Fyctia

Jonas le mit confortablement sur le lit, et Tyler lui tourna le dos, il ne voulait pas que son ami puisse voir ses mains recommencer à trembler et ses larmes continuer de couler. La panique était si longue et qu’il craignait qu’elle ne s’arrête pas. Il sentit le lit se déformer sous le poids de Jonas, mais il ne se retourna pas. Il pensait que Jonas allait s’endormir, le laissant à lui-même comme elle l’avait fait.

Son cœur sauta un battement et son corps se tendit en sentant des bras s’enrouler autour de sa taille et des doigts s’enrouler fermement autour de ses doigts sans pour autant lui faire mal, ce qui eut pour effet de calmer les tremblements. Il se détendit en se rendant compte que l’étreinte l’aidait dans sa crise de panique.

 — Je sais que c’est dur pour toi en ce moment, et je comprends que tu aies peur, c’est normal que tu sois effrayé et je suis là pour toi. Je sais que t’as l’impression que ça ne va jamais finir et que ça dure une éternité, mais ça va bientôt se finir et je serai avec toi tout le temps, rassura doucement Jonas, n’attendant pas de réponse en resserrant ses bras autour de Tyler.

En entendant ces mots de consolation, Tyler constata que les larmes ne provenaient plus de sa crise de panique, mais étaient dues aux soins et aux mots de consolation que lui offrait son meilleur ami. Il ne lui demandait pas d’arrêter de pleurer, ne le laissait pas seul, livré à ses pensées négatives et ne lui ordonnait pas de se calmer. Il ne lui a jamais crié dessus malgré son refus de répondre, n’essaya pas de minimiser ce qu’il se passait ou comment il se sentait et n’a jamais essayé de le forcer à parler.

Tyler se sentait étrangement en sécurité dans ses bras, comme si aucun mal ne lui serait fait tant qu’il resterait ici. Ce qui était étrange, car durant ses crises, Tyler ne se sentait jamais en sécurité ou apaisé.

Mais Jonas le faisait se sentir en sécurité et apaisé.

 —  Hallo Lieblingsmensch, Ein Riesenkompliment dafür, dass du mich so gut kennst. Bei dir kann ich ich sein, verträumt und verrückt sein… 

En entendant Jonas fredonner une chanson d’une voix basse dans sa langue natale, Tyler ne put s’empêcher de fermer les yeux en écoutant la voix calme et apaisante qui comblait ce silence et distrayait ses pensées. La mélodie était douce et entrainante. Alors que la panique s’estompait enfin, Tyler s’endormit en se sentant en sécurité et apaisé pour la toute première fois depuis longtemps.