MAISIAM SEMES VILMA Chapitre 30 COMPLICATIONS

Chapitre 30 COMPLICATIONS

Honnêtement, le pompier a d’autres chats à fouetter que compter leurs airs de ressemblance.

– Ah, Maxine ! S’interpose le superviseur. Nous avons essayé de vous joindre. Votre frère a fait une chute dans les escaliers.

– J’ai été poussé ! Corrige de façon tonitruante Marlon, entre deux « Aïe, bobo ».

– Poussé ?! À ces mots, Max a le réflexe de chercher du regard un visage inconnu, quelqu’un au loin, l’image de ce CQS qui doit être responsable de tout.

– Tu as vu qui c’est ?

– Non. J’ai juste senti des mains sur mon dos. 

– Votre bras ne semble pas cassé, jeune homme, annonce le pompier en lui bandant le membre. Vous avez de la chance.

– De la chance ?! S’offusque Marlon. Vous déconnez ou quoi ! N’êtes pas toubib, alors carrez…

– Marlon !

Il valait mieux que Max intervienne, car elle avait remarqué dans le regard du pompier le désir soudain de coller une baffe à ce morveux, qu’il redevient dans les moments critiques. On décide de l’envoyer à Vidant Hospital. Dans la fourgonnette qui les y conduit, Maxine tremble encore à l’idée d’avoir pu perdre son frère avec lequel, bien que son aînée de presque trois ans, elle entretient une relation quasi fusionnelle. Marlon, pourtant blessé, parait moins souffrir qu’elle, et toujours désopilant, il menace les pompiers de leur faire un procès s’ils s’évertuent à continuer de l’assourdir avec leur putain de sirène.


Arrivé au parking de l'hosto, je peine à me garer tant il y a de voitures (une épidémie de varicelle, ou quoi ?). Je pressens un monde de fous, et lorsque je m’engouffre dans le bâtiment, mes craintes sont avérées. Cette populace grouillante me fait l’effet d’une ruche pleine d’abeilles. J’étouffe.

Ma première pensée est de rebrousser chemin illico presto. Je jurerai que tous les malades de la ville se sont donnés rencard dans ce hall, des bras cassés, des pauvres vieux à demi assommés par les cachetons, et ce brouhaha de plaintes et de râles continuels… Pas de panique, mon vieux, tout va bien ! Et alors, que je m'approche de l'accueil, je fais un bond de deux mètres, quand une mère affolée accourt dans ma direction avec son gamin hurlant, le visage ensanglanté… Oh, le joli trou… par une petite ouverture à la tête. Là, (tout va bien, tout va bien, tout, tout va bien, chantonnai-je ad libitum dans ma tête), je suis prêt à tourner de l’œil.

Reprenant une forte inspiration, je détourne la tête. Du monde dans le hall, du monde devant les ascenseurs… Je retrouve subitement espoir : personne dans la cafétéria ! Je m’y rue, et voilà que la moitié des gens (bande de copieurs !) trouvent mon idée tellement géniale, qu’ils quittent leurs sièges pour me suivre, tels des zombies sur une proie. Voyant des éclopés se fondre en masse vers moi, je me précipite au-dehors. Les escaliers ! Oui, j’avoue, je fuis lamentablement, mes amis ne sont pas encore arrivés, que déjà, je les abandonne. Après avoir manqué me faire prendre en sandwich par un couple de personnes obèses qui descend, j’atteins le deuxième étage. Un peu essoufflé, je me retrouve dans le couloir, à peine animé par les allées et venues du personnel soignant, ce qui contraste avec le hall d’entrée. Le numéro en tête, je me rends à la chambre de mon cousin. Quelle n'est pas ma surprise en reconnaissant Hank, posté devant la porte. Je le pensais un peu trop gradé pour faire le planton !

- Salut, c'est toi qui es de garde ?

- Je me suis porté volontaire !

- C'est sympa de ta part ! Merci !

- Écoute ! Au moins je suis sûr qu'il ne va rien se passer ! Là, il roupille, je serais toi, je reviendrais d'ici à un quart d'heure !

- Tas raison, je vais aller me prendre  à bouffer ! Je te ramène un truc ?

- J'ai ce qu'il faut ! À toute.

Je redescends dans le Hall m'attendant à retrouver une cohue de gens et, à mon grand soulagement, le hall est quasi désert. Il me semble que je suis là depuis des heures, mais à peine dix minutes se sont écoulées. Je balaye du regard l’entrée, à la recherche de mes amis. Assis, un ouvrier du bâtiment tient dans un chiffon blanc son pouce ensanglanté. Un peu plus loin, deux jeunes, l’un œil au beurre noir et l’autre le nez pissant le sang, se toisent l’air mauvais. Pour finir, un couple de petits vieux aux airs sympathiques, rouspètent en fait de la lenteur du service. C’est à côté des machines à boissons que j’aperçois Nick et Sissi. Ils paraissent perdus et hagards, mais qu’importe ? Enfin des visages sains ! Je fonce sur eux, pressé de coller ma bouche à celle sensuelle de ma Sissi adorée.

– Comment va Harvey ? S’inquiète Sissi, après m’avoir rapidement embrassé.

– Il dort ! Tout va mieux !

- Bon ! Il est sous bonne garde ?

- Oui, Hank est avec lui ! Où sont les autres ?

- Quand on parle du loup, voilà Lara déboulant comme une furie et débitant, sans même nous saluer.

- Tout roule pour H ?

- Oui, ne t'en fais pas !

- Ouf, tant mieux...

- Calme-toi ! Il se repose, nous irons le voir tous ensemble. 

Je la trouve étrangement paniquée. Harvey ne devrait pas être plus important pour elle, qu’elle pour moi, alors pourquoi cette réaction exagérée ? Calmos ma vieille ! À moins qu’elle se soit un peu entichée de lui, finalement ?

- Les Malloy ne sont pas avec toi ?

- Ben, tu vois bien que non !

Lara finit juste sa phrase, quand les portes des urgences s’ouvrent en claquant. Max se trouve avec les secouristes, aidant à pousser un brancard sir lequel est allongé… Marlon ! Sans hésiter, nous nous précipitons vers eux :

– Qu’est-ce qui s’est passé ?

– Il a été poussé… sanglote Maxine, en se jetant dans mes bras. Dans un escalier du bahut... Je pense que c’est CQS !

– Tu crois vraiment ?! S’angoisse Nick. On n’est plus à l’abri de rien, maintenant ! »

Pas besoin d’être Sherlock Holmes pour le reconnaître. Et au moins, nous nous accordons tous à cette évidence.

– C’est sûr, acquiesce Sissi. Ça ne peut être qu’une coïncidence… Ton frère a quoi ?

– C’est une fractuuuuure ! Raille un vieil homme, brusquement sorti de nulle part, avec d’énormes lunettes sur le nez et un pyjama écossais. Pendant la guerre, j’ai connu ça ! Eh ben, j’ai jonglé, et ces satanés toubibs, ils voulaient m’amputer…

- Monsieur Schiezminer ! L’apostrophe une infirmière, qui ne cache pas une lassitude. Soyez raisonnable, retournez dans votre chambre ! 

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3 commentaires

Vanessa BOUGRER-CINQVAL

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Il y a 2 ans

Au vu des deux premiers chapitres lus, ton histoire est accrocheuse. Un petit like de soutien. Bonne chance!

MAISIAM SEMES

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Il y a 2 ans

Merci beaucoup !

snliska

-

Il y a 2 ans

Coup de pouce ^^
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