Fyctia
15 - AVANT (2/2)
J’attrape le plateau et vais servir les clients lorsque je sens la poche de mon tablier vibrer. Depuis qu’Ethan est entré dans ma vie, je prends l’habitude de glisser mon téléphone à l’intérieur pour me permettre de regarder de temps en temps s’il m’a envoyé quelque chose, un moindre signe. La veille, ça m’a permis de lui demander quand nous allions nous revoir. J’aurais dû attendre que je termine ma journée et que je retourne dans le vestiaire si je ne le faisais pas. Je dois simplement ne pas me faire réprimander par un client pour cette raison, afin d’éviter que ça ne revienne aux oreilles du directeur du bar-restaurant.
Je rejoins ma collègue derrière le comptoir et regarde discrètement qui est l’expéditeur du message que j’ai reçu. Elle se penche au-dessus de mon épaule pour regarder avec moi. S'il ne fallait pas se faire voir, c’est raté avec elle. Elle n’est absolument pas discrète et prend ma nouvelle relation très au sérieux, presque plus que moi. Alors je m’écarte, pour lui faire comprendre qu’il s’agit de mon moment à moi et que je lui raconterais après, si j’en ressens le besoin.
Elle comprend facilement, à mon plus grand soulagement, et retourne préparer des cafés ou boissons apéritives pour les commandes que nous accumulons. L’heure de onze à douze heures est toujours la plus difficile à suivre au niveau du rythme.
Je ressors mon téléphone du tablier et voit le nom de Ethan apparaître lorsque mon écran s’allume. Je souris automatiquement. Je le sens, je rougis aussi.
“Je pense à toi.
Alors pense à moi, beau sourire.”
Simple, clair, précis.
Doux, mignon, attentionné.
C’est du Ethan.
S’il savait, bien sûr que je pense à lui !
“Concentre toi sur moi,
nous verrons le reste après.”
J’essaie de ne pas trop enlever ma carapace.
Je le fais pour éviter de terminer vraiment déçue.
Puis il l’aime bien ce caractère, il m’a connu comme telle et il n’en a pas été découragé. Au contraire, il en rit. Alors je continue avec mes petites réparties toujours bien trouvées et placées.
Mon téléphone vibre presque aussitôt. Je n’ai même pas eu le temps de le ranger à sa place.
“Rendez-vous vingt heures chez toi ?
Je serais très concentré, promis.”
Une nouvelle soirée avec lui.
Ma mère ne va vraiment plus comprendre pourquoi je suis si peu disponible en ce moment pour lui rendre visite ou l’appeler.
En revanche, je ne compte pas dire non.
Je n’en ai pas envie.
J’ai plutôt envie de ses bras, ses caresses, ses mots doux, ses attentions. Je veux être avec lui.
Enfin, on ne dit pas “je veux”, mais “j’aimerais”.
5 commentaires
M.B.Auzil
-
Il y a 7 jours
Chloé Hazel
-
Il y a 7 jours
Emmy Jolly
-
Il y a 7 jours
Sarael
-
Il y a 7 jours