Fyctia
Chapitre 30
Alexander m'entraine avec lui à travers la foule du marché de Noël.
Son visage a désormais revêtu une expression mutine pendant que nous sortons de la grande place. Après avoir parcouru quelques mètres nous arrivons à l'entrée d'un joli petit cloître qui ne cache pas un jardin mais une patinoire pour l'occasion.
L'endroit respire encore plus Noël que tous les autres lieux. Nous longeons la patinoire sous les grandes arches décorées et illuminées par de jolies guirlandes lumineuses. Des sapins aux couleurs de l'Ecosse se chevauchent de part et d'autre et une douce lumière verte et rouge éclaire l'étendue de glace centrale.
Les cris et les rires des enfants et des adultes se mélangent au brouhaha de la douce musique de Noël diffusée par le bâtiment.
J'ai des étoiles dans les yeux.
Je n'aurais pas pu rêver mieux pour découvrir l'Ecosse sous un autre jour et notamment avec mon bel Ecossais qui semble prendre un malin plaisir à voir mon visage s'illuminer.
– Tu sais patiner ? - m'adresse-t-il complice -
– Je me débrouille... - réponds-je vaporeuses -
Cinq minutes plus tard nous voilà sur la glace, patins aux pieds.
Comme prévu, je m'élance et jusque-là tout va bien mais dès lors qu'il s'agit de changer de direction ou de freiner, c'est la catastrophe. Ayant pris un élan considérable, je fonce hors de contrôle sur Alexander qui se met à rire aux éclats en me voyant incontrôlable.
Je lui rentre dedans sans ménagement pendant qu'il tente de nous tenir en équilibre. La bataille continue pendant un bon moment jusqu'à ce que je ne finisse les fesses par terre en riant comme une enfant.
Accrochée à la rambarde, je me relève difficilement en pouffant de rire. Je ne manque pas de remarquer qu'Alexander en profite même pour me prendre en photo entre deux fous-rires incontrôlés. Je secoue doucement la tête en riant et en me disant qu'il est probablement en train d'alimenter les suspicions de mes amis.
– Oh ! Arrête ça ! - lancé-je faussement offensée -
Ma fausse colère le fait rire à gorge déployée.
– Oh non, non ! Ca vaut de l'or d'immortaliser Anastasia Austin pleine de grâce sur la glace !
Mais c'est qu'il est sadique en plus !
– Aller, viens par là, je vais te montrer... - me lance-t-il en me faisant signe de la main -
Une fois l'équilibre retrouvé, il s'approche doucement en me donnant quelques conseils. « Garde tes pieds parallèles, ne te crispe pas... » Conseils que je ne parviens pas à écouter étant trop déconcentrée par ses deux mains posées sur mes hanches pour me stabiliser.
Il m'attire vers lui pour nous diriger vers le centre de la patinoire. Sa prise douce mais ferme suffit largement à m'enivrer de plaisir. Je savoure, je déguste chaque parcelle de notre proximité. Bien je manque de vaciller à plusieurs reprises, il m'assure pour que je garde mon équilibre.
Je crois que c'est bien la première fois que je le vois aussi naturel. Il est simplement lui-même dans toute sa splendeur. Ses gestes, ses paroles ne sont pas calculés et nous vivons seulement l'instant présent, tous les deux, sans se soucier du regard des autres, de notre job, des conséquences.
A nous voir aussi proche et complice, je serais presque certaine que l'étincelle que j'ai ressentie à la première seconde où je l'ai vu est désormais partagée. Je ne suis pas seule dans le jeu et c'est seulement ce soir que je commence à en prendre réellement conscience.
Il me fait glisser puis tournoyer avec lui un long moment. Je ne saurais mesurer le temps que nous avons passé sur la glace avant que je ne commence à sentir le froid me piquer le bout des doigts.
Avant de partir, il m'intime d'effectuer une dernière pirouette. Il me dépose à quelques mètres de lui en prenant une certaine distance puis il me fait signe de lui foncer dessus. Je m'élance avec une petite appréhension de me briser tous les os si je me rate mais qu'importe, j'y vais quand même.
Je prends un bon élan, j'arrive vers Alexander qui me tend les bras et aussitôt à proximité je me laisse porter de tout mon poids. Je ne touche plus le sol pendant que nous glissons. Blotti toute contre lui, je me sens invincible dans ses bras pendant nous tournons sur nous-même.
Un mélange d'excitation, de folie et aussi de déception m'envahit lorsque nous reprenons pied.
C'était vraiment un bon moment. Un excellent moment à vrai dire.
Nous prenons finalement le chemin de la sortie côte à côte.
Ma gangrène progresse – vite –.
Je suis délicieusement contaminée.
Il m'a déjà pris une jambe, puis l'autre.
Maintenant c'est au tour de mon bras gauche d'être infecté.
__
Patins déchaussés, nous continuons à discuter de mes talents de patineuses pendant que nous prenons un chemin opposé à celui de la voiture.
– Vraisemblablement, la soirée n'est pas terminée ? –
Je ne mentionne pas mes pensées à Alexander qui nous fait défiler dans plusieurs petites rues.
De toute façon, qu'est-ce que je pourrais bien craindre ?
Même s'il me sautait dessus, il aurait tout mon consentement.
Notre promenade débouche sur l'un des gros ponts en pierre de la ville. L'endroit est vide et pourtant il est de toute beauté. Les pierres blanches du pont surplombent une large rivière. Il est aussi décoré par de jolies petites décorations festives, reflétant les douces lumières dans l'eau.
J'observe l'endroit émerveillée jusqu'à ce que l'on s'arrête à l'exact milieu.
– Tu vois là-bas, c'est le château de Dumfries. - me mentionne-t-il -
La vue sur la ville est vraiment sublime. Les lumières, les décorations, les bâtiments, la neige, tout se mélange dans une parfaite harmonie.
– Merci pour ce soir. C'était vraiment... Vraiment surprenant mais exceptionnel. - finis-je par lancer -
– Je suis ravi que ma petite ville te plaise.
– S'il n'y avait que ça qui me plaisait... –
Je lâche le paysage des yeux pour plonger mes yeux dans les siens. De minuscules flocons viennent se déposer dans ses cheveux bruns, cette vision lui confère des airs d'une beauté céleste.
Je décèle pour la première fois une lueur de désir dans ses yeux. Mon petit cœur tambourine pendant qu'il me subjugue par son aura. Le temps semble s'être arrêté autour de nous. Plus aucun bruit ne parvient à mes oreilles, il n'y a plus que son visage et ses yeux qui ne comptent à cet instant.
Je ne saurais dire comment, mais en une fraction de seconde ses mains se sont retrouvées à m'entourer pendant que les miennes enroulent sa nuque. Il sonde mon âme pendant que je sens son doux souffle chaud sur ma peau froide. Je sais que nos lèvres se languissent de se rencontrer d'ici quelques secondes alors que nos pupilles sont toujours plongées l'une dans l'autre. Notre proximité réveille un profond désir de céder à la tentation, maintenant, sans plus attendre. Je me languis de sentir son contact qui me promet d'être ardent en sondant ses pupilles dilatées.
– Alexander ! Ne me dis pas que c'est toi ! - Crie une voix railleuse nous faisant sursauter à l'unisson -
46 commentaires
Cendre Elven / Mary Ann P. Mikael
-
Il y a 4 ans
Paupipauline
-
Il y a 4 ans
Fanfan Dekdes
-
Il y a 4 ans
Paupipauline
-
Il y a 4 ans
Fanfan Dekdes
-
Il y a 4 ans
Paupipauline
-
Il y a 4 ans
Fanfan Dekdes
-
Il y a 4 ans
Paupipauline
-
Il y a 4 ans
Fanfan Dekdes
-
Il y a 4 ans
Paupipauline
-
Il y a 4 ans