Fyctia
Chapitre 7-2
— D’accord… Je me renseignerai plus tard… Je te remercie et… ne vous inquiétez pas tous les trois. Je ne vais pas vous passer un savon. Tout le monde est passé à côté de cette nouvelle. Il n’y a pas dû avoir beaucoup d’informations dans les journaux télévisés, c’est tout.
Cette fois-ci, je congédie vraiment Charles, qui à mon humble avis, va être bien content de se retrouver de l’autre côté de cette porte. J’ai un peu tendance à faire stresser mes petits bouts, mais je crois bien que Charles est le plus timide de la flopée d’employés qui travaillent ici. Il est mignon quand il est timide, mais il a fait beaucoup d’efforts depuis quatre ans, lorsqu’il venait tout juste d’arriver, il n’arrivait même pas à aligner trois mots devant moi, je devais l’impressionner. Aujourd’hui, il a pris bien plus d’assurance et maintenant, lorsqu’il doit me faire un compte-rendu oral dans mon bureau ou dans le sien, il s’exprime avec plus d’aisance et bégaie beaucoup moins. C’est bien pour ça que je fais souvent le tour de mes locaux pour saluer chaque employé, leur demander comment ils vont et les interroger sur le travail qu’ils ont effectué. Au moins, il s’entraîne à parler et à expliquer à leur PDG et ça rapproche un peu plus l’entreprise. Je ne suis pas simplement là pour décorer, faire figure de Beautiful Ladies, recevoir l’argent et basta, je ne suis pas comme certains… et je ne citerai pas de nom… hein, Buddy…
À peine Charles parti, que Sylvia entre dans mon bureau. Elle me lance un dossier d’environ vingt centimètres d’épaisseur sur le bureau avant de mettre ses points sur ses hanches et d’afficher son air sérieux avec son petit nez retenant ses lunettes fines et rondes aux couleurs doré et marron.
— Voici quelques curriculum vitae de potentiels candidats pour coder le nouveau site internet de Beautiful Ladies. Je me suis dite que peut-être, si je prenais cette initiative, tu te coucheras plus tôt ce soir et surtout que tu quitteras les bureaux à 18h30 dernier délai, comme moi.
Je lui souris. C’est une personne charmante et agréable à vivre, un peu tout mon contraire en fait. Elle serait sûrement une meilleure PDG que moi et prendrait sûrement mieux soin de la santé des salariés… J’ai peut-être un peu trop tendance à les surexploiter et surtout ces derniers jours. Il est temps que je leur donne plus de leste. Je vais essayer de m’attacher à tous les pôles et je vais les aider dans leur travail pour qu’ils y passent moins de temps, mais aussi pour éviter qu’ils aient de trop grosses tâches à effectuer en peu de temps.
— Merci Sylvia. Que dirais-tu d’aller prendre un verre à la sortie des bureaux ? Ça fait bien trop longtemps que nous sommes pas allées toutes les deux au bar d’Angèle.
— Ça me ferait grand plaisir Olivia. Ces moments me manquent terriblement.
— À moi aussi, je suis désolée de ne pas avoir pris plus le temps d’être là pour toi alors que toi, tu le fais constamment. D’ailleurs, maintenant que j’y pense, tu as encore beaucoup de choses à faire au secrétariat ?
— Non pas vraiment, enfin ce n’est pas si urgent que ça, pourquoi ? Vous voulez que j’aille vous chercher quelque chose ?
— Oh non ! Mais tu te rappelles de l’époque où l’on choisissait toutes les deux le nouvel employé que je recrutais. Tu as toujours eu un bon nez concernant les motivés et peut-être que nous pourrions réitérer ce travail en équipe afin de dégoter le meilleur codeur de la région. Enfin si ça te dit évidemment !
— Évidemment ! Je n’attends que ça !
— Viens donc t’installer à côté de moi !
Elle déplace le fauteuil en face du bureau et le positionne à mes côtés, j’ouvre le dossier qu’elle m’a préparé et nous commençons par la première candidature. Je regarde Sylvia, elle est tout sourire, elle a l’air d’être contente que l’on passe ce petit moment ensemble, je sais que je l’ai un peu trop délaissée depuis deux-trois mois, mais elle est toujours aussi importante à mes yeux. Elle est une véritable personne de confiance et c’est bien pour ça qu’elle connaît tout de moi et ce sans aucun mensonge ou filtre. On est un peu comme deux meilleures amies, mais comme nous nous sommes connues au travail et que l’on travaille toujours ensemble aujourd’hui, nous avons peur de ne pas nous entendre au travail et qu’à cause de cela, notre amitié en pâtisse. Fort heureusement, en gardant le vouvoiement de sa part, elle met une distance entre nous et personne ne sait que nous sommes amies. Par ailleurs, ça ne fait pas non plus de préférences et il n’y a pas de jaloux. On avait imposé cette règle il y a plus de huit ans, mais on ne savait pas que du coup, ça faisait un peu bizarre que tout le monde me vouvoie alors que moi… non. Personne n’a jamais rien dit à propos de ça, mais ça nous distancie peut-être un peu trop.
— Je te préviens, peu de candidats ont de vraies expériences sur les boutiques de vêtements en ligne, mais on ne sait jamais. Ça ne définit pas leur talent, les défend mon amie.
Le premier candidat, un jeune diplômée d’une école de Toulouse, bac +5, aucune expérience professionnelle. On dirait qu’il a encore du lait qui sort sur son visage… Peut-être un poil trop jeune, je veux bien laisser la chance aux débutants mais étant donné que c’est assez critique, on va éviter les coups fourrés. Le deuxième, lui, a plus de soixante ans, il y a des liens de sites qu’il a fait, en jetant un œil rapidement, on peut constater qu’il est du genre vieux jeu, avec des couleurs très sombres et très… Enfin… nous sommes passées au troisième, puis au quatrième, au cinquième, au sixième et ainsi on n’a fait toutes les candidatures. Nous n’avons pas lésiné sur le débat entre nous, chacune avait ses idées à défendre, mais nous n’avons pas été d’accord une seule fois concernant les candidatures.
— Tu en aurais d’autres à me proposer ? lui demandé-je, faisant tomber le tutoiement après le bon moment que nous avons passé.
— Non, je suis désolée, mais là, il y avait les cent-six candidatures que j’ai pu trouver sur les différents sites de recrutement. On va devoir fait un appel. Pas le choix.
Elle n’a pas tiqué sur le tutoiement au bureau, sûrement parce qu’elle sait que personne nous a entendu discuter.
— Tu veux que je donne un coup d’œil sur un autre site de recrutement ? Peut-être des boîtes d’intérim ?
— Non ça va aller. On va faire un appel. Tu as raison, c’est le meilleur moyen pour vraiment nous donner une idée de qui sont les candidats. Et puis, il est déjà 20h30.
— Noon ? Tu déconnes ?
— Non je te jure, regarde.
Je lui montre l’écran de mon portable. Elle soupire avant de rire.
— Je crois bien que tout le monde est déjà parti et le pire dans tout ça, c’est qu’on ne s’est même pas rendues compte qu’il était aussi tard. Je me sens bien bête avec mon sermon de finir pas après 18h30, mais au moins, tu m’as écoutée sur une seule chose ! Tu as bien fini en même temps que moi. Au moins, j’aurai pu te surveiller aujourd’hui. Toujours partante pour le verre ?
— Carrément !
18 commentaires
Lady Caféine
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Il y a 3 ans
Zoé Sonobe (zizogoto)
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Il y a 3 ans
JennyLY
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Il y a 3 ans
Zoé Sonobe (zizogoto)
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Lexa Reverse
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Zoé Sonobe (zizogoto)
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Leana Jel
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Zoé Sonobe (zizogoto)
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Il y a 3 ans
Kathleenm
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Il y a 3 ans
Zoé Sonobe (zizogoto)
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Il y a 3 ans