Fyctia
Chapitre 4
—Aller! Du nerf! aboie Nathan, mon coach de muscu.
Mais moi, je l'appel "Patoche". Vous voulez savoir pourquoi? Tous simplement parce que je ne trouve pas qu'il a une tête à s'appeler "Nathan". Alors que "Patoche"... Avec son nez aplati —il dit que c'est à cause d'avoir pratiqué la Boxe à haut niveau pendant des années, mais je ne le crois pas un seul instant. En tous cas, j'espère qu'il est meilleur en muscu, car il ne devait pas être terrible, des gants aux poings. La patate qui lui sert de nez en est la preuve.
—Tu es mou, aujourd'hui. Qu'est-ce qu'il t'arrive? s'acharne-t-il. On dirait que tu as la tête ailleurs.
Automatiquement, sa remarque me fais détourner les yeux vers mon sac de sport. La pochette verte dépasse légèrement, comme un rappel.
Je n'ai pas eu à négocier longtemps avec Caroline, pour qu'elle accepte que je lui débarrasse sa poubelle. Même si la réflexion qui a suivit n'était pas sans une once d'amertume: "Baise-là, jette-là et ensuite, oublie-là", a-t-elle suggérée. Apparemment, Caroline n'a toujours pas digérée notre rupture. Soit! Du moment qu'elle fait son taff, ça me va. D'autant qu'elle m'a promis un casting pour la semaine prochaine.
Finalement, j'ai bien fait d'aller la voir, aujourd'hui, me dis-je en fixant le morceau de carton vert.
—Fais pas chier… Patoche!
Nathan me fusille du regard. Mais ça me fait sourire. J'ai hâte de lire ce manuscrit, pour voir ce qu'à pu pondre une fille aussi déjantée que la petite brune de tout à l'heure, et cette seule idée me redonne des forces. Ça, et aussi d'appeler Nathan, "Patoche".
Je pousse la fonte avec la force de dix hommes, pendant encore une heure. Ce n'est que lorsque je n'arrive plus à faire une seule répétition que Nathan est satisfait. Et moi aussi! J'ai fais plus de progrès en deux mois avec lui, qu'en une année avec mon précédent coach. Il est bon ce "Mister Patate"!
À 17h00, Steph n'est toujours pas rentrée lorsque je sors de la chambre. Mon épaule va mieux, surtout depuis que je l'ai littéralement imbibée de baume anti-coups, mais maintenant c'est mon cerveau qui me fait mal, en imaginant tout ce qui aurait pu lui arriver. Paris est loin d'être la ville la plus sûre de France, surtout pour une fille qui a pour habitude de se vêtir court et sexy. J'attends un signe de la porte, un appel sur mon téléphone, ou un signe de Dim et Mikado, m'indiquant qu'elle leur aurait envoyé un sms pour donner des nouvelles. Rien!
17h02, mon cœur repart enfin. Pas pour longtemps. Steph débarque comme une fleur, au bras d'un grand blond —du genre mannequin—, et il s'arrête à nouveau. Un "espèce de pouffe" glisse le long de ma gorge, sans franchir mes lèvres. Et dire que je me faisais un sang d'encre pour elle, alors qu'elle était avec un mec. J'essaie de me souvenir des dernières conquêtes dont elle m'a parlé et qui pourraient ressembler à une statue Grecque, blonde, musclée et incroyablement beau, lorsqu'ils franchissent le vestibule en traînant une valise: Pardon!! Dim et Mika ont la même réaction que moi. Mikado me lance un regard disant "tu étais au courant, toi?", alors que Dim s'est redressé sur le canapé. Je roule des yeux pour signifier que je n'en sais pas plus que lui, et Mikado reporte son regard sur notre blonde de colocataire.
—Les gars… et Mikado, rajoute Steph pour taquiner ce dernier, qui ne proteste que vaguement. Je vous présente Dylan. Mon cousin, précise-t-elle après un long silence durant lequel elle ne voyait que Dim.
Dim et sa bouche tordue dans tous les sens, tellement sa mâchoire est crispée. Ce n'est pas nouveau que mon ex petit-ami est à fond sur Steph. Et elle le sait très bien. Dim se relâche enfin, mais pas avant de lui avoir adressé un regard noir.
—Salut, moi c'est Mika, annonce ce dernier en s'approchant de Dylan.
Il évite méticuleusement les regards de Steph —genre, je te fais la gueule, quand même—, et tend une main amicale en direction de l'athlète grec.
Les présentations se poursuivent au salon, mettant un terme à la partie de Mario Kart. Steph daigne s'excuser de nous "imposer" Dylan, après presque une demi-heure. Un exploit, même pour elle qui ne s'excuse pour ainsi dire jamais. Mikado entame diverses discussions avec Dylan, et c'est ainsi que j'apprends qu'il est étudiant en ingénierie, tandis que Dim a quitté le canapé pour s'occuper de la vaisselle —un autre miracle. Steph nous annonce —il était temps— que Dylan a trouvé un stage pas loin d'ici. Du coup, elle lui a proposé de venir vivre quelques jours avec nous.
Un bruit d'assiette qui s'écrase au sol nous oblige à une minute de silence. C'est le moment que choisit mon téléphone pour se mettre à sonner. Je lance un regard rapide à l'écran qui affiche "numéro inconnu". Alors je le laisse sonner, me disant que si c'est important, ils laisseront un message vocal. Ce qui a le don d'agacer Dimitri.
—Tu vas décrocher un jour, oui!
Il braille, accroupit dans la cuisine, balayette et pelle à la main. Alors… bah… j'en fais de même:
—Demain! Peut-être!
Je détourne volontairement la tête dans sa direction pour être certaine que ma voix porte jusqu'à lui. Il m'a entendue, grogne, jette ce qu'il reste de l'assiette dans la poubelle, avec fracas histoire de bien me faire comprendre qu'il n'est pas d'humeur. Lorsqu'il sort le nez des déchets et s'apprête à rouspéter, je lui adresse mon plus beau tirage de langue. Ce qui le fait taire, immédiatement.
Mais, qui me vaut de passer pour une barge auprès de Dylan.
Une autre chose qui n'arrange pas mes affaires auprès du blond de cousin de ma blonde de copine, c'est lorsque j'écoute le message vocal: "Salut. C'est Benjamin Gaven". Je me fige sur place, croyant à une mauvaise blague et le message continu. Forcément, il n'allait pas attendre après moi! "J'ai votre scénario sous les yeux. J'en ai déjà lu une bonne partie, mais j'aimerai en parler avec vous. Disons, demain? Vers 10h00?" Il conclu avec un "rappelez-moi, pour confirmer le rendez-vous".
Je bondis du canapé. Ramasse les lunettes qui n'ont pas résistées à la vitesse quasi supersonique de mon mouvement. Les réajustes tant bien que mal entre mes oreilles, défaisant mon pseudo chignon au passage. Me précipitant dans la chambre pour réécouter le message, je referme la porte sur la plus petite lueur d'espoir qu'il me prenne pour quoi que ce soit d'autre qu'une fêlée.
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Voilà les Belettes. On se quitte sur ce chapitre 4, mais l'inspiration aidant, je pense publier les prochains très rapidement^^
En plus, à l'heure actuelle, "Vénus s'habille avec des chemises à carreaux" compte déjà 88 vues et 24 Likes, alors que je n'ai posté le premier chapitre que depuis le début d'après-midi!
C'est énorme et ultra motivant pour moi! Merci à toutes et tous pour ce suivit!!
Kiss, Kiss.
Dacia
13 commentaires
Patricia Eckert Eschenbrenner
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Il y a 2 ans
eleni
-
Il y a 2 ans