à part la couleur de ses yeux hérités de notre mère, les miens sont plus classiques, brun foncé. Bon, ce n'est pas tout ça, mais les deux policiers qui nous servent d'escorte nous attendent devant la porte !

Nous investissons le gîte blanc avec une certaine gratitude, je pense toujours que c'est la meilleure solution, néanmoins j'ai discuté avec le shérif Thomas et je lui ai quand même demandé de garder un œil sur nos maisons des fois que CQS soit frustré et s'en prenne à nos pénates... Je propose à Montclart et SC de s'installer avec nous, mais ils préfèrent rester avec l'équipe de sécurité. Tout au fond de moi, comme je l'ai dit à Hank et Sissi, j'espère que tout ça ne durera pas trop longtemps. Le bilan de cette première journée d'isolement est satisfaisant, je reconnais cependant que ce n'est pas toujours simple. Je découvre mes amis sous des facettes que je ne soupçonnais pas et peut-être que mes sensations sont exacerbées par le manque d'intimité. Au bout du deuxième jour, je sens que je commence à étouffer un peu, rien n’est plus stressant que de rester enfermé par beau temps. Je suis tellement frustré, que je pourrais fuguer pour grimper à un arbre, ou me rouler dans l’herbe, libre comme l’air ! Encore l'air pur de l'Alaska qui m'appelle ! Néanmoins, chacun s’évertue à reprendre le cours d’une vie normale, imposant ses goûts et petits rituels personnels… Je vais de découvertes en découvertes, par exemple que Nick a décoré sa partie de dortoir d'influence mexicaine, mais préfère dormir dans le salon et en plus d’être un couche-tard, il s’avère être adepte du yoga. Imaginez, vous vous réveillez en pleine nuit, pour aller aux toilettes, avec la vision brumeuse et cauchemardesque d’un type qui médite une jambe derrière la tête dans votre salon, et comble du bonheur, un joint au bec ! Faut pas être cardiaque ! Sans compter cette hideuse boisson orange/vert qu’il s’enfile le matin, devant nos grimaces de dégoût intense. Ou encore Lara, en vraie Fashion victime exacerbée, aime se la jouer pop star sous la douche qu’elle monopolise (j’ai chronométré) plus d’une heure et obligatoirement la première tout en ayant du mal à ne pas le faire matin et soir ! En plus, cette timbrée nous impose sa relation amoureuse unilatérale avec Joshua Jackson, Le beau Pacey de la série « DAWSON CREEK » dont elle se refuse de louper une seule rediffusion ! Elle a d’ailleurs fait une scène terrible quand j'ai osé malencontreusement oublier de brancher le magnétoscope à temps pour l’enregistrement ! Ce côté midinette est en totale opposition avec sa colocataire de la chambre rose, Rodeo girl, Maxine, la fausse outsider, avec ses maquettes de Harley Davidson et un poster de biker chevelu. Elle semble prendre plaisir à revendiquer ses différences de goûts, mais je l'ai vu en train de gribouiller dans son journal intime ! Marlon, qui selon ses dires préfère les formes généreuses de Sydney Fox, nous le prouve avec un poster grandeur nature de l’actrice en tenue légère. Celui-ci s’avère être un fin stratège en optant pour la partie bureau du dortoir soi-disant plus confortable (excuse bidon pour s’approprier la console de jeux vidéo et l’ordinateur, qu’il disputera bientôt à Harvey). J'espère que la proximité des deux éclopés, prétendument due à leur état, serait un bon moyen de les rapprocher, car je pense sincèrement qu’Harvey peut avoir une influence positive sur le morveux qu’il redevient par moments. Il abuse de sa qualité d’agonisant pour faire de sa sœur son esclave attitrée. Je le menace de lui casser l’autre bras pour le faire réagir, mais c'est sans effets. Le troisième jour date du retour de H, je me rends compte que c’est fou ce que j’aime mes amis, mais chez eux ! Toute cette agitation enflée par le stress me fait presque perdre tous mes repères. Et cela ne s'arrange pas avec la maniaquerie légendaire de ma petite Sissi, qui n'aimant pas rester à ne rien faire, laisse libre cours à ce qu’on pourrait prendre pour un TOC et qui la pousse à passer l’aspirateur dès que trois miettes de pain tombent, ou à secouer énergiquement les coussins des fauteuils, dont elle voit les milliards de microbes qui, dit-elle, osent fourmiller sous ses yeux ! Mais ce qui m'embête le plus, vous savez, c'est qu'elle a pris le prétexte de la proximité de nos potes pour se refuser à moi assez souvent ! Je peux comprendre, mais c'est un peu dur quand même.

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