Fyctia

| Lundi 21 Décembre - 7h42 |

C'est seule que je me réveille dans ce grand lit.

Le fait de m'être réveillée seule attise ma curiosité.

Où est-il passé s'il n'est pas là ?

Ce serait-il levé aux aurores ?

Ça m'étonnerais fort, vu son état hier soir.

C'est littéralement claquée que j'entreprends de me tirer du lit pour entamer une nouvelle journée. Malgré la fatigue, je suis toujours sur mon petit nuage et rien ne pourrait me mettre de meilleure humeur que la perspective de passer une journée de plus en compagnie d'Alexander.

J'enfile mon peignoir, ouvre la double porte coulissante de la chambre et je sursaute de surprise dans la seconde suivante.

Mes interrogations tombent à l'eau quand je découvre Alexander étendu de tout son long, toujours en kilt, profondément endormi sur le canapé central.

Je me retiens de ricaner devant cette situation vraiment cocasse.

Même si la scène vient de lui faire perdre quelques points sur l'échelle de Richter de la sexitude, il n'en reste pas moins charmant.

Je m'empresse de lui servir un grand verre d'eau fraîche puis de m'accroupir à sa hauteur en lui caressant doucement le visage.

– Hello... Il est presque 8h. - lui chuchoté-je une voix douce pendant qu'il s'éveille - Tiens, bois ça pendant que je vais me doucher.

Il ne dit pas un mot en se contentant de me remercier silencieusement. A voir les traits tirés de son joli visage, je comprends rapidement qu'il n'est pas dans une forme olympique.

Pauvre petit chat me dis-je intérieurement en le contemplant.

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Une petite heure plus tard, nous arrivons face à la grande demeure de notre client qui nous accueille immédiatement avec sa fille.

Après les courtoisies de rigueur, nous nous installons dans le bureau de Mr Douglas.

Notre discussion débute avec une grande tasse de café en main pendant que notre client nous informe des derniers détails relatifs à notre venue. Comme prévu, le juriste et le notaire personnel de Mr Douglas seront présents demain, à la première heure.

Pour le moment, le plan se déroule parfaitement.

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L'essentiel de la matinée s'est résumé à établir un pré testament en attendant l'arrivée des trois autres enfants de Mr Douglas qui seront présents en début d'après-midi. Pour l'heure, il est temps de déjeuner et nous sommes gentiment conviés à la table de notre client.

Il s'avère que l'homme est très bavard et nous passons le déjeuner à discuter de choses et d'autres. Il nous raconte son ascension dans le monde du scotch et de quelles façons il a réussi à monter son empire. Un beau récit mais pas sans quelques embûches sur son chemin.

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Les choses se compliquent lorsqu'après le repas, les fils de notre client arrivent. Nous ne sommes pas encore de retour dans son bureau que l'un d'entre eux se chicane déjà avec sa sœur. Un autre ne semble pas vraiment savoir ce qu'il fait ici, tandis que le dernier me regarde de haut en bas avec un sourire carnassier.

Je tente de faire bonne figure devant ces cinq personnages hauts en couleur.

Nous passons une heure, puis deux, puis trois à débattre sur les termes du testament. Les fils s'évertuent à s'opposer à toutes nos propositions. Le dialogue est difficile et je sens mon sang-froid me quitter lorsque nous n'arrivons pas à trouver un compromis pour satisfaire toutes les parties.

Alors qu'il est déjà 19h, j'en ai plein le dos et cela fait déjà une heure que nous n'avons plus ouvert la bouche avec Alexander. La situation me fait pousser des soupirs à fendre l'air et Miss Douglas semble être confuse lorsqu'elle m'adresse de longs regards pleins d'excuses.

Excédés et surtout fatigués, c'est Alexander qui se décide à rompre les discordes en se levant pour faire face à l'assemblée.

– Je le remercie mille fois mentalement d'avoir la force de reprendre le relais. –

– Ecoutez, nous ne sommes pas venus jusqu'ici pour écouter vos lamentations. Si vous n'arrivez pas à trouver un compromis avant 20h, nous partirons et nous ne serons plus en mesure de poursuivre votre dossier. Maintenant, vous avez les cartes en main. Nous vous laissons une vingtaine de minutes pour délibérer sur le sujet le temps que Miss Austin et moi-même prenions une pause.

Son intonation est aussi ferme que professionnelle. Le juste milieu pour remettre les choses en place sans être agressif. Il me surprend vraiment, il a ce talent d'orateur que l'on écoute sans sourciller.

Sur ces paroles, les cinq personnes restent bouche bée pendant que nous tournons les talons pour sortir prendre un grand bol d'air.

Aussitôt la porte passée, le froid et la nuit me tombent dessus. J'ai l'impression d'avoir passé ma journée sous terre.

– Tu veux ? - m'adresse Alexander en me tendant son paquet de cigarettes -

Je ne me fais pas prier pour en prendre une, l'allumer et inspirer une grande quantité de fumée dans mes poumons. Je souffle, enfin.

– Ils me prennent la tête, si à 20h nous n'avons pas de quoi rédiger le testament pour demain, on se tire d'ici Anna.

– Ah ils me fatiguent aussi, c'est incroyable d'être aussi entêtés !

– Il me tarde de rentrer et de dormir, je suis sur les rotules. On a abusé hier ! - me lance-t-il en riant -

Je me mets à rire sous son nez en arquant un sourcil.

– On ? C'est surtout toi qui ne voulais plus t'arrêter hier soir !

– De mémoire, tu n'avais pas l'air de t'en plaindre quand tu étais toute collée à moi... - poursuit-il railleur -

– De mémoire, je te rendais fou et plutôt tendu... - rétorqué-je innocente -

Tandis qu'il secoue doucement la tête en riant, je remarque que notre complicité ne s'est pas dissipée depuis hier soir à sentir de nouveau cette tension qui nous anime. Je le regarde malicieusement pendant que je me mords doucement la lèvre inférieure. Ses yeux suivent chacun de mes mouvements comme s'il était de nouveau sous mon contrôle.

Ses pupilles sont encore une fois dilatées et je me demande si c'est l'obscurité ou mes derniers mots qui lui procure cet effet. Je pourrais me damner connaître ses pensées à cet instant précis.

Des pensées que je ne connaîtrai jamais puisque c'est Miss Douglas qui nous sort de notre rêverie en venant nous avertir qu'ils ont trouvé un semblant de compromis.

Nous lui emboitons le pas en rentrant et lorsqu'elle nous devance de plusieurs pas, Alexander en profite pour ralentir la cadence. Il se penche doucement vers moi en posant une main au creux de mes reins pour m'attirer vers lui et me chuchoter à l'oreille.

– Règle n°1. Plus d'allusions sexuelles au travail. - sa voix est suppliante et légèrement rauque font naître un drôle d'émoi dans mon corps et dans ma tête -

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J'espère qu'Anastasia et Alexander vous tiennent toujours en haleine avec leurs aventures en Écosse !

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A très vite pour la suite !

Paupipauline 🍀