Fyctia

| Vendredi 11 Décembre |

C'est pile à l'heure qu'Alexander est passé, comme prévu, me chercher. Tandis que nous prenons la route, je remarque que sa conduite est bien moins sportive qu'hier soir.

Alors que nous montons en même temps en direction du cabinet, l'atmosphère est plutôt détendue entre nous et ceci m'encourage à penser que nous sommes sur la bonne voie. Malgré notre retard, je retrouve mon père et John. Ils sont en train de prendre le café dans son bureau et tandis que je passe la tête par la porte en verre pour les saluer, ils nous invitent à les rejoindre.

Nous commençons à leur expliquer nos aventures d'hier soir avec Miss Douglas et le repas d'affaires que nous avons prévu aujourd'hui. Tout au long de notre récit, nous ne mentionnions à aucun moment notre escapade en Jaguar. Malgré tout, mon père ne peut s'empêcher d'ajouter un commentaire à son sourire de biais.

-J'étais surpris de t'entendre rentrer à plus de deux heures du matin, elle devait être bavarde cette cliente ! - me lance-t-il en souriant de toutes ses dents. Quelle pie celui-ci me dis-je en riant intérieurement -

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Alors que l'heure tourne, je constate qu'il est déjà 11h45 et que ne devrions pas tarder à prendre le départ. Après un rapide passage dans notre bureau, j'en profite pour ouvrir ma boite mail. Je constate la pluie de mails que j'ai reçus, c'est la douche froide. Les trois fils de Mr Douglas sont au courant que leur sœur est à Londres pour renégocier les termes du contrat, et à lire en diagonale, les esprits s'échauffent.

-Alexander, tu peux venir s'il te plait ?

Alors qu'il ne tarde pas, il se place derrière moi, il place sa tête juste à hauteur de la mienne pour fixer mon écran. Son parfum, sa chaleur, et son souffle chaud sur mon cou me procurent l'effet d'un brasier tout entier qui s'enflamme en moi, à cet instant précis.

-La situation est en train de s'envenimer... - me lance-t-il avec un air défaitiste -

-Le plus simple, ce serait de proposer au client de faire un testament.

-Non. Il faut refixer les détails du contrat, un testament ne servirait à rien. - rétorque Alexander -

-Je ne suis pas de ton avis, si nous ne mettons pas les limites, ce dossier ne sera jamais clos ! - lui lancé-je avec un ton ferme -

Il ne répond rien après que le ton ai monté, nous ne sommes pas d'accord et ceci lance un froid dans la pièce.

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Nous finissons par partir en direction du restaurant et dès que nous arrivons, Miss Douglas est déjà installée. Durant tout le repas, nous avons l'espoir que Miss Douglas soit d'accord pour assouplir ses conditions mais nous comprenons rapidement qu'elle ne veut pas céder et ceci nous met dans une délicate position.

Après avoir salué Miss Douglas, nous restons installés à notre table. Alexander me propose de déguster un digestif en faisant un debrief de notre déjeuner, qui n'est pas glorieux et nous en venons à la même conclusion.

-Je pense que la perspective de devoir imposer notre venue en Ecosse dans les prochains jours, semble devenir une obligation. - me lance-t-il en me fixant droit dans les yeux, comme pour scruter mon âme -

-Mmh... - c'est tout ce que je me contente de lui répondre en hochant la tête de façon pensive -

Je me sens tout d'un coup, comme une petite souris prise au piège. Le jeu que je me suis appliquée à élaborer ses derniers jours, me semble bien plus dangereux, si je pars avec lui, en Ecosse. - pas de parachute, ni de sortie de secours là-bas ! -

Alors que nous terminons par changer de sujet de conversation, mon attention se concentre sur lui, lorsqu'il se met à m'expliquer, qu'un déplacement en Ecosse tomberait à point nommé pour passer voir ses parents avant les fêtes. Il m'explique que ses parents n'habitent pas très loin de la ville ou se trouve notre client et qu'avec le cabinet, il ne pense pas pouvoir passer les fêtes de Noël avec eux. - ces derniers mots m'interpellent, s'il ne passe pas Noël avec sa famille, avec qui alors ? -

-Je suis sûr que si tu demandes à ton oncle et mon père leurs accords, ils le seront. - je tente de me vouloir rassurante à voir son visage grimacer -

-Même si je partais assez tôt le 24, je n'arriverais pas à temps chez eux. Ce n'est pas si grave, je passerais les fêtes avec mon oncle et mon cousin, à Londres. - son expression est assez neutre et tandis que mon cerveau se met à tourner à toute allure après avoir entendu cette information, je ne tarde pas à surenchérir -

-Tu sais depuis que... Depuis que la mère de Charli est décédée, ils passent les fêtes avec nous. - lui lancé-je sur une douce intonation pendant que ses yeux deviennent ronds comme des soucoupes -

-Ah... Même si tu penses que je ne suis qu'un macho, froid et distant, pourrais-je caresser l'espoir être invité aux festivités ? - me lance-t-il sur un ton enjoué pour rebondir sur un sujet plus gai -

-Evidemment que tu seras invité Alexander, Noël est fait pour être partagé ! - lui lancé-je avec une intonation taquine avant de poursuivre avec un trait d'humour - Mais ne compte pas sur moi pour jouer à la mère Noël !

Tandis qu'il se met à rire aux éclats, il secoue doucement la tête et termine d'un trait son digestif. De retour au cabinet, je suis restée un long moment pensive concernant un probable départ en Ecosse. Je ne suis pas certaine d'avoir l'envie de me retrouver absolument seule avec lui... - M'intimide-t-il en réalité ? Ou ai-je peur de m'avouer qu'à force de jouer, j'ai fini par tomber les deux pieds dans mon propre piège ? -

C'est finalement mon téléphone qui me sort de ma rêverie, quand j'entends pour la énième fois son vibreur s'exciter sur le bureau. Quand je prends connaissance des nombreux messages de mes amies, je me mets à sourire bêtement devant mon écran.

• - Ophélie - 17h47 : CODE NOIR ! Je répète, CODE NOIR BORDEL !
• - Ester - 17h51 : Qui ?
• - Carla - 17h52 : Qu'est-ce qu'on ramène ?
• - Ophélie - 17h55 : ... CHARLI ! Ramenez vos fesses, des trucs gras et beaucoup d'alcool
• - Ester - 17h55 : OMG ! J'arrive vers 19 chez toi ma poule
• - Carla - 17h58 : C'est si grave que ça ? J'arrive aussi à 19 !

J'explose littéralement de rire devant la mine interrogative d'Alexander. Le code noir d'Ophélie me fait mourir de rire, j'ai déjà hâte d'apprendre ce qu'il a bien pu se passer entre ces deux-là ! Que ce soit positif ou négatif, il était temps qu'il se passe quelque chose, quand je pense que ça fait plus de dix ans qu'ils n'attendent que ça !

• - Anastasia - 18h21 : Mais O.M.G
• - Anastasia - 18h21 : J'ai hâte de savoir ! J'arrive chez toi dès que j'ai terminé au cabinet ma poule
• - Anastasia - 18h22 : Force et honneur !

La perspective de passer une soirée entre filles un vendredi soir, me mets dans une forme olympique. Tandis que je ne tarde pas à saluer Alexander, je prends rapidement le départ. J'effectue sur le chemin quelques courses de premières nécessités. - chips, scones, pizzas, bières, gin, tonic, et on est bon ! -

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Merci encore pour votre soutient ❤️

Demain, on plonge dans la tête d'Alexander !