Paupipauline UN ÉCOSSAIS AU PIED DE MON SAPIN Chapitre 15

Chapitre 15

| Dimanche 13 Décembre - 14h23 |


C'est en début d'après-midi que j'ai décidé d'administrer mon interrogatoire à mon père.


Ma mère étant occupée à bouquiner, mon frère à jouer à la console, mon père se retrouve donc seul dans le salon en lisant son journal préféré, the New Statesmen.


Toutes les conditions sont réunies pour qu'il soit détendu. Bonne humeur, ok ; ventre plein, ok ;

sucre dans le sang, ok.



-Hi, Dad. Ton journal annonce de bonnes nouvelles ? - débuté-je innocemment -


-Elles sont bonnes, l'économie mondiale se porte bien en ce moment, c'est encourageant. - il marque un temps de pause pour trouver mon regard - D'ailleurs, tu devrais commencer à lire Anna, dans notre milieu c'est important de se tenir informé des nouvelles.


-Oui, je sais. Je lis régulièrement The Times. D'ailleurs, j'ai vu qu'une affaire d'écoute entre le Royaume-Uni et la Russie avait éclaté... - Voilà un beau mensonge par omission, mais il semble satisfait de ma réponse donc les feux sont toujours au vert -


-Bien, je suis content que tu te tiennes au courant. C'est capital pour ta crédibilité.


-D'ailleurs en parlant de crédibilité... J'aurais aimé avoir ton avis sur mon arrivée au cabinet, que penses-tu de ces deux dernières semaines que j'ai passé avec vous ?


Il prend son temps pour répondre. Je déteste quand il fait ça, il sait pertinemment qu'il me fait mariner pendant que j'attends son approbation. Rien qu'à scruter son air, je sais d'avance qu'il est en train d'endosser son costume d'avocat.


-Je trouve que tu te débrouilles très bien. Tu es professionnelle, ta réflexion et tes techniques sont bonnes, mais ça, je n'en ai jamais douté. Malgré tout, j'ai l'impression que tu te laisses distraire par Alexander. - il marque un nouveau temps de pause -

Quand tu traites une affaire, tu ne peux pas être à 50%. Il faut que tu sois à 100% Anna. C'est ton avenir, l'avenir du cabinet et toute notre réputation que tu mets en péril si le client n'est pas satisfait. Et pour le moment, si je peux me permettre, votre dossier est à la traine. Vous devriez trancher, prendre une décision et clore cette affaire avant les fêtes.


Je reste un long moment silencieuse. Il a raison. Le dossier prend du retard, nous ne sommes pas d'accord, le client reste en attente et les enfants commencent à mettre leurs nez dedans. Il faut que coupions court à ceci, une bonne fois pour toute.


-Je suis d'accord avec toi Dad. Ne t'inquiète pas, nous allons faire le maximum pour clore ce dossier. D'ailleurs, j'aurais voulu ton avis. Selon toi, il vaudrait mieux effectuer un testament ou renégocier les termes du contrat ? - le questionné-je -


-Je ferais un testament authentique, sous la dictée de Mr Douglas avec tous les membres de la famille. Vous auriez l'appui d'un notaire et d'un juriste, et les termes seront clairs et incontestables pour tous les membres de la famille.


-C'est bien ce que je pensais. Merci pour tes conseils ! - lui lancé-je joyeusement -




Ses précieux conseils me confortent dans mon choix premier.

J'ai la solution, il ne me reste plus qu'à l'argumenter auprès d'Alexander.


__


Tandis que je me replonge dans mes bouquins de droit pour préparer mon argumentaire pour demain, la concentration me fait défaut. Je suis incapable d'aligner plus de cinq mots sans perdre le fil de ma lecture. Echaudée, je pause lourdement ce satané bouquin et j'effectue une seconde tentative. Ayant un tant soit peu de conscience au sujet de ma culture générale, je tente de m'attaquer à lire les journaux de mon père, mais là aussi, toujours rien.


Je suis incapable de lire plus de trois lignes sans que mon cerveau ne m'incite à penser à autre chose. Je suis obnubilé par toutes sortes de questions.

Les yeux plongés dans le vide, je m'applique à me triturer la cervelle, en réfléchissant à Alexander et à ses étranges réactions.


Avant le soir du billard, j'avais l'impression qu'il s'était imposé comme code d'honneur de ne surtout pas m'approcher de trop près. - A croire que j'avais la peste... -

Mais après avoir passé deux semaines dans une pure et dure, froideur, tout d'un coup il arrive, comme si de rien n'était en venant délibérément se coller à moi, pour ensuite reprendre son attitude distante le lendemain matin... Mais que cherche-t-il à la fin !


Vraiment. Vraiment, je n'y comprends rien !

Un jour, il souffle le chaud. Le lendemain il souffle le froid.

J'ai l'impression de ne jamais savoir sur quel pied danser avec lui, c'est fatiguant, il est fatiguant et je me fatigue de penser autant à lui.


Prise dans l'émotion, je fais valser le malheureux journal de mon père sur la table basse. Ce n'est pas comme s'il y était pour quelque chose ce pauvre journal mais ça a au moins le mérite de détendre un minimum mes nerfs légèrement tendus.


N'ayant absolument pas envie de rester là, je ressens un soudain besoin de sortir, de changer d'air.

Je prends mon téléphone en réfléchissant rapidement, à qui, un dimanche soir à cette heure-ci pourrait bien être opérationnel pour me changer les idées.


Je ne vois qu'une personne : Charli.

  • - Anastasia - 19h09 : Tu fais quoi ?
  • - Charli - 19h11 : Rien
  • - Anastasia - 19h12 : On sort ?
  • - Charli - 19h13 : Carrément, tu veux aller où ?
  • - Charli - 19h13 : Je propose à Alex aussi
  • - Anastasia - 19h15 : NON TOUS LES DEUX
  • - Anastasia - 19h16 : Et pour l'endroit, je sais pas... T'as une idée ?
  • - Charli - 19h17 :Ok, Ok... Bon, je sais où aller pour te changer les idées ma poule. J'arrive chez toi dans 5 minutes

Parfait, me dis-je intérieurement. Immédiatement après avoir reçu sa confirmation, je m'active à aller enfiler une tenue adéquate pour braver le froid extérieur. Après avoir enfilé un épais pull en laine, de grandes bottes et mon manteau le plus chaud, Charli vient d'arriver à la maison.


Je me dépêche de le rejoindre dans le salon, je salue rapidement mes parents et nous prenons la direction d'un endroit qui m'est inconnu.


Je me laisse guider au bras de Charli pendant que nous marchons dans la couverture de neige qui habille les rues. Il s'est mis à parler en entrant dans un long monologue. Je l'écoute silencieusement pendant qu'il me parle joyeusement d'Ophélie. Son visage rayonne lorsqu'il parle d'elle, ça me fait vraiment chaud au cœur de voir mon ami aussi heureux.


Son monologue prend fin lorsque nous arrivons à la station de métro de Bond Street.


Pour le reste de la soirée, je la laisse entre les mains de mon ami qui semble déjà avoir tout prévu.

Rien qu'à voir sa mine ravie, je suppose qu'il est parfaitement satisfait de la surprise qu'il me concocte.



__


Merci pour vos lectures ❤️



J'espère que vous êtes toujours envie de découvrir la suite des aventures d'Anastasia et d'Alexander !


Si vous aimez, n'hésitez pas à voter, partager et suivre ❤️


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29 commentaires

Cendre Elven / Mary Ann P. Mikael

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Il y a 4 ans

J'espère que ça lui fera du bien cette petite discussion.

Noëlia

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Il y a 4 ans

Un bon bol d'air frais avec un ami, la meilleure des thérapies ! (et ça rime en plus !)

Paupipauline

-

Il y a 4 ans

Ça c’est clair que c’est la meilleure thérapie ! 😁😁
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