Fyctia
Chapitre 7
Bon, voilà. Je vous avais dit que vous verrez bien assez tôt de quoi je suis capable, quand je stresse. Dire des trucs sans queue ni tête, c'est ma spécialité. Et encore, vous n'avez rien vu!
Mais, comme le dirait si bien @MorganeRigan : "Ça arrive même aux meilleurs. Ça va aller!".
C'est donc en me répétant ces mots, les assimilant pour essayer de m'en convaincre, que je saisi la main tendue par Benjamin. Il a la peau froide. Forcément avec le temps qu'il fait. Sa poignée est ferme, douce, presque comme s'il faisait l'effort de se retenir pour ne pas broyer mes petits doigts.
Un geste délicat de sa part — sans mauvais jeu de mot—, d'autant que ma main à l'air minuscule dans la sienne. Benjamin exécute une grimace comique, puis hoche la tête en détournant son regard en direction du sac de sport.
—C'est mon préféré, souri-t-il.
J'hésite entre me renfrogner, ou lui rendre son sourire. Après tous, c'est de bonne guerre! J'opte pour la deuxième solution et affiche mon plus beau rictus. Oui, je ne suis pas la fille hyper douée pour sourire. Chacun son truc.
Benjamin intercepte un serveur qui vient tout juste de quitter une table pleine de jeunes-gens, un calepin en main, et il commande un double expresso, avec un nuage de lait. À emporter. Le serveur et Benjamin se tournent vers moi, tandis que je fixe deux chaises en fer, ou en alu. Un truc du genre, en me disant que j'aurai aimé m'asseoir quelques minutes après avoir bourlinguée pendant près d'une demie heure, pour venir jusqu'ici.
—Euh… c'est possible d'avoir un cappuccino? sans sucre et avec supplément chocolat.
Le serveur me toise comme si je lui avait demandé la lune, le visage fermé et les lèvres droites. "Bienvenue à Paris, me dis-je. La capitale de la politesse et du savoir-vivre". Après un long moment d'hésitation, il se décide enfin à prendre ma commande. Balançant un "ce sera tout", froid. "Qu'il aille au diable, avec son calepin! Non, mieux. Qu'il se le foute, là où je pense!"
C'est donc, quelques secondes plus tard, qu'il revient avec deux énormes gobelets en carton entre les mains. De longues secondes durant lesquelles je n'ai toujours pas posé mon cul. Mes jambes commence à me faire regretter de ne pas avoir plus dormi la nuit dernière. Évidemment, c'est pile le moment où Benjamin m'invite à le suivre. Je tente de cacher mon désarroi derrière une mèche de cheveux et un sourire de façade. Sourire que je garde jusque sur le quai de la Seine. Sur le chemin, je tente de ne pas dévoiler mon trouble, ni mon agacement. C'est pas tous les jours que je me balade aux côtés d'une star, pourtant je fais tout mon possible pour faire genre "Ouais, je suis une nana qui déchire! Et en plus, je "sors" avec Benjamin Gaven.
Ce dernier se pourfend en sourires, tous plus polis les uns que les autres, mais il ne pipe pas un mot. Ce qui ne m'aide pas vraiment à calmer ma nervosité. Jusqu'au moment où il sort la phrase qui tue.
—Tu aimes la peinture, à ce que je vois.
Je lève un sourcil et le vide se fait dans ma tête. Forcément, les mots sortent tous seuls.
—Pourquoi? C'est marqué sur mon front: "Adore la peinture"?
—Hum, pas sur ton front. Son sourire narquois réapparaît, libérant ses dents blanches et parfaitement alignées.
Ce à quoi se joint un geste de la main. De l'indexe, plus précisément. Long et fin indexe qu'il pointe à la commissure de ses lèvres.
—Juste là, indique-t-il.
Là, je comprends les regards que me lançaient certains passant depuis que nous nous sommes mit en route. Ainsi que le regard perplexe du serveur de tout à l'heure. Ils en avaient rien à foutre que je sois avec Benjamin Gaven. C'est l'inratable tâche de peinture rouge-vif qui trône au coin de ma bouche, qui attirait leurs regards.
O.K... je vais me jeter dans la Seine!
25 commentaires
Patricia Eckert Eschenbrenner
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Il y a 2 ans
Dacia
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Il y a 2 ans
eleni
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Il y a 2 ans
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Cassandra CHAPEL
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AnnaK
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Célinha
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Il y a 2 ans