Fyctia

Finalement, l'ambiance du pub n'est pas si mal que ça.

Même si je n'étais pas d'humeur festive, ses amis sont charmants pour la plupart.

Mise à part ce Logan qui lorgne sur moi depuis le début, les autres sont sympathiques et comme je suis l'attraction de la soirée, je n'ai pas tardé à me faire de nouvelles copines.

Chacune m'explique à tour de rôle avec qui elles sont accompagnées. La grande blonde avec Eliott, la petite brune avec Lewis et la jolie métisse avec Harry. Ca ne me surprend pas que le seul qui soit encore célibataire soit le plus grossier.

Cette pensée me fait pouffer de rire jusqu'à ce qu'elles m'adressent un interrogatoire en bonne et due forme au sujet d'Alexander.

Elles sont toutes aussi adorables les unes que les autres et je me laisse donc aller à la confession. J'attaque mon récit en partant du début et jusqu'à notre arrivée ici, j'inclus quelques détails croustillants comme la rencontre fortuite avec la fameuse Amy.

Dès que je prononce son prénom, elles se mettent à grimacer simultanément. J'ai bien conscience de la corde sensible que je touche mais elles balayent le sujet d'un revers de la main. Nous poursuivons notre discussion jusqu'à ce qu'une immense chope m'arrive sous le nez.

– Je crois qu'elle doit contenir au moins un litre de bière –

Je me mets à rire en repensant à Alexander qui jurait de ne prendre qu'une seule bière. Tu m'étonnes. Vu la taille, il n'en faut pas plus pour être à moitié éméché.

En pensant à lui, je balaie des yeux la petite salle du pub pour le trouver mais il n'est plus là.

Je me sens soudainement bien seule de me savoir isolée ici, avec ses amis que je ne connais pas.

– Il n'a quand même pas pu filer en douce, dans mon dos ! –

Tandis que mes pensées fusent, je sens une légère prise sur ma main.

– Ne t'inquiète pas Anna, ton prince charmant te prépare une surprise à la sauce écossaise ! - me souffle Ellie, la jolie métisse -

Je tente du mieux que je peux de lui renvoyer un sourire faussement rassuré. Je n'aime pas ça. Et puis, c'est quoi cette blague de surprise à la sauce écossaise ? C'est une blague ? La seule chose que j'espère c'est que ce n'est pas une blague de mauvais goût.

N'ayant plus grand chose à dire, je me lance à l'attaque de ma pinte en buvant une puis deux grandes gorgées. Néanmoins, je manque de m'étouffer quand l'assemblée se met soudainement à s'esclaffer dans mon dos.

– Mon dieu, pourvu que ce ne soit pas une blague avec un string éléphant ou quelque chose dans ce goût-là – J'effectue ma prière mentale avant de me retourner pour découvrir ce qui génère toute cette agitation.

Dès lors, je découvre en éclatant à mon tour de rire, un Alexander habillé dans l'accoutrement traditionnel Ecossais.

Kilt, grandes chaussettes, le bonnet et évidemment cornemuse en main. Le tout aux couleurs de son pays. La scène est tellement mythique que je ne peux plus me retenir de rire jusqu'aux larmes.

Il est là, à me fixer avec un grand sourire pendant que je ne m'arrête plus de rire en laissant échapper plusieurs vagues de mon verre de bière. J'étais bien loin de m'attendre à ça et je comprends bien mieux la fameuse surprise.

– Pour une surprise, c'en est une ! –

Toute l'assemblée est survoltée comme s'il s'agissait d'un événement national. Et c'est ni une, ni deux, qu'une table se vide dans le milieu de la salle et qu'Alexander et Eliott s'empressent de monter dessus.

L'agitation se calme un tant soit peu pendant qu'Eliott fait signe de se taire.

Je me sens tout d'un coup toute petite lorsqu'Alexander et Eliott me fixent, complice.

– Chère Anastasia, bienvenue en Ecosse. Comme la tradition l'oblige ici, il faut que tu saches deux choses. - m'adresse Eliott, mi-sérieux, mi-hilare -

Je regarde en riant mes nouvelles copines d'un soir qui m'imitent. Même si j'appréhende ce que je vais découvrir, je suis prise dans l'agitation du pub. L'ambiance festive m'électrise et il n'y a pas que ça qui me survolte. Même dans son habit traditionnel, Alexander reste terriblement séduisant, c'est indécent d'être aussi désirable !

– La première chose que tu dois savoir est que notre cher Alexander est un True Scotsman.

Eliott adresse un long regard complice à Alexander pendant que l'assemblée éclate de rire.

Moi, je reste dubitative en n'ayant aucune idée de ce qu'est un – vrai – Écossais.

– La deuxième chose que tu dois savoir pour répondre à ta première question est qu'un Écossais porte l'avenir de tout son pays en dessous de son kilt !

Cette fois-ci l'effervescence du pub remonte en flèche pendant que les uns se mettent de nouveau à rire et pendant que les autres trinquent en entrechoquant les pintes. Ok, cette soirée promet d'être spectaculaire me dis-je en riant.

Eliott quitte la table pour laisser Alexander au centre de l'attention. Une drôle de chanson se lance pendant que tout le monde se prend bras dessus, bras dessous. C'est toujours les yeux dans les yeux, qu'Alexander m'adresse un clin d'œil avant de débuter son numéro de charme Écossais.

– Ok. Celle-ci, elle est pour toi Anna ! - me lance-t-il à travers la salle, un sourire malicieux collé aux lèvres -

Il se met immédiatement à souffler dans sa cornemuse et je pourrais m'étouffer de rire tellement c'est catastrophique. Mon dieu. Il ne m'avait pas menti quand il m'avait raconté qu'il n'avait jamais réussi à jouer de cet instrument. Aucune note ne semble être correcte et d'autant plus que le son est affreusement aigu. Mais malgré ça tout le pub chante en chœur une chanson.

J'en profite pour dégainer mon téléphone et le prendre en photo. Je constate que mon instinct ne m'avait pas trompé, puisqu'il a bien envoyé une photo sur notre groupe de discussion.

Un prêté pour un rendu, c'est à mon tour de l'afficher gentiment.

Sans prendre le temps de lire l'avalanche de messages, je laisse tomber mon téléphone pour continuer à l'observer. Il m'observe aussi et rien qu'à voir la lueur dans ses yeux, je sais qu'il se retient de ne pas mourir de rire avec moi.

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Après avoir perdu en intégralité mes deux tympans, son tour de charme prend fin.

Un tonnerre d'applaudissements et de cris arrive dès qu'il nous remercie en riant de sa propre prestation. Même si ce n'était pas totalement réussi, ceci n'a pas d'importance. Il a réussi à me rendre encore plus captive de son charme et je me sens d'autant plus privilégiée d'avoir partagé ce moment avec lui.

Rapidement, la table se retrouve vide pendant qu'il se dirige droit vers moi. Rien qu'à le voir s'approcher, souriant dans son kilt, mon cœur fait des bonds dans ma poitrine.

Ayant été trop subjuguée, je ne me suis pas rendu compte que les filles avaient quitté notre table. C'est en arrivant à mes côtés, qu'Alexander s'installe tout près en posant une main innocente sur ma cuisse et en continuant de me scruter de ses grandes pupilles.

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Sa main. Ma cuisse.

Son contact. Ma ferveur.

Alexander. Mes sens primaires.

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C'est officiel, mon cerveau est déconnecté de la réalité.