Fyctia
Chapitre 14
| Samedi 12 Décembre |
Le réveil est difficile.
La nuit a été bien trop courte et le taux d'alcool dans mes veines trop élevé.
Bien que je sois grognon, dès que j'aperçois le grand sourire d'Ophélie qui me fixe, elle ne peine pas à me donner une dose de sa bonne humeur.
-Quoi... - lui lancé-je en souriant à demi endormie -
-Raconte moi tout et tout de suite !
-Bah, disons qu'on a pris la fuite après avoir vu comme vous vous dévoriez les amygdales avec Charli hier soir... - lancé-je ingénu pendant qu'Ophélie éclate de rire -
-N'exagère pas ! - me rétorque-t-elle en souriant - De toute façon, je savais que tu mourrais d'envie de te rapprocher de lui. J'ai donc fait le nécessaire ! - surenchérit-elle avec malice -
-Quelle jolie attention ! - ajouté-je en riant doucement - Et donc pour vous... Après dix années à vous courir après, c'est officiel ?
Elle hausse doucement les épaules avec une certaine quantité d'étoiles dans les yeux.
-Nous n'en avons pas vraiment parlé hier soir, mais de toute évidence, oui ! Je pense que l'on peut dire que nous sommes - ENFIN - ensemble !
Je la prends doucement dans mes bras pour lui témoigner toute ma joie pour elle. Ses yeux pétillants me fixent avec un immense sourire. Il était temps que ces deux-là concrétisent.
-Il ne te reste plus qu'à mettre le grappin sur son sexy cousin ! - me lance Ophélie rieuse -
-Nous sommes collaborateurs Ophie... Ce ne serait pas correct.
-Pas correct, certes. Mais avoue le, tu en as envie ! Et puis, avoue aussi que son petit accent écossais est carrément aguichant !
Je n'apporte pas de réponse à ses affirmations, mais que je dois bien reconnaitre qu'elle a raison et aussi que son accent est bel et bien affreusement séduisant. Nous sommes coupées dans notre discussion à huis clos lorsque Charli entre en trombe dans sa chambre.
Il se laisse lourdement tomber sur le lit et rejoint immédiatement Ophélie pour l'embrasser de bon matin. - J'ai une soudaine envie de rire en sachant que Charli n'a jamais eu une haleine de rêve au réveil. -
Prise au dépourvu en étant une nouvelle fois spectatrice de leurs ébats, je recherche un moyen de m'enfuir. C'est à cet instant que mon sauveur arrive. Alexander. Il aurait presque pu avoir un halo de lumière en guise de couronne quand je l'ai aperçu passer la tête par la porte.
Je saute sur l'occasion pour le rejoindre en me jetant littéralement du lit.
__
Je retiens tant bien que mal un rire quand je me rends compte qu'il n'arbore pas un style élaboré. Il porte un jogging qui semble être plus vieux que lui et un pull hideux. - Mon dandy écossais serait-il humain ? -
Tandis que nous prenons la direction de la cuisine, il me devance de plusieurs pas. Je l'observe déambuler dans le couloir, puis l'escalier. Je n'avais jamais eu l'occasion de distinguer avant ce matin, ses deux jolies petites fesses, bien rondes. - Ceci me mets en appétit avant mon breakfast. -
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Dès que nous arrivons dans la grande cuisine, une douce odeur de café frais et de cannelle envahie l'espace. John est accoudé à l'îlot central en lisant The Times. Je découvre de loin que la première page relate une mésentente entre le Royaume-Uni et la Russie.
Lorsque John nous aperçoit, il semble plutôt surpris de tomber nez à nez avec moi mais ceci ne l'empêche pas de me prendre joyeusement dans ses bras. - J'ai toujours profondément aimé cet homme, c'est un peu comme si c'était mon second père. -
Il nous offre à chacun un café bien chaud et j'observe à travers les grandes fenêtres anciennes qu'un épais duvet de neige recouvre Londres. La scène est d'une beauté saisissante, tout est blanc ; les rues ; le ciel. Tout est vide et semble tellement reposant. Je suis tirée de ma rêverie lorsque j'aperçois que John nous scrute avec un air mutin.
-Vous m'avez l'air bien fatigués, vous avez fait la rumba hier soir ? - débute John -
Nous nous mettons à rire en chœur avec Alexander.
-Une demi rumba ! - lance en riant Alexander - Nous avons couru les clubs avec ton fils pour trouver sa dulcinée...
-Sa dulcinée ? Je ne savais pas qu'il fréquentait quelqu'un, qui est l'heureuse élue ? - questionne John -
-Tu ne devrais plus tarder à le découvrir ! - surenchérie-je complice -
Tandis qu'un bruit annexe m'informe que Charli et Ophélie ne devrait plus tarder à nous rejoindre. Alexander s'affaire à préparer quelque chose à se mettre sous la dent, me laissant seule avec John, accoudée à l'îlot. Il se penche vers moi en souriant.
-Anna, rassure-moi, il ne se passe rien entre Alexander et toi ? - m'adresse John -
-Non. Pourquoi me demandes-tu ça ?
-Ton père se demande si nous avons bien fait de vous réunir. N'en sois pas offensée mais, c'est vrai que vos attitudes sont curieuses lorsque vous êtes ensemble. Et à voir ta tête, il ne t'en a pas encore parlé ?
-Mmh, non. Je ne savais pas que vous pensiez ça. Je te rassure John, il ne se passe absolument rien entre nous. Au contraire, nous commençons à faire un bon binôme. - quel beau mensonge je viens de lancer -
Il se contente de hocher de la tête en signe de compréhension. Je ne suis pas certaine de l'avoir convaincu à voir son air dubitatif. Néanmoins il n'a pas vraiment le temps de surenchérir puisque Charli et Ophélie nous rejoignent dans la cuisine.
John découvre avec stupéfaction et joie l'heureuse élue, qu'il connait très bien. Tandis qu'ils se mettent à discuter et à expliquer toute l'histoire, nous n'avons pas tardé à prendre le breakfast tous les cinq.
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C'est seulement dans les alentours de 14h que nous avons pris le départ avec Ophélie. La neige recouvre les rues et marcher dans celles-ci n'est pas simple. Arrivées au croisement, nous nous saluons chaleureusement et Ophélie finit par tourner à droite en direction de Marble Arch Station.
Reprenant ma route, je passe quelques minutes à flâner dans la neige. Je suis plutôt pensive concernant ma discussion avec John. Est-ce que la tension que nous exerçons l'un sur l'autre se devine tant que ça quand nous sommes ensemble ?
Bien que j'ai effectué un petit détour en longeant Hyde Park, je finis par arriver chez moi.
Mes parents et mon frère se trouvent devant la cheminée en dégustant le fameux Christmas Cake de ma mère. L'effluve des odeurs vient chatouiller mes sens, et je ne tarde pas à me servir une part avant de partir m'installer à leurs côtés.
Ici, tout respire Noël. Des odeurs féeriques se mélangent, celle du sapin, de cannelle, et des fruits confits. Les guirlandes lumineuses clignotent pendant que le feu crépite en faisant de légères étincelles.
Pendant que je déguste avec un plaisir non dissimulé l'entremet, je me sens soudainement d'excellente humeur. J'aime cette ambiance festive.
J'explique gaiement à mes parents la soirée dernière. Néanmoins, je pense en mon for intérieur que je ne manquerai pas d'administrer un interrogatoire à mon père concernant ses doutes.
Pour le moment, je profite de ce paisible moment de calme en famille.
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M. Florisoone
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Cendre Elven / Mary Ann P. Mikael
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