Fyctia
Chapitre 11 suite
Malgré la fin des danses, Joan est resté près d'elle et il semble la dévorer des yeux. Le tourbillon dans lequel il l'a entrainée semble avoir eu aussi de l'effet sur lui.
Sylvie passe près d'eux et interpelle Marylou.
- Ma chérie, est-ce que tu pourrais me rendre un service ?
Lou lui sourit tendrement.
- Tu sais que je ne peux rien refuser à la meilleure maire de France !
- Tu es mignonne, je fais du mieux que je peux, mais il y a des couacs dans l'organisation parfois. Quelqu'un a oublié la crème anglaise pour accompagner le gâteau au chocolat de mamet.
Mamet est le nom patois donné aux grands mères dans les vallées des Alpes. Tout le monde appelait comme cela la grand mère de Lily, décédée pendant le covid, 4 ans auparavant.
Elle n'était pas morte du covid, mais de solitude. Tout le monde devant rester confiné chez soi, elle ne voyait plus personne de la journée. Elle avait perdu petit à petit le goût de vivre, et avait préféré laisser la lumière la quitter doucement.
Elle qui avait un grand sourire présent en permanence sur son tendre visage ridé, prenant tout le temps soin des autres, avait fini ses derniers jours seule, abandonnée de l'humanité.
Le gâteau de mamet, et surtout sa gentillesse, étaient connus et appréciés de tous les habitants du village. Les gourmands étaient impatients de le déguster.
Lou prend un air catastrophé.
- Tu veux dire que je dois faire de la crème anglaise maintenant ?!
- Mais non ma chérie ! Je ne te demanderais pas ça, vous en avez déjà assez fait avec Lily. Il faut juste aller la chercher dans le frigo du bar de Mimi.
- Ah ! si ce n'est que ça, j'y vais de suite !
Joan lui prend le bras avant qu'elle ne s'élance et lui propose de l'accompagner.
- Tu auras peut-être besoin d'une paire de bras supplémentaire, tu ne crois pas ?
Lou est agréablement surprise. C'est gentil à lui de se proposer, enfin de s'imposer pour l'aider.
- Oui, peut-être. Cela me permettra de faire un seul voyage.
Tandis qu'ils remontent la rue vers la petite place carrée, Joan balaie la route devant leurs pieds avec une petite lampe torche. Il lui fait le récit de ses recherches concernant le bouquet piquant qu'elle lui a offert la veille.
- J'ai dû fouiller au grenier pour retrouver des vieux livres de ma mère, et je suis tombé sur des photos que j'ai regardées un moment. J'ai découvert aussi un herbier qu'elle avait réalisé dans sa jeunesse. J'y ai trouvé la signification du cynorhodon. Il s'interrompt alors.
- Oui, et ?
Il la dévisage soudain, semblant essayer de sonder ses pensées.
Marylou ne peut s'empêcher de laisser échapper un petit rire.
Joan râle pour la forme. Il est trop mignon quand il fait le nounours fâché.
- Jamais on ne m'avait encore dit que je pouvais me gratter le cul ! Ce n'est pas très gentil.
Il lâche alors brusquement son bras et s'éloigne de quelques pas, faisant semblant de bouder.
Lou ne peut s'empêcher à ce moment de retrouver son contact, et elle s'approche de lui pour prendre son bras. Elle le taquine, n'ayant pas du tout envie qu'il laisse tomber son jeu de séduction avec elle.
- Tu n'as donc pas d'humour ?
- Tu m'as dit d'aller me brosser de façon ironique ? Tu m'encourages en fait ?
Lou élude sa question trop directe, lui posant une question à son tour.
- Comment as-tu interprété les branches de sapin ?
- J'ai découvert que pour les Celtes, c'est un symbole d'espérance et de résistance.
Marylou n'avait pas pensé à cette interprétation. C'est vrai que cela paraît logique que cet arbre qui reste vert en hiver soit un symbole de résistance. -Il a donc pris cela pour un encouragement !-. Elle songe alors que le hasard, ou les plantes, ont bien fait les choses, car elle est très heureuse que Joan se soit senti piqué mais encouragé à espérer. Elle ne le contredit pas et serre légèrement son bras contre elle tandis qu'ils approchent du bar.
Joan sourit chaleureusement et ajoute.
- J'aime bien ton bouquet. Je l'ai trouvé original et très drôle.
Lou sent une douce chaleur naître dans son cœur à ce compliment inattendu.
Ils franchissent la porte du bar et découvrent qu'une rangée de bougies est allumée sur le bar à droite. Joan éteint sa lampe et attend.
Marylou comprend qu'elle doit aller au frigo chercher la crème anglaise. Elle saisit une bougie sur le comptoir en bois, et s'aventure en cuisine.
Tandis qu'elle revient dans la salle avec un premier saladier rempli à ras bord, Joan s'exclame.
- Enfin seuls !
Lou rit un peu nerveusement et pose le saladier.
- Il en reste encore un dans le frigo, je vais le chercher ou tu y vas ?
Joan élude sa question et s'approche d'elle, plongeant ses yeux caramel dans les siens.
- Je ne veux pas te faire peur, c'est que tu es toujours très bien entourée.
- C'est vrai que je suis souvent avec ma fille et mon amie Lily.
- Je n'ai jamais pu te dire à quel point je te trouve belle.
Il poursuit en caressant son visage, son index effleurant sa joue et descendant dans son cou.
Lou frisonne et répond d'un air bravache.
- La beauté c'est subjectif, mais je te trouve pas mal non plus.
Joan se mord la lèvre inférieure, trahissant son envie d'aller plus loin.
-Est-ce que je peux t'embrasser ?
Il pose la question par pure convenance car il voit dans les yeux de Lou qu'elle n'attend que ça.
- Je serai déçue si tu ne le fais pas.
Joan se penche légèrement et effleure ses lèvres d'un baiser doux et tendre. Puis il se retire légèrement, attendant une réaction de Lou.
Celle-ci lui sourit, tend une main vers ses cheveux, glisse ses doigts jusqu'à l'arrière de sa tête, et plaque ses lèvres contre les siennes dans un baiser fougueux. Leurs respirations s'accélèrent et leurs mains se détachent de leur corps pour découvrir celui de l'autre. Lou serre le torse de Joan contre elle, puis se recule pour reprendre son souffle.
- Je suis désolée, tu dois me prendre pour une dévergondée. Cela fait si longtemps que je n'ai pas embrassé quelqu'un !
Joan sourit, et prend ses mains dans les siennes.
- C'est vraiment dommage, il faut remédier à cela.
Il approche alors à nouveau ses lèvres, et cette fois il l'étreint en glissant une main dans son cou et l'autre derrière sa taille, pour être au plus près d'elle. Lou gémit en sentant son torse et son intimité pressés contre elle.
Leur baiser sensuel s'interrompt alors qu'ils sont au sommet du désir.
- Joan, on doit ramener la crème. Ils nous attendent.
Il grogne légèrement de dépit, et dépose encore un baiser tendre sur ses lèvres gonflées.
- Je sais, mais je préfèrerais rester ici le reste de la soirée seul avec toi.
58 commentaires
mima77
-
Il y a 3 mois
M.B.Auzil
-
Il y a 3 mois
TammyCN
-
Il y a 3 mois
M.B.Auzil
-
Il y a 3 mois
Sabrina PAUGAM
-
Il y a 3 mois
M.B.Auzil
-
Il y a 3 mois
Gottesmann Pascal
-
Il y a 3 mois
M.B.Auzil
-
Il y a 3 mois
Hécate Lomëwen
-
Il y a 4 mois
M.B.Auzil
-
Il y a 4 mois