Fyctia
Clara-Fashionista sur piste 2
Je ressors de l’école de ski, plutôt fière de moi. J’ai géré tout ça d’une main de maître. Il ne me reste plus qu’à louer le matériel et le tour sera joué. Je me rends dans le premier magasin de location que je trouve sur ma route. Autant aller jusqu’au bout tant que je suis lancée. Un charmant jeune homme vient à ma rencontre.
— Bonjour, je peux vous aider, mademoiselle ?
— Bonjour, oui, je voudrais louer une paire de skis et des chaussures.
— C’est pour la semaine ?
— Je ne sais pas encore, disons plutôt pour la demi-journée.
— Très bien, sans problème. Vous avez quel niveau ?
— Disons, fausse débutante.
— OK c’est à dire ? D’habitude, vous skiez sur quelles pistes : verte, bleue, rouge ?
— Les trois, si elles ne sont pas trop compliquées à descendre.
Il fronce les sourcils, je vois bien qu’il est assez dubitatif face à ma réponse.
— OKkkkay… D’accord. Je vais vous donner un équipement polyvalent.
— Euh, oui je pense que ça sera bien.
— Vous faites quelle pointure ?
— Un petit 39.
— Et vous mesurez ?
— 1 m 70.
— OK, j’ai ce dont vous avez besoin. Attendez-moi ici. Je vous fais les réglages.
Il revient quelques minutes plus tard et me tend une paire de chaussures.
— Essayez ça. C’est important de se sentir à l’aise. Prenez une des grosses chaussettes, à disposition si vous n’en avez pas avec vous.
Je m’assois sur un banc et j’attrape la grosse chaussure. Je peine à rentrer mon pied à l’intérieur et, avec cette fichue chaussette c’est encore plus compliqué, ça prend toute la place. Il me regarde d’un air amusé et daigne enfin voler à mon secours en me tendant un chausse-pied.
— Il faut ouvrir la chaussure en grand, faites glisser le pied avec ça, ça sera plus simple.
Après avoir bataillé de longues minutes, je finis par réussir à enfiler la botte de ski.
Je ne me souvenais pas que le ski était aussi technique, ce petit essayage m’a donné chaud.
— Alors comment vous vous sentez à l’intérieur ? Pliez les genoux et penchez-vous en avant ? Vous n’avez pas mal aux pieds ?
— Non, ça va.
— J’imagine que vous venez d’arriver. Si vous n’avez pas de chaussettes de ski, on en vend. On a des modèles très girly.
Voilà un jeune homme qui a su cerner ma personnalité en un clin d’œil. Ils sont très aimables les gens d’ici. On pense souvent que les montagnards sont un peu bourrus, mais c’est faux.
— Bien sûr, pourquoi pas, c’est une excellente suggestion. Je n’ai pas pris grand-chose dans ma valise.
— OK, je vous montrerai tout ça tout à l’heure. Passons aux skis.
Il attrape la chaussure de ski restante et règle les fixations à la bonne taille.
— Vous pesez combien ? me demande-t-il soudain.
Punaise, c’est quoi cette question ? Tu ne voudrais pas connaître ma taille de soutif tant qu’on y est.
Devant mon hésitation, il précise :
— Je ne veux pas être indiscret, c’est juste une question de sécurité. Si ça vous embête, je peux estimer à la louche.
— Non, non 57 kg. Forcément, c’est l’hiver.
Il sourit et me répond avec un sourire qui en dit long.
— Ne vous en faites pas à la montagne, ce n’est pas là que vous allez croiser les gens les plus minces, ici on aime les bons petits plats qui tiennent au corps. J’espère que vous aurez l’occasion d’en goûter certains pendant votre séjour.
— J’y compte bien.
— Bon voilà, tout est prêt. Vous les prenez tout de suite ou vous les récupérez tout à l’heure ?
— C’est possible de me les garder ? Ah, ça serait top. J’ai dû acheter pas mal de trucs, comme vous pouvez voir.
— Oui, sans problème. Vous êtes déjà bien chargée effectivement. Laissez-moi votre nom, une empreinte bancaire et vous repassez les prendre juste avant d’aller skier, ça vous va ?
— Oui, parfait.
— Je vous montre les chaussettes.
— Allons-y.
Après moult hésitations, j’opte pour deux paires en fines bouclettes pour garder mes petits pieds au chaud.
— Ça fera 35 € avec les chaussettes. J’espère qu’on aura l’occasion de se revoir.
Vous êtes venue avec des amis ?
— Oui, une collègue m’a invité à passer quelques jours dans son chalet.
— Génial, moi, je suis saisonnier ici. Je m’appelle Boris, si vous avez besoin de quelque chose, n’hésitez pas à faire appel à moi, ça sera avec grand plaisir.
— OK, je m’en souviendrai.
— Bon séjour et à tout à l’heure.
Je quitte la boutique avec le sourire, le vendeur est aussi charmant qu’il est professionnel. Les vacances commencent bien finalement !
Je jette un œil à ma montre : il est bientôt midi. Tout cela m’a mis en appétit. Je décide d’opter pour un burger au reblochon avec des frites. Les bonnes résolutions attendront le mois de janvier. Pour l’instant, je suis les conseils de mon nouvel ami et je profite. Après tout, j’ai besoin de faire le plein d’énergie pour cet après-midi.
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Eva Baldaras
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Il y a un mois
Emma Hermosa
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Jo Mack
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Il y a un mois
Emma Hermosa
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Il y a un mois