Fyctia
Chapitre 19
Benjamin
Chloé est sous la douche depuis que nous sommes revenus de la boutique. Nous avons réussi à trouver de quoi nous sustenter jusqu'à la fin du week-end, mais malheureusement on n'a pas trouver de vêtements qui lui convienne, ce qui ne m'étonne pas plus que cela. Je la soupçonne de ne commander ses fringues que sur Amazon.
Je m'attache à préparer le dîner, profitant que la brebis bondissante ne soit pas dans les parages. Lance la cuisson d'un assortiment Asiatique directement dans le four et retire mon tee-shirt, avant de me diriger au coin salon attenant à la cuisine pour y dégoter quelque chose de plus léger.
Il a fait chaud aujourd'hui. Trop chaud. Surtout lorsque Chloé est venue coller sa tête contre mon épaule. C'était en début d'après-midi, mais la chaleur de sa peau échauffée reste omniprésente dans ma mémoire. Ce contact m'a plu —vraiment plu —, et j'ai pu lire dans ses yeux qu'à elle aussi. Mais j'espère que Chloé est assez mature pour comprendre qu'il ne s'agissait que d'une brusque montée de libido. Notre relation doit rester purement professionnelle.
Surtout qu'il y a Djina et nos fiançailles.
Je me suis creusé la tête toute la journée, pour essayer de comprendre où Caroline veut en venir avec cette histoire de travail en commun sans qu'aucune ombre de piste ne se profile. Je la sens mal cette affaire, même si pour le moment je n'ai aucune preuve concrète d'un éventuel stratagème.
—Ça sent super bon! s'exclame Chloé sur un ton qui se veut assuré, mais avec un léger tremblement dans la voix.
Je lève les yeux dans sa direction, elle rive les siens sur mon torse, nu. J'esquisse un sourire en constatent que Chloé porte un de mes tee-shirt. Le noir, avec l'inscription :"Je peux pas, j'ai parachute" en toutes lettres sur sa poitrine. Il lui va bien!
J'aurai dû m'en douter. Bien que cette fille s'habille comme un mec, avec ses chemises à carreaux, elle n'en reste pas moins une femme. Pourtant, j'ai l'impression de découvrir cette vérité au moment où elle me rejoint au salon, les cheveux encore humides. Je ne trouve pas quoi lui répondre et me contente de soulever une épaule évasive. Chloé ouvre la bouche et me propulse dans un tout nouveau monde:
—C'est le cerveau de qui? demande-t-elle.
Mais qu'est-ce qu'elle raconte? Cette fille est grave!
—J'espère que c'est pas celui de la personne à qui appartient ce tee-shirt, déclare-t-elle. J'ai le vertige, alors des visions de parachutisme...
Elle laisse sa phrase en suspend et me toise, comme si j'étais censé comprendre de quoi elle parle. Je fouille dans mes souvenirs, à la recherche d'indices d'une pathologie mentale qui m'auraient échappés.
—Olivia Moore! IZombie! C'est une série... sur Netflix... assure-t-elle, embarrassée. Désolée, c'est un délire avec Steph et Sév, mes colocs. On aime faire des références à des séries ou à des films, que l'on associes à des gestes du quotidien.
Chloé prend enfin un instant pour respirer entre deux phrases.
—Ah, au fait. Je t'ai piqué un tee-shirt!
Là, ça se confirme: cette nana est totalement barrée! Pour la maturité, on repassera.
—Et... je t'ai piqué une chemise. C'est de bonne guerre.
Je tente un trait d'humour, espérant qu'il suffise pour me laisser le temps de me remettre les idées en place. Il n'y a que deux choses dont je sois sûr et certain à ce moment là: premièrement, Chloé est à l'image de son héroïne Zombie; elle n'est pas seule dans sa petite tête brune. Deuxièmement, la proximité de son corps dont émanent les effluves de gel-douche, ce corps dont j'ai trop apprécié le contact il y a à peine quelques heures, est à deux doigts de me faire chavirer.
—Tu es magnifique! s'emporte Chloé.
Anouk, le chat des voisins les plus proches, a remarqué la présence de la Porsche devant la fermette. Loin d'être débile, il s'est engouffré par une des fenêtres laissées ouvertes pour aérer la cuisine en quête de nourriture. Chloé s'accroupit alors que Anouk se frotte à ses tibias. Mon tee-shirt qu'elle porte s'est soulevé sous son mouvement, libérant un espace de peau qui s'étend jusqu'à son bas de rein.
Je secoue la tête, contrarié, en réalisant que j’ai un début d’érection. Faut vraiment que j’arrête de fantasmer sur Chloé, et vite.
12 commentaires
Patricia Eckert Eschenbrenner
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Il y a 2 ans
Lindsay Lorrens
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Il y a 2 ans
Dacia
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Rose Foxx
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Julia&Mira
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Il y a 2 ans