Isabelle-Marie d'Angèle Un héritage empoisonné Révélations

Révélations

Le lendemain à l’institut médico-légal, Sophia Clarky tenait absolument à ce que sa supérieure l’excuse, elle était en boucle sur ce qu’il lui été arrivé la veille.


— J’aurais dû le reconnaître, le commandant. J’étais complètement sonnée. Des détails me sont revenus, je dois te l’avouer Coralie. Il faut nécessairement que tu lui dises.

— Vas-y je t’écoute.


Vincenzo se rapprocha également.


— Tout d’abord le plus important est que Daniel, lorsqu’il est parvenu sur les lieux avait un œil légèrement tuméfié. L’autre avait le visage lisse. J’ai repéré aussi ses chaussures. Ce détail est primordial, Coralie, j’en suis certaine. Quand il a poussé le corps pour qu’il se retourne, j’ai remarqué qu’il en portait des bizarres pas comme celles de ton mari. Elles ressemblaient à des souliers orthopédiques.

— Voilà qui est effectivement à noter. Je vais appeler Daniel et lui raconter. J’ai d’autres choses importantes à lui apprendre.

— Tu m’excuseras auprès de lui, n’oublie pas.


****


Au commissariat, Faventiny se préparait à partir à l’hôpital pour rencontrer le Docteur Marteau.

— Il va encore te dire qu’il a de nombreux rendez-vous, remarqua Esteban.

— Tant pis. S’il rechigne à nous répondre, il viendra le faire ici. Allez on y va.


Heureusement, sa secrétaire leur apprit qu’il pouvait les recevoir. Le sourire au coin des lèvres, le chirurgien se leva à leur arrivée et leur tendit la main.

— J’espère que vous vous sentez mieux Commandant ! la dernière fois que je vous ai vu, vous aviez une migraine épouvantable.

Faventiny éluda le propos.


— Où étiez-vous hier vers 16 h 30 ?

— Allons bon, qu’est-ce qu’il me vaut l’honneur de cet interrogatoire ? Et pourquoi portez-vous des gants ?

— Répondez à ma question.

— Je devais être ici, sans doute.

— Je peux consulter votre agenda.

— C’est personnel, Commandant !

Faventiny passa outre l’interdiction et saisit le carnet.

— Vous n’étiez pas à l’hôpital, je me trompe ?

— Je ne note pas tout.

— Nous avons retrouvé Cécilia Joly. Elle a été assassinée.


Marteau, stupéfait, marqua sa surprise.

— Pardon ? Cécilia aussi ? Où l’avez-vous trouvée ?

— Prés du lac.

— Commandant, je commence à m’interroger. Et si votre femme avait raison ? C’est moi qui suis visé.

— Vous m’avez assuré que vous saviez que votre compagne avait une sœur jumelle et que c’est elle qui avait été tuée chez vous. Pourquoi ne pas me l’avoir signalé.

— Vous ne me l’avez pas demandé.

— Ne jouez pas à ça avec moi, Docteur. Je repose ma question une dernière fois, où étiez-vous hier après-midi ?

— D’accord, je vous révèle tout, mais je ne veux pas que mes patients soient ennuyés. Je fais des visites à domicile et j’interviens aussi à la faculté de médecine. Je devais donc être soit en cours ou chez des particuliers.

— Quelqu’un peut attester vos dires ?

— À l’université oui, j’ai une centaine d’étudiants qui pourront vous le confirmer. Chez mes patients, c’est plus gênant. Je ne souhaite pas divulguer leurs noms.

— Vous devez bien avoir des horaires d’intervention, soyez précis !


Hugo qui était resté questionner sa secrétaire revint dans le bureau.

— Hier, vous étiez en cours toute la journée apparemment.

— Ah ! nous sommes d’accord.

— Ce que je veux dire, c’est que vous avez annoncé ça à l’accueil. Votre collaboratrice ne peut pas confirmer que vous y étiez.

— Nous allons donc vérifier, docteur.

— Je pourrais voir ma compagne ?

— Pas tout de suite. Nous devons faire l’autopsie.


Faventiny suivait ses acolytes partis devant, quand il s’arrêta dans le couloir devant le nom de tous les médecins affichés. Il en nota un. Il fit signe à ses collègues de ne pas l’attendre. Il les rejoindrait sur le parking.


Il prit l’ascenseur et au bureau des infirmières, demanda où se trouvait le Docteur David. Elles lui indiquèrent de la main.

Il s’annonça à son secrétariat en montrant sa carte.

— Que puis-je faire pour vous Commandant Faventiny ?


Un homme jovial, la cinquantaine, lui présentait le fauteuil face à lui.

— Asseyez-vous, je vous en prie !

— Je ne vais pas vous ennuyer longtemps docteur, j’imagine que vous avez des patients qui vous attendent.

— Vous avez de la chance, j’allais partir, j’ai terminé ma journée.

Faventiny enleva ses gants et il écrivit sur un papier.

— Pourriez-vous me dire si mes mains ont été greffées ?


Surpris, le chirurgien se cala au fond de son fauteuil et répondit de la même manière.

— Pour quelles raisons, me posez-vous cette question ?

— Pensez-vous qu’en faisant ce genre d’opération, on pourrait y mettre un micro, une caméra, je ne sais pas un truc de cet acabit.

— Si vous m’en disiez davantage, je pourrais peut-être vous aider. Vous connaissez le secret médical n’est-ce pas ? Ce qui est raconté dans ce bureau reste ici.

— Le problème est que je suis certain que mes mains servent de relai, et je ne comprends pas comment c’est possible.


Le médecin déchira le papier, le jeta à la poubelle et en silence, saisit les mains de Faventiny.

Il les tourna dans tous les sens, les tâta, les caressa afin de sentir une quelconque cicatrice. Il fit non de la tête et inscrivit sur un post-it.

— Elles sont bien les vôtres, je peux vous le garantir.

Faventiny écrivit.

— Alors ?

— Je ne vois qu’une chose sur votre main gauche qui pourrait servir de micro… Votre alliance !


Faventiny déchira le papier de couleur et à contrecœur enleva le bijou qu’il glissa dans sa poche.

— Merci ! Je vais la faire analyser.

— Je vous en prie. Bon courage pour votre enquête. Je voulais aussi vous dire… vous ne vous rappelez pas être venu ici il y a quelques années ?

Faventiny réfléchit et répondit.

— Je ne me souviens pas.

— Je m’en doute. Vous aviez eu un traumatisme crânien. Vous avez perdu la mémoire quelques jours. Vous êtes toujours suivi par votre neurologue ?

— Heu… non ! Vous savez avec mon travail, je n’ai guère le temps de penser à ma santé.

— Vous n’avez jamais de fortes migraines ? À cette période-là, je n’avais pas été d’accord avec mon collègue. Il était assez controversé dans la profession. Il vous avait prescrit des antalgiques que votre état ne nécessitait pas. Vous avez même été opéré par lui. L’équipe qu’il avait choisie pour le seconder, personne ne l’avait rencontrée. Le directeur de l’hôpital de l’époque l’avait fortement sanctionné.

— Qui était ce chirurgien ?

— Ne vous méprenez pas, c’est un très bon plasticien avec des idées d’avant-garde, il exerce toujours, grâce au nouveau patron qu’il connaît bien, il peut se permettre d’enfreindre les lignes blanches… C’est le docteur Frédéric Marteau !



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14

14 commentaires

La Plume d'Ellen

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Il y a 4 ans

Oh oh oh ! Le coup de l'alliance est joliment trouvé ! Je n'y avais absolument pas pensé moi-même ! Quant à l'histoire de cette intervention à la tête et tout ce traficotage pas très net ou médical, pour le flic va forcément faire remonter des informations primordiales pour la suite. J'adore ton suspens ! Mon interrogation se tourne forcément sur ce Frédéric Marteau : est-il vraiment, comme il le pense, celui qui est visé ou au contraire, est-il de même avec l'autre fou ? Plus on poursuit la lecture et plus on se pose des questions au point de finir totalement paranoïaque ! 🤣😵😱 Très bonne écriture. Je poursuis.

Isabelle-Marie d'Angèle

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Il y a 4 ans

Je suis ravie que mon histoire t'emballe à ce point ❤

Mymy M. *Sakuramymy*

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Il y a 4 ans

Aide au déblocage

Isabelle-Marie d'Angèle

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Il y a 4 ans

Merci

AiméeW

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Il y a 4 ans

Petit coup de pouce..🙏😊

Isabelle-Marie d'Angèle

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Il y a 4 ans

🥰

Gottesmann Pascal

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Il y a 4 ans

Toujours aussi captivant.

Isabelle-Marie d'Angèle

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Il y a 4 ans

Merci

FRANÇOIS RABES

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Il y a 4 ans

Les dialogues claquent et mènent la danse ! un style enlevé pour ce chapitre qui éclaire le mystère... chic !

Isabelle-Marie d'Angèle

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Il y a 4 ans

Merci beaucoup François
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