Paupipauline UN ÉCOSSAIS AU PIED DE MON SAPIN Chapitre 26

Chapitre 26

Contrariée par cette dernière nouvelle de stupide clause, je fulmine dans mon coin pendant que nous sortons de ma ville natale.


Je compte bien plaider ma cause auprès de mon père dès que je rentrerais en lui exposant mon avis par rapport à ce type de clause que j'estime abusive. Hautement abusive.


Je soupire bruyamment ce qui interpelle Alexander.



– Ce n'est pas si grave que ça Anna, au pire, on s'en fout de cette imbécile de clause... Ils sont avocats mais nous aussi, non ? Ce genre de détails ça se négocie. - début-il un sourire niché au coin des lèvres -



Sa soudaine légèreté me laisse bouche bée.


Vient-il vraiment de me tendre une énorme perche en me faisant sous-entendre que ce n'est qu'un détail ? Dit-il ça pour dédramatiser la situation ou le pense-t-il vraiment ?


Au risque de commettre une fois de plus un impair, je n'ai pas vraiment envie de me lancer dans ce genre de discussion avant de passer plusieurs jours d'affilée avec lui.



– C'est vrai, ça peut se négocier... Mais bon. Puisqu'hier j'ai été maladroite, on pourrait reprendre là où on en était avant que je ne gâche tout. - proposé-je gaiement -


– Ok, mais seulement si tu m'évites les sujets sensibles. Je ne veux pas parler d'amour, de femmes et de tout ce qu'il s'en rapproche.


– Ça me va. On va partir sur un sujet beaucoup plus soft, j'aimerais beaucoup que tu me racontes ton enfance en Ecosse. - poursuivis-je avec entrain -



Dès lors, il se met à me raconter son enfance dans les moindres détails. J'apprends qu'il a grandi à une centaine de kilomètres de Dumfries, au domaine familial que ses parents occupent toujours.


Il me raconte plusieurs anecdotes de son enfance, comme le jour où il a appris à faire du vélo. Pendant qu'il me narre son histoire, son visage est radieux. Son enfance semble avoir été vraiment joyeuse. Il m'explique que le plus dur après son départ d'Ecosse a été d'être loin de son frère avec qui il entretient une relation fusionnelle.


Il m'explique qu'il a appris très tôt à monter à cheval, ses parents ayant l'une des plus grosses écuries hippiques du pays, il a consacré énormément de temps à les aider. Mais qu'après de longues années à baigner dans le milieu équestre, il a fini par s'en lasser. Une lassitude qui n'a pas du tout plu à son père qui fondait tous ses espoirs sur son fils aîné pour reprendre les rênes du domaine.


C'est à partir de là que les premières tensions sont apparues, ce qui l'a conduit à partir en internat à Dumfries à partir du collège. Malgré ça, il ne me raconte que des bons souvenirs de cette époque en me parlant de ses plus vieux et meilleurs amis, restés là-bas.


Il termine son récit en me racontant avec dérision ses premières fois. Sa première beuverie. Sa première clope. Sa première femme aussi...



– Tu connais tout de moi maintenant, à toi. Raconte-moi ton enfance londonienne... - m'intime-t-il en douceur -



Je m'exécute avec plaisir en débutant à mon tour un long récit. Je commence en lui racontant ma rencontre avec Charli lorsque nous n'avions que quelques mois à l'époque. Que j'ai grandi avec lui et que je le considère depuis toujours comme le frère issu d'une autre mère.


Je lui raconte aussi que je baigne dans le milieu du droit depuis toujours, ayant accompagné à maintes reprises mon père à ses rendez-vous. Me faisant voyager aux quatre coins du monde au passage. Je lui exprime à quel point j'ai adoré cette époque, tout me semblait facile quand j'étais accompagné de mon roc, mon père.


Je lui explique comme j'aime ma jolie ville natale et ses magnifiques petits quartiers. J'en rajoute une couche en allant jusqu'à lui dire que j'aime même le métro. Tout dans cette ville fait partie de moi. Une vraie petite citadine dans toute sa splendeur.


Je m'attaque à lui raconter des anecdotes rythmées par mes années d'école, de lycée puis à Cambridge. La rencontre de mes meilleurs amis, également ma première beuverie en terminant par mon premier amour qui m'a brisé le cœur après s'être vanté d'avoir obtenu ma vertu.



– Un homme peut être tellement idiot quand il est jeune. - surenchérit-il prosterné -


– C'est vrai. Je pourrais lui foutre un procès au cul pour préjudice moral ! - plaisanté-je -



Nous avons continué le jeu des questions - réponses durant la totalité du trajet jusqu'à Dumfries.


J'ai appris qu'il excellait en golf, le sport traditionnellement Ecossais. Il m'a aussi expliqué qu'il avait appris à jouer de la cornemuse durant ses années de collège, mais que c'était une véritable catastrophe.


__


C'est finalement vers 20h et après un peu moins de six heures de route que nous arrivons à Dumfries.


Durant notre traversée de la ville, je découvre alors une jolie ville recouverte d'un beau manteau blanc, illuminée pour les fêtes, et traversée par une épaisse rivière où de nombreux ponts en pierres relient les deux côtés. La ville est adorable, je ne m'attendais pas à autant de charme. Depuis toujours, pour nous, les Britanniques, l'Ecosse est réputée pour être une contrée froide, austère et peu accueillante.


Je me rends rapidement compte qu'avec mes préjugés, je me suis trompée sur toute la ligne.


Alexander joue le guide touristique en me montrant plusieurs endroits qu'il apprécie particulièrement avant de ne filer en direction de l'hôtel que j'ai réservé pour notre séjour.


Arrivé à l'adresse, je découvre que le lieu est encore plus charmant que sur les photos.


C'est un ancien petit château en plein milieu de la ville. Une grande douve remplie d'eau met en valeur un large grand parc entourant l'hôtel. Le château est joliment décoré pour les fêtes et de nombreux sapins illuminés nous indiquent le sentier jusqu'à l'entrée.


Il ne m'en faut pas plus pour être conquise par la beauté du lieu.



– Eh bien ! Tu t'es fait plaisir sur le choix de l'hôtel ! - m'adresse Alexander taquin -


– Tu aimes ? - rétorqué-je en détaillant l'endroit les yeux écarquillés -


– Tu as fait le bon choix, j'ai toujours aimé cet édifice.



Tandis que nous sortons du bolide d'Alexander, nous nous dirigeons vers l'hôtel en marchant côte à côte tout en admirant la beauté de l'endroit où nous allons loger pour ces quelques jours.


A l'entrée, un portier s'empresse de nous ouvrir la porte tout en récupérant nos valises. Je suis stupéfaite en découvrant l'intérieur qui est tout aussi splendide que l'extérieur. L'hôtel est décoré avec un goût très sûr, c'est un subtil mélange d'ancien et de modernité.


Prise dans mes pensées, je reviens à la réalité quand je constate qu'Alexander affiche une mine terrifiée.


Je n'avais jamais vu autant de désolation sur son joli visage qui est désormais tordu par l'angoisse. Tout son corps semble tendu à l'extrême pendant qu'il serre les poings. Ses yeux sont rivés en direction de la jeune femme derrière son guichet.


A présent, j'ai l'affreux pressentiment d'avoir choisi le pire hôtel de la ville et ça m'inquiète.

Tu as aimé ce chapitre ?

27

27 commentaires

M. Florisoone

-

Il y a 4 ans

Oh d'accord, ils tombent direct sur la femme qui a brisé le petit Alex, ça va chauffer !

Paupipauline

-

Il y a 4 ans

Affirmatif ;)

Cendre Elven / Mary Ann P. Mikael

-

Il y a 4 ans

Elle va avoir trouvé THE Hotel avec LA fille qu'il fallait pas XD Petite remarque : hésite pas à détailler un peu plus les petites histoires. Que nous aussi on puisse rire avec eux et vivre les anecdotes.

Paupipauline

-

Il y a 4 ans

Elle a fait la petite bourdinette ahah x)

Paupipauline

-

Il y a 4 ans

Merci encore pour tes conseils ! :) :)

Fanfan Dekdes

-

Il y a 4 ans

Ça partait pourtant bien cette histoire mais je sens qu’une catastrophe est sur le point d’arriver...x)
Vous êtes hors connexion. Certaines actions sont désactivées.

Cookies

Nous utilisons des cookies d’origine et des cookies tiers. Ces cookies sont destinés à vous offrir une navigation optimisée sur ce site web et de nous donner un aperçu de son utilisation, en vue de l’amélioration des services que nous offrons. En poursuivant votre navigation, nous considérons que vous acceptez l’usage des cookies.