Paupipauline UN ÉCOSSAIS AU PIED DE MON SAPIN Chapitre 13

Chapitre 13

Tandis que nous entrons dans le second salon, Alexander nous resserre un verre. Il tamise les lumières de la pièce et je l'observe déambuler en se déshabillant. Il s'affaire à défaire le bouton de sa veste, l'enlever. Déboutonner son gilet de costume, l'enlever. Déboutonner les premiers boutons de sa chemise pour laisser apparaitre quelques centimètres de sa peau nue.


Pendant que je ne manque pas une miette du spectacle, tout dans ses gestes donne une impression théâtrale. Frotter à la craie l'embout de la canne ; faire danser le triangle entre ses doigts ; positionner délicatement chacune des boules.

Tout dans ses gestes est sensuel. - Je devine que c'est en pleine conscience qu'il m'offre cette scène de sexitude absolue. -


-Tu veux commencer ? - me propose Alexander, accoudé à la table -


Je me contente simplement de hocher de la tête de façon favorable pour répondre à sa requête. J'attrape la canne qu'il me tend avant de me placer à l'extrémité de la table pour débuter cette première partie.


- Je sens d'avance que mon coup sera foireux. Je me suis peut-être emballée quand j'ai dit que j'avais été douée, c'est totalement faux. J'ai simplement répondu ça, par défi, c'est idiot maintenant. -


Je l'avais vu venir en plein dans le mille.

Je loupe royalement mon tir et le triangle de boules est à peine touché. J'adresse un sourire narquois à Alexander qui ne manque pas de rire aux éclats.


Pour la suite, ça n'a été qu'une succession d'échecs aussi cuisants, les uns que les autres. J'ignore comment il m'est permis d'être aussi maladroite.

Tous mes tirs, ou presque, n'ont étaient que des échecs.

A la fin de la première partie, Alexander la remporte haut la main. Il s'accoude à la table face à moi et me fixe comme pour sonder mon âme.


- Je me mets à rire doucement quand je ne peine pas à supposer qu'il sait que j'ai menti à voir son expression moqueuse - Enfin, ça, c'était jusqu'à ce qu'il se décide à prendre les choses en main. - Par pitié ou par compassion ? -


Alors qu'il vient se positionner juste derrière moi pour ma première leçon, un puissant courant électrique me parcourt dès qu'il appuie son corps contre le mien.

Sa douce pression contre mon dos m'est presque insoutenable et les choses ne s'arrangent pas lorsqu'il nous incline en avant, presque couchés sur la table. - C'est franchement délicieux d'être son élève. -

Le coup de grâce est asséné alors qu'il dépose doucement son menton dans mon cou pour caler sa tête contre la mienne. - Je rêve où il est clairement en train de m'aguicher ? -


-Regarde, là. Tu vois ? - me chuchote-t-il doucement à l'oreille - Ferme ton œil gauche et aligne le bout de ta canne avec la boule blanche en visant la boule rouge. - m'ordonne-t-il naturellement -


N'ayant pas vraiment prêté attention à ce qu'il me disait, ses paroles entre dans une oreille pour en ressortir immédiatement de l'autre. Je suis davantage concentré sur l'emprise qu'il exerce sur moi. C'est d'ailleurs bien la seule chose qui arrive à contenir toute mon attention.


Tandis qu'il poursuit avec assiduité sa démonstration, c'est sa main qui se glisse sur la mienne pendant qu'il saisit correctement la canne. Il entame un lent va et vient. Ses gestes me laisse remarquablement dubitative pendant que je me laisse bercer par ses mouvements. - C'est bon, c'est officiel, j'ai de la fièvre. -


-Tu es plus raide que ta canne, détend ton corps Anna ! - me lance-t-il avec une certaine ironie dans la voix -


Il est drôle. - Comment pourrais-je détendre mon corps alors que nous ne faisons plus qu'un. - Il continu son lent va et vient puis, tire dans le mille. Son geste démontre toute sa dextérité, son tir est parfaitement exécuté et je marque mon premier point de la soirée.


Après avoir poussé un petit cri de joie, Alexander finit par rompre notre proximité, un air satisfait se dessine sur son délicat visage. - Est-ce l'alcool qui lui confère des airs angéliques où est-ce ses phéromones qui agissent sur mon cerveau ? - Sans vraiment avoir le temps de méditer à la question, je ressens immédiatement que le vide qu'il laisse derrière lui en m'abandonnant.


-A défaut de louper tous tes tirs, maintenant tu n'as plus d'excuses pour me battre. - m'adresse-t-il avec un sourire en biais -

-Si l'élève dépasse le maître, que se passe-t-il ? - lui rétorqué-je avec challenge -

-Tu auras tout mon respect Miss Austin.

-C'est maigre comme butin... - lui lancé-je, ingénu -

-La demoiselle est difficile en affaires. Que tu proposes ?

-Tout ton respect et ta chemise en gage de trophée.


Mes négociations lui arrache un sourire. Même si j'ai peu de chance de réussir à gagner contre lui, le challenge que je viens de lancer réanime mon instinct de compétitrice.


C'est fou comme, l'interdit rend la quête encore plus excitante à atteindre.


Notre seconde partie débute et toute ma concentration est ramassée sur ma canne. J'aligne, une, deux, trois, quatre boules. Alexander se met à rire aux éclats à mon quatrième point. Je viens de réaliser un exploit de haut vol. - Je suis certaine qu'il hallucine de ma soudaine capacité à jouer. Moi aussi. -


Dès que vient son tour vient, je m'arrange pour le gêner dans ses gestes. Tantôt, je le chatouille à la taille avec le bout de ma canne pour le déconcentrer. Tantôt, je le pousse pour le déstabiliser. Avec une mauvaise perdante dans les pattes, il n'a aucune chance.


L'objectif est atteint lorsqu'il loupe son troisième tir, ce qui me donne la main.


Ce n'est pas peu fière que je reprends la main en fanfaronnant. Mais cette fois-ci la chance me laisse lâchement tomber. Les tirs faciles sont déjà tirés et je n'arrive pas à aligner mes points. Malgré tout l'optimisme du monde, je sens la défaite pointer le bout de son nez.


C'est avec un soupçon d'amertume que je perds cette partie ;

Alexander m'adresse un sourire éblouissant ;

Je rage intérieurement.


Même si mes chances étaient minces, j'avais l'espoir.

Qu'à cela ne tienne, je prendrais ma revanche une prochaine fois, me dis-je intérieurement.


__


Pris de notre duel de regard, la tension que nous avions accumulé tout au long de la soirée redescend en flèche lorsque nous nous apercevons que deux paires d'yeux nous fixent. Ophélie et Charli se tiennent dans le pas de la porte, ils nous observent rieurs.


-Tu restes dormir ici ? Il est trop tard pour que vous rentriez maintenant et puis... Il est vraiment tard, restez-ici. - me lance Charli - Je vous laisse ma chambre, je dormirais avec Alex ! - surenchérit-il joyeusement -


Tandis que nous montons à l'étage, nous nous saluons chaleureusement avant de partir dans nos chambres respectives. En réalité, je crois que nous mourrons tous de fatigue et cette nuit nous fera le plus grand bien après une longue journée riche en émotions pour tout le monde.


Aussitôt la porte close, Ophélie m'adresse un lourd regard complice.


-Tu as des choses à me raconter toi !

-Il me semble que toi aussi ! - lui rétorqué-je en riant -

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28 commentaires

Lily Riding

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Il y a 4 ans

le pouvoir de rapprochement de la table de billard ... ;)

Paupipauline

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Il y a 4 ans

Clairement x)

La Plume d'Ellen

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Il y a 4 ans

J'ai adoré cette partie de billard 😇

Paupipauline

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Il y a 4 ans

Tout en douceur 😍😍

Amandine_grn

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Il y a 4 ans

Je veux la suite et vite ;)

Paupipauline

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Il y a 4 ans

Oh pardon je n’avais pas vu ton petit message 😱 bon ben au moins, le positif c’est la suite est arrivée haha 😂💕

Jane Moody

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Il y a 4 ans

"ressert" "n'ont été"

Fanfan Dekdes

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Il y a 4 ans

Une partie de billard torride 🥰 Allez ! La suite !

Paupipauline

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Il y a 4 ans

Ahah, ouuui 😍💕
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