Fyctia

- Nous n'avons encore rien fait tous les deux, pourtant je peux t'assurer que je t'aime déjà.

Le cœur de Lou s'emballe façon cheval sauvage au grand galop dans les plaines de l'Ohio.

Elle est tellement surprise qu'elle laisse échapper à voix basse une réflexion qu'elle aurait préféré garder pour elle.

- Alors toi t'es vraiment un ovni !

Joan lève un sourcil, surpris à son tour.

- Que veux-tu dire ?

Lou serre puis caresse doucement sa main dans un geste rassurant.

- Ne le prend pas mal. Je suis dédolée, c'était maladroit. Je ne pensais pas qu'il pouvait exister un homme comme toi sur cette planète.

- Parce que j'exprime mes sentiments ?

- Entre autres choses, oui.

Joan jette un regard par la fenêtre et un doux sourire étire ses lèvres sensuelles.

- C'est à ma mère que je dois ça. Elle n'a eu de cesse, depuis notre plus tendre enfance, de déconstruire tous les stéréotypes de genre que nous impose la société. La première fois que je suis rentré de l'école en pleurant, elle m'a félicité !

- Ta mère doit être une femme extraordinaire. Lou suspend un instant son souffle, puis décide de livrer de ce qu'elle ressent en cet instant. "Joan ?"

- Oui.

- J'ai peur.

- Peur de moi ?

- Non. Peur des sentiments puissants que je ressents pour toi. Cela ne fait que quelques jours qu'on se connaît. C'est comme une vague immense qui ne cesse de grandir et qui menace de s'abattre sur moi pour me noyer.

Joan soupire et une fossette se forme sur sa joue gauche.

- Alors nous sommes deux. Viens.

Il tapote doucement sur ses cuisses. Marylou ne se fait pas prier deux fois et se lève pour venir s'asseoir sur les genoux de son amoureux.

Joan l'accueille dans ses bras ouverts et la serre très fort contre sa poitrine, glissant son visage dans ses boucles soyeuses. Lou redresse la tête et cherche ses lèvres avidement, comme si il était devenu son oxygène dans l'océan des sentiments qui envahissent son âme. Leur baiser est tendre et passionné, d'une puissance insoupçonnée. Joan mordille sa lèvre inférieure et Lou gémit de désir contenu. Son sang est devenu de la lave. Joan laisse échapper un grognement de bête sauvage et commence à la mordiller dans le cou.

Lou effectue un quart de tour et se met à califourchon sur lui, tirant sur son pull pour le forcer à l'enlever. Elle a envie de toucher sa peau, de la sentir contre la sienne. Joan a compris le message et il retire sa polaire, laissant apparaître un bref instant son ventre musclé et doré comme une tablette de chocolat. Lou est envoûtée par cette image qui attise encore plus son envie de le découvrir, mais se reprend et retire à son tour son pull. Elle promène ses doigts sur les biceps de son bel ovni et elle apprécie sa musculature puissante mais pas disproportionnée. Des vrais muscles, pas de la gonflette de salle de sport. - C'est vraiment un canon ! comment c'est possible qu'il s'intéresse à moi ?- Aucun tatouage ne vient orner la peau de ses bras, ce qu'elle ne peut manquer de souligner, tout en caressant son torse tendu.

- Les hommes non tatoués sont plutôt rares aujourd'hui.

- Tu aimes les tatouages ?

- Je ne sais pas. Je n'en ai jamais fait car je n'en avais pas envie. Je les trouve parfois très beaux sur les autres, et parfois très laids.

- C'est le risque quand on transforme sa peau en oeuvre d'art. Ça ne peut pas plaire à tout le monde. Tu n'as vraiment aucun tatouage ?

Lou prend un air coquin et retire son tee-shirt.

- Je te laisse vérifier.

Joan fait mine d'inspecter sérieusement sa peau comme le ferait un dermato, déclenchant le rire joyeux de Lou.

Soudain il baisse une bretelle de sa brassière de sport et recouvre le creux de son épaule de baisers. Lou frisonne et s'agrippe à son cou. Joan la serre contre lui et entreprend de lui mordiller la peau avant de lécher l'arête de son épaule. Lou ondule inconsciemment, prête déjà à aller plus loin. Leurs souffles s'accélèrent. Mais Joan arrête son tendre supplice et la dévisage avec un air mystérieux.

- Moi j'en ai un bien caché.

Lou, un peu sonnée par son petit jeu, met quelques instants à comprendre de quoi il parle.

- Tu veux dire que tu as un tatouage ?

- Affirmatif.

- Je dois chercher où il se cache ?

Joan la surprend encore une fois.

- Je préfère repousser ce moment qui promet d'être trés agréable à la nuit que tu vas m'accorder.

Lou est un peu déçue. Elle était prête à s'offrir à Joan immédiatement, mais il préfère apparemment attendre. -Ce gars est fou ! Enfin, il me rend folle, de désir. -

Elle sourit et souffle un peu le froid à son tour.

- Tu prends un gros risque car je ne t'ai pas encore dit oui.

Joan sourit en plissant les yeux et caresse lentement son dos de ses deux larges mains. Tandis que l'une remonte vers sa nuque pour serrer légèrement son cou, l'autre descend jusqu'au creux de ses reins, et se glisse sous l'élastique de sa culotte. Lou se tend à nouveau de désir dans l'instant. Elle a l'impression d'être prise dans un piège délicieux. Joan maîtrise l'art d'attiser les braises du désir. -Il a des super pouvoirs tantriques !-

Il sourit d'un air satisfait, voyant bien que Lou est prise dans la toile du désir qu'il tisse habilement. Il s'approche de son oreille et lui murmure d'une voix rauque.

- Je garde espoir.

Lou est frustrée qu'il arrive à se contenir ainsi alors qu'elle est prête à lui sauter littéralement dessus. Elle laisse échapper un petit gémissement de dépit.

- C'est de la torture ! Je vais porter plainte pour désir non assouvi.

- Il n'y a pas de commissariat au Reposoir ma petite louve.

Elle abdique et se laisse aller contre son torse chaud et rassurant, fermant les yeux.

- Je t'aime Joan.