Fyctia

Lou se sent encore plus heureuse que lors de sa première aventure amoureuse. Elle a les joues roses d'excitation et fixe d'un air enamouré le regard de braise de Joan. Ce premier contact rapproché avec cet incroyable représentant du sexe masculin est plein de promesses. Il est doux et sensuel. Sûr de lui, mais pas dominateur.

-Et surtout il embrasse trop bien ! C'est vraiment un ovni !- Pense -t-elle.

Elle a envie de rester collée à lui et qu'ils passent la nuit ensemble, mais elle sait que ce n'est pas possible. Elle a des responsabilités que les jeunes filles n'ont pas, et elle doit malheureusement imposer cela à Joan. Elle reprend conscience des chaînes qui les retiennent loin l'un de l'autre.

Elle se sent obligée de souffler un peu le froid, pour elle comme pour lui.

- Je ne veux pas que Mandy nous voit ensemble. J'ai peur qu'elle le prenne mal. Elle est en pleine crise d'ado. Elle marque une courte pause, se passant la main dans ses longues boucles châtain doré.

- Je ne veux pas t'imposer ça. Je comprendrais si tu préfères en rester là.

Joan fronce les sourcils, soudain inquiet.

- Je comprends très bien ta situation. Ce n'est pas un problème pour moi. Je suis quelqu'un de patient. Je revendique même le droit à prendre le temps de se découvrir, ma petite Louve.

Sur ces derniers mots, il lui prend le menton et dépose un léger baiser sur son nez.

Marylou se ramollit à nouveau comme un shamallow trop près du feu. -Il m'a déjà trouvé un petit surnom trop mignon !-

Elle s'approche et dépose sa tête contre son torse, en partie pour cacher sa joie, qui lui semble trop intense pour être montrée, sans que cela ne risque d'effrayer Joan.

Il la serre tendrement tout en embrassant ses cheveux, puis ajoute :

- Il va juste falloir arriver à se créer des petits moments en solo ! Que dirais tu de partir avec moi en rando demain pour passer le col de Doran ? On pourrait rejoindre la ville de Sallanches en moins de 15 heures, et prendre des nouvelles de l'avancée des secours.

- Je ne sais pas si je serais capable de marcher aussi longtemps en haute montagne. Je n'ai pas d'équipement d'alpinisme. Je serais un boulet pour toi.

- On serait encordés, et je pourrais te porter sur mon dos, vu que tu es légère comme une plume.

Sur ces mots, il la ceinture et la pose sans efforts apparents sur son épaule, en faisant mine de la transporter comme un sac de patates.

Marylou est très surprise et pousse des cris en se débattant.

- Mais pose moi tout de suite ! Arrête !

Joan rit à gorge déployée de sa bonne farce et daigne enfin la déposer au sol.

Marylou se venge en le rouant de petits coups avec la tranche de ses mains, en mode ninja.

- Si tu me cherches, tu vas me trouver !

Joan attrape ses mains avec une facilité déconcertante et les plaque derrière son dos, pour l'immobiliser tout contre lui.

- Tu vas provoquer une réaction de prédateur à force de me chercher ma petite louve.

Marylou ne peut retenir un petit gémissement de désir à l'évocation de leur prochaine étreinte, qu'elle savoure déjà par anticipation.

Joan prend ses lèvres avec autorité et la guide dans un baiser enflammé, avant de se reculer et de lui indiquer le bar, ou les saladiers de crème anglaise sont en train de tourner dans cette ambiance surchauffée.