Fyctia
Chapitre 2 : Tout oublier! (3)
Après plusieurs arrêts et une correspondance, j’arrive à la librairie, rouge et essoufflée. J’adore cet endroit, c’est petit mais cosy et ça sent bon le papier. Je franchis la porte vitrée qui prolonge la petite vitrine dans laquelle je me fais un plaisir de partager mes coups de cœur. Aujourd’hui, nous devons, d’ailleurs, changer la devanture et j’ai quelques avis à rédiger. Je salue Suri, mon patron et me mets donc au travail, sans tarder davantage. A l’arrière de la boutique, j’ai fait une pile de mes dernières lectures. Je découpe des petits cartons et note à la main – c’est plus authentique – mes recommandations. Je relis les titres des ouvrages avec une certaine excitation. J’espère qu’elle sera communicative, car ces livres m’ont fait vibrer, m’ont transportée ou m’ont émue. Dans le lot, je mets toujours une romance puisque c’est mon genre préféré, mais je lis de tout. La diversité ouvre l’esprit, permet de faire de belles découvertes, celles auxquelles on ne s’attend pas et puis il en faut pour tous les goûts. C’est un peu comme les personnes, en fait. La lecture c’est une rencontre.
Tout à coup, la porte qui m’isole de la partie publique de la boutique s’ouvre et Suri apparaît avec un gros carton dans les bras. Les livres, c’est lourd, alors je me précipite pour l’aider. Nous les déposons sur le plan de travail le plus proche. On a reçu une nouvelle commande. J’adore découvrir les nouveautés, en fait j’adore mon métier sous toutes ses facettes. Monsieur Perot entre, à son tour, un carton beaucoup plus volumineux dans les bras dont il semble heureux de se défaire. Son visage reste pourtant sérieux. Il annonce :
— Vous avez entendu parler du casting qui va se tenir très prochainement à Lyon ?
— Comment rater la nouvelle, les affiches sont partout ! s’exclame Suri.
C’est vrai, elles ont poussé dans la nuit comme des champignons et ont tout envahi : la rue, le métro, le moindre spot publicitaire.
— Ça va être un sacré évènement, poursuit M. Perot qui a visiblement une idée derrière la tête.
Même si c’est un passionné, il n’en demeure pas moins un commerçant. Il poursuit donc :
— Beaucoup de personnes vont vouloir participer et se renseigner sur le tournage. Nous devrions mettre en avant des documentaires et fictions sur le cinéma, le jeu d’acteur... Nous avons la biographie de L. Augustin, je vais commander, à nouveau, quelques exemplaires. Les filles, je compte sur vous pour lire un maximum de livres sur le sujet. J’ai d’ailleurs fait une première sélection.
Le libraire ouvre le gros carton qu’il a précédemment déposé à ses pieds et nous tend, à chacune, une pile d’ouvrages. Je lis le titre du premier volume qui m’est destiné : « Comment réussir son casting en 5 étapes ! » Je grimace. Décidément, le destin a soit beaucoup d’humour soit il veut me faire passer un message, j’hésite encore sur l’interprétation. C’est, à la pause de midi, quand je prends le temps d’écouter le message vocal de ma sœur, que je finis par trancher.
« Hello, Leo Per vient, ici, à Lyon ! Tu le crois, ça ? Je suis dans tous mes états, mais toi, ça doit être pire ! Ce soir, je débarque chez toi. Il faut que je te raconte, tu vas passer le casting, j’ai un plan ! »
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Margo H
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Caroline-Noëlle
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larchotte
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May Darmochod
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Nathalie Rachel
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May Darmochod
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