Paupipauline UN ÉCOSSAIS AU PIED DE MON SAPIN Chapitre 20

Chapitre 20

Nous sommes arrivés aux pieds de la grande roue, Paul se hâte de prendre deux billets avant de monter dans une cabine.


Je pensais attendre plus longtemps que ça avec le nombre de touristes, mais finalement non. Nous avons même le luxe de prendre place dans une petite cabine seulement à deux. Le tour commence et c'est en douceur que nous entamons notre montée dans le ciel.


Assis côte à côte, nous observons Londres sous nos pieds. On dirait presque deux enfants le soir de Noël tellement nos yeux s'écarquillent de bonheur en admirant le spectacle qui s'offre à nous. La vue est vraiment saisissante.


Alors que nous sommes presque arrivés au point le plus haut, Paul me montre un point à l'horizon. Bien qu'il me le montre du doigt, dans la masse lumineuse de la ville je ne vois rien. Bien déterminé à me montrer, il passe délicatement son bras autour de mes épaules en me faisant pivoter vers la droite. J'écoute ses instructions et...


C'est là, que sans crier gare, il m'embrasse délicatement.


Je suis bouche bée, ou pour le coup, je suis plutôt pétrifiée d'étonnement.


- Merde ! Merde ! Merde ! Me dis-je pendant qu'il reste pendu à mes lèvres. -


A mon grand malheur, le baiser qu'il m'octroie n'est vraiment pas un baiser esquimau. Tandis qu'il tient mon visage entre ses mains, je sens ses lèvres se presser contre les miennes avec ardeur. Tout un tas d'émotions aussi positives que négatives se bousculent dans ma tête, même si ce n'est pas si désagréable que ça, je n'ai jamais souhaité lui donner le feu vert pour me sauter dessus !


Mais que lui prend-t-il tout à coup ?


Pour mon plus grand bonheur, cette fois-ci, il finit par décoller ses lèvres de ma bouche. Alors qu'il prend quelques centimètres de recul, il m'adresse un large sourire radieux. Toutefois, son sourire disparait vite lorsqu'il s'aperçoit que mon visage est crispé. Ses yeux pétillants d'il y a quelques secondes, affiche tout d'un coup une teinte embarrassée.


Je romps toute proximité en me détachant de sa prise une bonne fois pour toute. Je me sens aussi gênée que lui, et à vrai dire cette situation me donne envie de sauter de la cabine pour fuir le plus loin possible.


Pendant qu'il me regarde mettre un maximum de distance entre nous, son air abattu et déconcerté me font peine. Mais pourquoi a-t-il fallu qu'il fasse ça aussi ! Comment s'est-il dit qu'il fallait tenter quelque chose ? Même si son intention était plutôt mignonne, ce n'est pas du tout ce que j'attendais de lui. Je suis déçue, terriblement déçue.


Pendant que je reste silencieuse, je ne peux m'empêcher de penser que j'aurais certainement adoré partager ce moment avec quelqu'un d'autre que lui.


Avec Alexander.


Je chasse ce fantasme sournois de mon esprit et le tour prend fin. Il était temps. L'atmosphère joyeuse et détendue n'est plus au rendez-vous et je n'ai qu'une envie, fuir d'ici le plus rapidement possible.


Aussitôt à l'arrêt, je saute littéralement de la cabine, suivi de près par Paul qui me rattrape à coup de grandes enjambées.



– Attend Anna, ne pars pas comme ça ! Je suis désolé, je suis vraiment désolé ! - me crie-t-il dans le dos désespéré -


– Ce n'est pas grave Paul.



Il s'approche un peu plus près en me tenant pas les bras. Ses yeux ont perdu toute leur lueur habituellement joviale.



– J'ai merdé Anna. Je ne sais pas, j'ai cru que... J'ai cru que tu étais intéressée et puis comme on s'entend super bien... J'ai cru bien faire. Je t'en prie, je suis vraiment désolé ! - m'intime-t-il essoufflé -



Maintenant, voilà qu'il me fait vraiment de la peine. Je me ressaisis en lui adressant un petit sourire légèrement forcé pour le rassurer.



– Il n'y a pas de mal Paul. Je ne sais pas ce que tu as cru mais c'était juste un verre entre potes, c'est tout. Maintenant, j'aimerais juste rentrer chez moi, clore ce moment gênant et qu'on en rigole la prochaine fois ! - lui lancé-je en souriant franchement cette fois-ci pour dédramatiser la situation -



Sur ces mots je prends le départ en direction de la bouche de métro. Je l'observe une dernière fois discrètement. Il n'a pas bougé d'un poil pendant qu'il se tient la tête. Je suppose qu'il s'en veut, tout comme moi de lui avoir laissé croire qu'il pouvait se passer quelque chose.


Durant mon trajet retour, tout un tas de détails me reviennent en mémoire. Je comprends mieux ses subtiles questions au sujet de la France et si j'étais rentrée avec quelqu'un. Pourquoi il m'a interrogé au sujet d'Alexander qu'il a croisé au Cirkus. Pourquoi il est arrivé avec une chemise sur le dos. Et pourquoi il a pris soin de me cajoler de petites attentions toute la soirée, notamment en se rappelant de mes goûts avec le romarin.



– Putain !



Ca m'a échappé à voix haute.


Les quelques personnes assises autour de moi me toisent. Mais oui, évidemment ! J'aurais dû le voir venir comme le nez au milieu du visage ! Lui, depuis le début n'était pas venu dans un but purement amical. J'ai envie de me mettre des gifles. J'aurais dû mettre les choses au clair, ça m'aurait évité de me faire suçoter les lèvres et de perdre un ami inutilement.


Sortie du Tube Londonien, je marche en direction de ma maison. Lorsque je traverse la belle Green Street, l'envie de passer voir Charli pour lui raconter mes péripéties me chatouillent grandement jusqu'à ce que je me reprenne.


Non, je n'irais pas chez lui. Ce serait se jeter dans la gueule du loup en allant délibérément le voir avec un Alexander dans les parages, qui fait l'objet de tous mes désirs en ce moment. J'ai décidé d'un accord tacite avec moi-même que j'arrêtais toute forme d'allusions à son égard.


__


Je termine mon chemin et arrive enfin en terrain conquis, chez moi.

Je retrouve mon clan autour de la cheminée et je me dis que cette soirée n'est peut-être pas si désastreuse que ça.


Mon frère m'invite à les rejoindre en me servant un verre de vin chaud.

Pendant que j'enlève mes bottes, un fait me revient en tête.


La seule raison pour laquelle je n'ai pas immédiatement repoussé Paul quand il m'a embrassé, c'est parce que je m'imaginais être avec Alexander.


Je me masse instinctivement mes tempes en me disant qu'il va vraiment falloir que j'arrête ce manège. Il faut que j'arrête de penser à lui, c'est de pire en pire.


- Ca ne rime à rien putain ! Me dis-je furieuse contre moi-même -


Accord tacite rompu.



__



Dites-moi si vous avez aimé découvrir les aventures d'Anastasia qui tente de s'ouvrir au monde extérieur !


Encore un immense MERCI pour vos lectures, de belles choses sont à venir ! ❤️

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40

40 commentaires

M. Florisoone

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Il y a 4 ans

Coucou ! Niveau écriture, j'ai fait quelques annotations, mais pour le coup ce n'est pas grand chose, tu fais des progrès et ça se voit, je suis contente de pouvoir suivre ta progression ! Histoire : J'aime tellement la phrase de fin ! C'est juste parfait ! Et le chapitre entier montre le fait qu'Anna comprenne enfin que c'est pas juste un jeu entre Alexander et elle, ce n'est pas qu'un petit désir idiot au boulot ou en soirée, mais qu'elle s'imagine carrément avec lui, c'est génial !

Paupipauline

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Il y a 4 ans

Totalement, c'est ce que je voulais donner dans ces deux chapitres ! Qu'elle se rende enfin compte de l'ampleur de ses sentiments pour Alexander et de quelle façon elle voilait la face aussi ;P :) !

Cendre Elven / Mary Ann P. Mikael

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Il y a 4 ans

La pauvre. Va falloir qu'elle ouvre un peu les yeux quand même !!

Paupipauline

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Il y a 4 ans

Ahah, qui ce n’est jamais arrivé ? 😂😂

La Plume d'Ellen

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Il y a 4 ans

Oui oui j'ai hâte de lire la suite ! 😉 Si l'envie te prend, n'hésite pas à me lire 🙂

Paupipauline

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Il y a 4 ans

Ouiii ! Je suis déjà ton histoire 😍 je n’hésiterais pas à te donner mes petits commentaires aussi sur tes prochaines chapitres 💕

La Plume d'Ellen

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Il y a 4 ans

Je vais prendre le temps de te lire et te ferais mes commentaires. En attendant, je t'ai apporté un petit like. 😉

Jane Moody

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Il y a 4 ans

Très réaliste ce chapitre, on a toutes eu droit à ces hommes qui nous choquent alors qu'on croyait être amis. J'ai partagé son dégout. ;)

Paupipauline

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Il y a 4 ans

Ahhhh merci pour ton retour 😁 et oui.... on dit qu’entre l’amitié et l’amour il n’y a qu’un pas 😜😂

Jane Moody

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Il y a 4 ans

Mouai, disons plutôt que pas mal d'hommes semblent le croire, en ce qui me concerne je n'ai jamais pu mélanger les deux, un ami c'est comme un frère alors quand il vous drague c'est beurk, très décevant.
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