Estel RYCKELYNCK un noël de conte de fée Chapitre 4

Chapitre 4

_ Prenez ma main, je vais vous aider pour vous relever, dis-je en lui tendant ma main droite, pas de douleur nulle pa… Commençais-je avant de remarquer la grimace de cette dernière en posant le pied gauche au sol, laissez moi prendre vos sacs et appuyez vous sur moi, je vais vous installer dans la boutique le temps d’appeler une ambulance.

_ Ne perdez pas votre temps avec moi, je vais prendre le bus pour rentrer chez moi et j’appellerai mon médecin demain matin, m’assura-t-elle une fois la porte de la boutique passée.


Nous voyant arriver, Alicia avait ramené une chaise pour que la pauvre femme puisse s’asseoir et reposer un peu sa cheville. En aidant cette dernière à s’installer confortablement, mon associée lui chuchota, de manière suffisamment forte pour que je sois la seule autre à pouvoir l’entendre :


_ Ne discutez pas avec elle, c’est une vraie mère Teresa, qu’elle vous connaisse ou non, elle fera tout pour vous aider, y compris aller contre votre avis, si elle le juge nécessaire, comme là actuellement. D’ailleurs, je me présente, je suis Alicia et votre sauveuse au grand cœur, qui est également mon associée et ma meilleure amie, s’appelle Violette.

_ Enchantée Alicia et merci du conseil, lui glissa-t-elle avec un clin d'œil entendu, je m’appelle Lila et merci encore Violette pour votre aide, je ne sais pas comment j'aurais fait sans vous, c’était adorable.


En me disant cela, elle planta son regard d’un bleu, rendu plus foncé par la lumière de la boutique, dans le mien et de nouveau, je fus comme emprisonnée dans cette mer calme mais néanmoins familière de ces prunelles. Une chose est sûre, j’ai déjà vu ce regard, mais où et quand, je l’ignore totalement. Il me fallut encore plusieurs secondes avant de pouvoir me détacher de ses yeux, mais je revins très vite sur terre lorsque j’entendis la voix extrêmement désagréable de Mandy bis dans mon dos.


_ Bon, quand vous aurez fini de jouer les infirmières avec la vieille, est-ce que quelqu’un pourrait s’occuper de moi ? Je suis assez pressée et il y a des gens qui ont un travail important, comme moi, nous dit-elle en regardant ses ongles, que dis-je ses griffes, parfaitement manucurées.

_ Alicia, est-ce que tu pourrais lui donner son bouquet à cette très gentille madame pour qu’elle puisse enfin aller travailler, car je n’ai pas envie de l’embêter avec notre sous-métier ! Je demande à Alicia avec ironie.

_ Je ne vous permets pas de me parler avec un tel sarcasme ! Vous les gens du petit peuple vous vous croyez vraiment plus importants que vous ne l’êtes vraiment. Nous dit la mandy bis.


Comment peut-elle me demander de ne pas être sarcastique ? Je suis capricorne ! C’est dans ma nature ! Alicia finit par s’occuper de la cliente, elle lui donne son bouquet de fleurs et l'encaisse avant de lui dire au revoir. Elle est enfin partie ! En espérant ne jamais la revoir !


Je me précipitais donc vers Lila qui m’attendait toujours sur sa chaise (bon en même temps vu son état elle n’ira pas très loin). Je sortis mon téléphone de ma poche et commençai à appeler les pompiers.


_ Vous avez de la famille à contacter ? Je lui demandai.

_ Tous mes enfants travaillent à l’heure actuelle donc je vais y aller toute seule ! Me dit-elle.

_ Vous êtes sûre ?

_ Oui ! Ils viendront me chercher à l'hôpital ce soir quand ils auront fini de travailler !

_ Je vais quand même venir vous accompagner, je serai un peu plus rassurée de savoir que vous êtes bien arrivé et que vous n’êtes pas toute seule dans cette situation.

_ Vous allez insister jusqu’à ce que j’accepte, n’est-ce pas ?

_ Vous voyez, vous commencez à me connaître ! Je lui dis pratiquement en rigolant.


Je finis donc mon appel avec les pompiers. Je prévins Alicia que j’allais m’absenter un petit peu du magasin et que je lui revaudrais ça. Elle me répondit qu’il n’y avait aucun souci et qu’elle comprenait tout à fait. Je mis donc mon manteau et attendit les pompiers avec Lila. Au moment où les pompiers sont arrivés, je me suis demandé si j’avais le droit de l’accompagner. Mais Lila insista auprès des pompiers, affirmant que j’étais sa belle-fille, d’abord étonnée par son audace, je me suis dit intérieurement que je commençais à bien apprécier ce petit bout de femme. Elle taquina l’un des pompiers en le complimentant sur son ‘’ joli petit cul ‘’, ce dernier se mit à rougir devant cette remarque et j’explosais de rire. Je confirme, j’adore cette femme.


On monta toutes les deux dans le camion de pompier et on fonça vers l'hôpital. Pendant tout le trajet, Lila continua à taquiner le pompier. Je pense que le pauvre avait hâte de nous déposer à l’hôpital. Quand enfin, on arriva à l'hôpital, je crus entendre un soupir de soulagement venant du jeune homme à côté de moi. On descendit donc Lila de son carrosse et l’emmena dans une chambre le temps d’attendre qu’un médecin arrive pour s’occuper d’elle.


La consultation se passa assez rapidement. On apprit qu’elle avait simplement une belle entorse. J’étais rassurée que ça ne soit pas plus grave que ça. J’allais pouvoir la raccompagner chez elle. J’appelai donc une ambulance, car je n’avais pas pris ma voiture étant donné que j’étais monté dans l’ambulance avec Lila. On revit arriver le pauvre pompier de tout à l’heure.


Quand il nous a vu, j’ai bien cru que le pauvre allait faire une attaque. Il nous amène jusqu’à son véhicule et me fait monter en me tendant sa main. Je sentis son regard se poser plusieurs fois sur moi, mais également sur mes lèvres. Je dois l’avouer, c’est un très beau garçon. Il avait la peau noire qui contrastait plutôt bien avec son uniforme rouge vif. Il avait les yeux assez foncés.


Il aurait plu à Alicia, ça, c’est sûr, des bras plutôt musclés, des mains rugueuses, des yeux aussi sombres que sa peau, une voix rocailleuse, qu’on aurait dit sortie d'outre-tombe, mais extrêmement douce à contrario. Très clairement, elle lui aurait arraché toutes ses fringues avant qu’il n'ait le temps de prendre son pouls. Je ris en y pensant. Il ne serait pas au bout de ses peines le pauvre. J’adore ma meilleure amie, mais elle est vache en amour. Le pauvre garçon va lui dire quelque chose de romantique, elle va l’envoyer bouler, gentiment certes, mais disons qu’elle n’est pas le genre à donner des surnoms amoureux à sa moitié. Elle a également un côté cru et beauf qui me fait personnellement mourir de rire, mais qui est assez compliqué à conjuguer avec une vie amoureuse, à moins que la personne soit aussi perchée qu’elle et je ne désespère pas qu’elle la trouve. Elle est indépendante et ne supporte pas qu’on contrôle ses faits et gestes, devoir rendre des comptes sur ses sorties, ses dépenses, ses amis.

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