Fyctia
Chapitre 5
Je passe dans le salon mon sac de plage sur l'épaule, et qui vois-je ? Elio sur son petit transat devant la piscine. Fait chier ! Je pensais que je serais rentrée avant lui pour éviter toute sorte de questions. Pas de bol, il se retourne au même moment, heureusement pour moi je me faufile rapidement dans la cage d'escalier évitant alors son regard. Hop, hop, je monte les escaliers deux par deux et me cache dans la salle de bain à double tour. Au moins ici, il me foutra la paix.
Je me retourne pour allumer la douche et me débarrasser de tout ce sable. Soudain je me raidis en voyant Elio s’appuyer sur le cadre de la porte donnant sur sa chambre. Quelle idiote ! Je vis ici ou quoi ? Cette salle de bain je la fréquente matin et soir et je ne suis pas foutus de me rappeler qu'il y a une porte qui donne également sur la chambre d'amis ? Il faut croire que non. Bon... Va-t-il commencer par le "C'était ton mec le gars avec toi sur la plage ?" ou le "Pourquoi tu nous as fuis comme la peste". Si seulement il savait que le nous réveillait en moi des souvenirs douloureux... Avant de me questionner, il croise les bras sur sa poitrine en m'offrant un sourire en coin. Génial.
- Le temps est bien mieux ici qu'à Paris, idéal avec la plage en plus. Commence-t-il alors que je lui tourne le dos.
Eh bien pas si prévisible que ça le gars, il me parle de météo.
- Contente pour toi. Dis-je en attrapant une serviette propre sous le lavabo pour essayer de lui faire comprendre que j'ai autre chose à faire que de lui taper la causette.
Il serre les mâchoires et s'avance dans la pièce :
- Hum... Prononça-t-il avec une moue non satisfaite.
Il s'approche davantage prêt de moi et me souffle :
- C'est quoi ton problème avec les enfants ? J'ai bien vu comment tu es partie en voyant Juliette.
Mon visage se crispe mais je tente de raconter le même mensonge qu'à Baptiste malgré le sujet sensible.
- Je n'ai aucun problème avec les enfants. J'avais juste mes règles. Dis-je très peu sûre moi.
Il plante son regard dans le mien, avant de descendre brièvement sur ma bouche et chuchote :
- A d'autres, mais pas à moi.
Je n'aime pas l'espace qui est entrain de se réduire entre nous, alors je le pousse violemment et reprends confiance :
- Qu'est ce qui te fais croire que tout tourne autour de toi et de ta petite soeur ?
Il sourit en détournant le regard avant de s'écarter de moi. Puis, il fourre ses mains dans ses poches avant de faire demi-tour sur un pied en direction de sa chambre :
- Je ne le crois pas. Je le sais. Jane m'a dit de ne pas ramener Juliette tout de suite, à cause de ton passé.
Ai-je bien entendu ce qui est sorti de sa bouche ? Jane a fait part de mes angoisses à ce crétin. C'est quoi cette famille ! C'est un inconnu et il en sait déjà beaucoup trop.
- Admettons que Jane sache de quoi elle parle. Moi je trouve cela bizarre que tu élèves ta petite soeur seul, est ce pour autant que je vais faire ma fouine ? Non.
Ha ! Il tourne les yeux vers moi signe qu'il m'écoute. Il joue avec la bague de son index avant de me répondre avec ce foutu sourire arrogant :
- Admettons que ton opinion compte pour moi. Ne penses tu pas que nous avons tous des secrets bien gardés. Riposte-t-il.
- Qu'est ce qui te fais dire ça ?
Aïe ma curiosité l'emporte sur ce coup là, je n'ai pas pu m'empêcher de le lui demander.
- Tu as tous ces tatouages, j'imagine qu'ils ne sont pas là pour faire joli. Et puis, il y a la façon dont tu t'es blottie contre ce garçon à la plage. Tu avais l'air perdu. Au bout d'un tunnel sombre sans pouvoir y voir la sortie. Je me trompe ?
Ce qu’il me dit me trouble un peu, alors je reste les yeux rivés sur lui avant de lui repondre à moitié vaincu :
- Ça ne te regarde pas.
Suis-je si pathétique ? Il me fixe dans le blanc des yeux, quand Jane nous appelle pour venir à table. Je traverse alors la salle de bain pour me changer dans ma chambre.
Ce mec est un abruti malin. Pfff.
3 commentaires
chiara.frmt
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Il y a un an
blondie.64
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Il y a un an
Jeanne Carré
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Il y a un an