Alconstance Un Noël (beaucoup trop) proche de toi ! 3- Victoria (1/2)

3- Victoria (1/2)

J’ai insisté et insisté, mais personne ne m’a écoutée. À croire que je n’ai pas mon mot à dire dans cette histoire. Comment pourrais-je être une bonne directrice adjointe si je suis incapable de prendre mes propres décisions, ne serait-ce que pour aller à l’aéroport ?


C’est le jour J. Nous devons partir en Laponie pour tenter d’obtenir le poste de directeur adjoint dans l’entreprise d’Henry. Les rues sont encore désertes, et le froid mordant s’infiltre sous mon manteau à cause du vent glacial. Je n’aime ni le froid, ni la neige, ni les glaçons. Et pourtant, je pars dans l’un des endroits les plus froids du monde. C’est un comble.


Le pire dans tout ça ? Ce matin, je n’attends pas mon taxi comme d’habitude. Non. Je dois attendre Morin et sa sœur pour qu’ils viennent me chercher. Je vois rouge !


Il m’a appelée il y a cinq minutes pour me dire qu’il était en bas de chez moi. Pourtant, maintenant que je suis dans la rue, éclairée par la lueur des lampadaires, alors que le jour peine à se lever, je le maudis de toutes mes forces. Il n’est pas là !


Ma valise à mes pieds, je fais les cent pas, essayant de garder ma colère pour moi. À cette heure-ci, je devrais déjà être dans un taxi et presque arrivée à l’aéroport. Mais non. Au lieu de ça, je suis là, à attendre comme une andouille un mec incapable de ne pas mentir. Si c’est lui notre futur directeur adjoint, je démissionne sur-le-champ.


Une Toyota noire se gare enfin à côté de moi, et une porte s’ouvre. Une petite fille saute du véhicule et s’arrête juste devant moi. Elle a les mêmes yeux que Nicolas. Elle porte un pantalon trop large et une doudoune en plastique, un vrai petit garçon manqué. Son sourire est franc, tandis que son frère descend à son tour.


Vêtu d’un long manteau noir, il me fixe et pose les mains sur les épaules de la jeune fille avant de lever un sourcil, un sourire amusé sur le visage.


— Tu es toute rouge ! Émue de me voir ?

Sa moquerie est à peine déguisée, et sa petite sœur rigole.


— Il y a quinze minutes, tu m’as dit que tu étais en bas. Je t’attends depuis. Il t’arrive d’être sérieux à l’occasion, ou tu es toujours comme ça ? Un insupportable menteur ?


Ma colère explose, mais je me retiens de lui dire que c’est un parfait connard devant sa sœur. J’aurai bien d’autres occasions de lui balancer ses quatre vérités.


— Je ne pensais pas que tu allais descendre aussi vite… C’est ta faute !


Je vois rouge. Littéralement. J’essaie de respirer profondément, mais avec son regard braqué sur moi, c’est difficile. Son sourire insolent ne me quitte pas, ce qui me met encore plus en rogne.

Je décide d’ignorer son existence et de me concentrer sur Ninon. Elle me semble bien plus intéressante que son frère. Je m’approche d’elle et lui tends la main.


— Tu dois être sa petite sœur ? Je m’appelle Victoria.


Elle regarde ma main, mais au lieu de la serrer, elle se jette dans mes bras. Surprise, je mets quelques secondes avant de la serrer à mon tour.


— T’es trop belle ! me dit-elle avec un grand sourire. Bien plus qu’il ne voulait me le dire.


Je n’ai jamais aimé les compliments, et mes joues s’embrasent de plus belle. Que Nicolas parle de moi à sa sœur me dérange. Après tout, nous ne nous connaissons pas tant que ça.


Je me concentre sur la jeune fille en face de moi, uniquement sur elle. J’ai la sensation que voir une femme lui fait du bien. Qu’a-t-il bien pu se passer pour que Nicolas ait sa garde complète ? Peut-être que je ne le saurai jamais… Mais au moins, sa présence pourrait peut-être le rendre moins insupportable.


— C’est toi qui es belle, Ninon. Vraiment.


Elle rougit à son tour. Nicolas choisit ce moment pour prendre ma valise et la mettre dans la voiture. Sa sœur m’attrape la main et me tire vers le siège avant, tandis qu’elle s’installe à l’arrière. Je me laisse faire, ses fins doigts me tenant fermement.


De toute façon, si nous restons là plus longtemps, nous n’arriverons jamais à l’heure à l’aéroport. Et je déteste être en retard.


L’intérieur du véhicule est spacieux. Les sièges sont confortables, il y a de la place pour mes jambes, même si je ne suis pas très grande. Mais surtout… il y a cette odeur boisée qui l’entoure toujours et qui imprègne tout l’habitacle. C’est à la fois agaçant et perturbant.


Je dois reconnaître qu’il conduit plutôt bien. Il n’est pas du genre à insulter les autres au volant et, surtout, il respecte tous les feux rouges. Ça me rassure.


Ninon est silencieuse à l’arrière, et je ne sais pas quoi dire à Nicolas. Nous ne sommes pas proches, après tout.


— Pourquoi tu as insisté pour venir me chercher ? Je ne peux m’empêcher de demander.


Il tourne légèrement la tête vers moi et accroche mon regard. Un petit sourire en coin apparaît sur son visage.


Ma respiration devient légèrement difficile. Pourquoi, tout à coup, cette proximité qui n’a jamais existé auparavant ?


— Ninon voulait te voir en premier.


— Nico ! se plaint-elle depuis l’arrière.


Nicolas rit doucement, tandis que je m’enfonce dans le siège passager.


Je préfère me concentrer sur la route plutôt que sur cette situation qui me met mal à l’aise.

Il finit par se garer sur le parking de l’aéroport du Bourget. Henry a privatisé un jet privé pour nous emmener en Laponie, et bien que cela me semble complètement déconnecté de la réalité, je ne vais pas m’en plaindre. Après tout, j’aurai bien plus de place pour moi.


Je suis sur le point de sortir de la voiture lorsque Nicolas en sort précipitamment et vient m’ouvrir la porte. D’accord, là c’est flippant. Je m’extrait du véhicule et lui fait face. Son sourire est large et ses yeux me captent comme ils ne l’ont jamais fait auparavant.


— Qu’est-ce que t’as aujourd’hui ?


Il passe une main dans ses cheveux sans rompre le lien entre nos iris. Je mets mes mains dans les poches alors que la porte arrière s’ouvre et que Ninon va chercher les valises.


— Je suis comme d’habitude ! me répond-il d’une petite voix.


— On va mettre les choses au clair tous les deux. Nous sommes rivaux pour un poste, rien de plus. Je ne sais pas ce qu’il se passe dans ta tête d’idiot, mais si tu penses pouvoir me séduire, ou que sais-je encore, tu te mets le doigt dans l’oeil. Reste loin de moi ! Nous sommes bien d’accord ?


Mon doigt s’enfonce dans son torse. Enfin, s’enfonce est un bien grand mot. Plutôt mon doigt s’écrase contre son torse puissant. Bon sang, il cache bien son jeu le petit. Je me retourne et je vais récupérer ma valise.


Ninon se rapproche de son frère et lui met une tape dans le dos. Je ne préfère pas prendre note de ce geste affectueux.


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6 commentaires

Krissa Danos

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Il y a un mois

Trop mignon ce chapitre avec Ninon. Elle est affectueuse *v* Mais dis-moi, elle a quel âge ? En tout cas, je ne sais pas trop sur quel pied danser concernant Nicolas, car on le connait qu'à travers les yeux de Victoria, mais ce qu'on voit de lui n'est pas pour nous déplaire ! Hm Hm! En tout cas, la petite tension entre eux est palpable et donne une certaine adrénaline dans la lecture. J'aime bien ta façon d'écrire. Et avec le caractère de Victoria, même quand l'action n'est pas en avant, on ne s'ennuie pas ! Bravooooo!

lovelover

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Il y a un mois

Hello bon concours à toi 🎄💚

Alconstance

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Il y a un mois

Merci bon concours a toi aussi
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