Fyctia

Il est samedi matin, je me réveille dans une forme olympique. Les rues, les arbres, et notre jardin sont d'un blanc immaculé. L'hiver à toujours été ma saison préférée et d'autant plus à l'approche des fêtes. Alors que je prends le temps de laisser le froid extérieur me piquer la peau, dès que je referme mes fenêtres, je ne tarde pas à sentir une délicieuse odeur de cannelle, de feu de bois et de pain d'épices venir chatouiller mes narines.

Alors que je descends, je rejoins mon père et ma mère qui se sont confortablement installé dans le grand sofa en face de la cheminée qui flambe. Tandis que, je me serre une grande infusion de Noël et prends du pain d'épice fraîchement préparé, je me décide à les rejoindre au coin du feu. Il est encore assez tôt, nous discutons de divers sujets. Cette scène me réchauffe le cœur, elle m'est tellement familière, je me sens privilégié de partager ce genre de moment, pourtant si simple, à cette époque de l'année avec les gens que j'aime.

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Le reste de la journée se déroule dans la même atmosphère festive et après avoir partagé le déjeuner avec ma famille, c'est mon père qui se propose de partir à la recherche de notre sapin de Noël. Alors que l'année dernière se sont ma mère et mon frère qui y ont été, cette année c'est à mon père et moi d'y aller. Sans même dire un mot, je m'empresse d'enfiler un jean noir, un gros pull à carreaux écossais, une paire de bottes marron et une épaisse parka noire. Dès que je suis prête, je prends place dans le gros 4x4 Range Rover blanc et filons sur les routes enneigées de la capitale.

Tandis que nous traversons Londres sous la neige, l'esprit de Noël se fait sentir de plus en plus fort. A moins d'un mois du soir de Noël, c'est comme si l'état d'esprit des Londoniens changeait. Le simple fait d'apercevoir des enfants jouer dans la neige, me rappellent moi-même de bons souvenirs. Durant le trajet nous parlons travail avec mon père et il me témoigne une fois de plus sa fierté de voir sa fille intégrer son prestigieux cabinet. J'avoue être aussi enchantée que lui de devenir officiellement, le relai du futur. Durant tout mon cursus, il n'a jamais voulu que je sois favorisée en m'offrant un stage dans son cabinet, selon lui, ça n'aurait pas été m'aidé. J'ai donc effectué mes deux années d'apprentie avocate au sein d'un cabinet extérieur à Londres et j'ai aussi continué à exercer plusieurs semaines quand je suis parti en France.

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Nous terminons par arriver à la sortie de la ville où se trouve un immense marché dédié aux sapins de Noël. Nous nous garons rapidement et nous commençons à marcher dans de grandes allées. Tandis que nous nous émerveillons devant d'immenses sapins, une question me brûle les lèvres : qui est Alexander Sheperd ? Alors que j'introduis discrètement ma question en triturant les branches d'un malheureux sapin, mon père marque un temps de pause en me regardant et en souriant doucement. Je sens qu'il se doute bien que cet inconnu attise ma curiosité.

Alors qu'il se met à me raconter tout ce qu'il sait de ce jeune homme, j'écoute attentivement son récit. J'apprends que c'est le fils du frère aîné de John, qu'il a 25 ans et qu’il est comme je me doutais, Ecossais. J'apprends aussi que ses parents ont quitté l'Angleterre pour partir vivre en Ecosse avant même qu'Alexander ne naisse. Qu'ils sont une riche famille, détenant l'une des plus grandes écuries hippiques de renom en Ecosse, et qu'au grand dam de son père, Alexander, l'aîné de la famille, n'a pas voulu prendre la succession de l'affaire familiale. Alors que je reste silencieuse, mon père m'explique aussi qu'il est très fier d'avoir réussi à devenir avocat, qu'il s'est donné beaucoup de mal pour réussir à percer dans ce domaine et que son objectif dernier, pour atteindre son but était d'intégrer leur cabinet d'avocats. Après une longue discussion à son sujet, mon père semble arriver à court d'information et je n'ai pas décidé de poursuivre davantage cette conversation pour éviter d'éveiller ses soupçons concernant la drôle de relation que j'entretiens avec Alexander.

Après avoir arpenté en long et en large le petit marché, nous terminons par trouver la perle rare, notre sapin de Noël. Il mesure plus de deux mètres, il est touffu à souhait, et sa couleur est d'un vert sapin encore plus remarquable que les autres. Nous ne tardons pas à le monter dans la voiture, et bien qu'il soit immense, nous arrivons malgré tout à fermer toutes les portières. Durant le trajet retour je suis pensive au sujet d'Alexander, j'aurais aimé en apprendre plus sur sa vie privée. Tandis que je suis happée par mes questions, mon père me pose tout un tas d'interrogations concernant mes attentes, et je ne manque pas de lui glisser gentiment que j'aimerais attaquer dans son cabinet dès lundi, s'il est possible. Alors qu'il semble assez surpris de mon engouement à débuter si tôt, il finit par m'avouer que lui aussi, à hâte de voir sa fille faire ses premiers vrais pas, en tant qu'avocate. Nous convenons donc que je débuterais lundi, à ses côtés. - s'il se doutait que mon engouement soit en partie à cause ou grâce à la présence d'Alexander, il me dirait sûrement que je suis sur une pente glissante - Tandis que nous discutons de ma future arrivée, je ne manque pas de lui dire que j'aimerais débuter par un dossier délicat. Quand bien même, qu'en période de fête, les affaires soient moins dynamiques, il me promet de me trouver quelque chose de croustillant à me mettre sous la dent.

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Le reste du week-end s'est résumé à décorer le sapin en famille. Cette année nous avons défini que le thème couleur de notre sapin serait le vert, le rouge et le blanc et nous nous sommes donc attelés à décorer notre sapin dans ces couleurs très irlandaises à mon goût, mais l'essentiel est que nous y ayons pris un malin plaisir. Durant ce week-end nous avons consommé une bonne quantité de vin chaud - pêché mignon de mon père et moi en période de fêtes -, nous avons aussi mangé de délicieux pains d'épices, crumbles, petits sablés à la cannelle et évidemment les traditionnels marrons grillés à la cheminée. Le fait de prendre de temps de retrouver mon frère, de voir la neige tomber à travers les grandes baies vitrées du salon, d'être installé au coin du feu, me confirme que nous sommes bien entrés dans le mois le plus festif et féerique de l'année. Et j'ai comme l'impression qu'il me reste encore de belles choses à venir, avant de terminer cette dernière année.