Fyctia
Chapitre 9
Arrivés au pied de l'immeuble, Alexandre se gare tant bien que mal sur le trottoir fortement enneigé. Avant de descendre de sa voiture sportive, il m'invite à attendre, qu'il m'ouvre la portière. Tandis que je le vois prendre le temps de pousser la neige qui se trouve le long de ma portière, il finit par m'ouvrir la porte en me tendant un bras auquel me tenir - je reste stupéfaite par son geste gentleman - et je m'extirpe de son véhicule.
Alors que nous marchons quelques pas côte à côte, son air me semble étrangement malicieuse et taquine. Encore une facette de sa personnalité que je n'avais jamais eu le droit de voir jusqu'à ce soir. - Pourquoi est-il ravi de se rendre au bureau aussi tard ? - Tandis que nous ne sommes plus qu'à quelques mètres de l'entrée du bâtiment, j'aperçois une femme nous attendre juste devant la porte. Malgré son teint pâle, presque grisâtre, elle nous adresse un chaleureux sourire en nous adressant à chacun une poignée de main. - j'apprends qu'il s'agit d'Anne Douglas, la seule et unique fille de notre client, Mr Douglas -
Nous ne tardons pas à monter dans notre cabinet en sa présence et prenons rapidement place dans notre bureau. Tandis que nous lui offrons un rafraîchissement de circonstance à cette heure, Alexander sert trois verres de whisky. Elle finit par s'installer face à nous, nous sommes côte à côte avec Alexander et nous l'écoutons paisiblement dans son récit.
Bien que Mr Douglas ait déjà mentionné que sa fille était la personne de confiance à contacter pour cette affaire, nous restons sur la réserve concernant ses demandes. Nous apprenons les manigances de ses trois frères à l'égard de son père et à son égard. Après deux bonnes heures à discuter et après plusieurs verres de whisky, nous en apprenons bien plus sur cette affaire après ces derniers jours. Nous programmons un repas d'affaires le lendemain midi avec Miss Douglas avant ne s'en aille du cabinet.
Alors que notre cliente vient de prendre le départ, nous restons encore un moment à discuter au sujet de notre affaire, Alexander me semble étonnamment détendu. Bien que nos échanges soient purement professionnels, son attitude est bien plus naturelle. Tandis que nous finissons nos verres d'un seul trait, quelques minutes plus tard, nous partons.
-Tu aimes les sensations fortes Anastasia ? - me lance-t-il avec les yeux pétillants d'une malice que je ne lui connaissais pas -
Je reste un moment bouche bée avant de me contenter de hocher de la tête en signe d'affirmation, en lui adressant un sourire espiègle. Alors que je m'installe, je l'observe prendre le temps de faire le tour de la voiture et s'installer au volant de son bolide. Dès qu'il démarre le moteur vrombissant de sa Jaguar, un immense sourire se dessine sur ses délicieuses lèvres qui s'étirent. Je comprends où il voulait en venir en me demandant si j'aimais les sensations fortes.
Alors qu'il m'adresse un dernier regard complice en posant ses deux mains sur le large volant, il ne tarde pas à faire hurler le moteur de sa Jaguar en partant en trombe. Tandis que nous filons à toute vitesse dans les rues de Londres, elles sont vides et heureusement. Nous piquons des pointes de vitesse en plein centre de la capitale et Alexander en profite pour me faire hurler de peur à plusieurs reprises en effectuant de grands dérapages. - je ne suis plus qu'un mélange de peur et d'adrénaline, et j'adore ça - Durant toute la promenade sportive qu'il m'accorde en sa compagnie, il ne perd à aucun moment le contrôle de son véhicule. Néanmoins, je persiste à me cramponner fermement à mon siège et à ma ceinture de sécurité, tandis que lui, semble totalement à l'aise au volant de son bolide.
Nous traversons à plus ou moins haute vitesse, Orford Street, London Bridge, The Shard, pour revenir vers le London Eyes. La ville est vide et j'ai rarement eu l'occasion d'admirer ma ville natale aussi bien habillée en période de Noël. Les décorations sont simplement splendides et notre promenade prend des airs de féerie pendant que je détaille avec attention les différentes décorations de quartier en quartier. Tandis qu'Alexander continu de conduire avec plus de douceur, je remarque que nous nous dirigeons vers notre quartier, celui de Mayfair. Même si nous ne sommes pas très loquaces, nos regards valent mille mots. Son attitude est tellement différente, c'est comme si pour la première fois, il se permettait de me laisser voir sa vraie nature. Je me sens comme gratifiée d'être là, simplement assise à côté de lui.
Après encore un moment à conduire dans la capitale, nous arrivons finalement sur l'Upper Brook Street, aux pieds de mon portail. Même j'aurais voulu que ce moment ne prenne jamais fin, il est vraiment tard et un vieil adage dit que toutes les bonnes choses ont une fin. Je me résigne donc à rassembler mes affaires pour descendre et avant même d'avoir le temps de poser ma main sur la portière, il pose doucement sa main sur mon avant-bras.
-C'était sympa ce soir Anna... - je suis agréablement surprise par sa douceur et par le diminutif qu'il m'a attribué en si peu de temps. Tandis que je lui adresse un sourire, je ne tarde pas à lui répondre favorablement -
-Oui, c'était une bonne soirée Alexander. Merci de m'avoir conduit et de m'avoir fait hurler de peur... - mon ton ironique le fait sourire doucement et il se met à triturer nerveusement ses doigts -
-Tu sais, je me suis trompée sur toi. Je pensais que tu étais une petite fille à papa, coincée et... Sans saveur, mais j'avais tort. - je me mets à rire doucement devant sa mine désolée -
-Je me suis trompée sur toi aussi, je pensais que tu n'étais qu'un macho, hautain et froid, mais... Finalement, j'avais tort aussi à ton sujet. - il se met à son tour à rire, et un petit silence s'installe pendant que nous nous scrutons intensément dans les yeux dans un remarquable silence. Silence qui fait naître une tension d'un autre genre. Il coupe court en reprenant avec une intonation neutre. -
-Je passe te prendre demain matin avant notre repas d'affaires ?
-11h ?
-C'est parfait Anna... Passe une bonne nuit. - l'intonation de sa voix, douce et grave me laisse rêveuse lorsqu'il me souhaite une bonne nuit. Je le détaille humecter délicatement ses lèvres, mes yeux s'attarde lourdement sur cette scène qui dégage beaucoup trop de testostérone à mon goût -
-Bonne nuit Alexander.
Tandis que je descends de sa voiture, dès que j'ai passé le portillon, j'entends le moteur rugir. J'ai encore du mal à encaisser tout ce qu'il vient de se passer ce soir, son attitude, sa douceur et notre discussion. J'avoue que je ne m'attendais absolument pas à terminer cette journée de cette façon là et à le voir sous ce jour.
Bien que je sois ravie que notre relation devienne davantage complice, j'ai comme le pressentiment que nous ne serons jamais compatible en tant qu'amis.
C'est comme si quelque chose de sauvage et brûlant se passait dès que nous sommes en contact : une irrésistible alchimie.
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M. Florisoone
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Paupipauline
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La Plume d'Ellen
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Paupipauline
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Cendre Elven / Mary Ann P. Mikael
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MusefulMindset
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Coeurs d'encre
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Paupipauline
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