Fyctia
Chapitre 10 - JONAS
Peut-être que Tyler s’était blessé. Il envisagea d’appeler les secours durant un instant, mais décida d’abord de demander si Tyler était blessé quelque part.
— Tyler, appela doucement Jonas en s’agenouillant devant lui pour ne pas l’effrayer.
Il vit Tyler tressaillir à l’appel de son nom avant de lever les yeux vers lui. Néanmoins, son regard se transforma en un regard effrayé. Comme s’il avait peur de Jonas. Et savoir que Tyler pourrait être effrayer de lui noua son estomac. Très vite, Jonas laissa ses sentiments de côté pour se concentrer sur Tyler.
— Ça va, Tyler, ce n’est que moi, je ne vais pas te faire du mal, murmura Jonas calmement en levant les mains en signe de paix.
Tyler se calma légèrement.
— Qu’est-ce qui s’est passé ? Est-ce que tu es blessé ? Demanda Jonas inquiet.
Malgré la demande, Tyler ne répondit pas à la question. Et il ne le regarda pas non plus dans les yeux, ce qui inquiéta davantage Jonas.
— Tyler, s’il te plait, est-ce que tu peux juste hocher la tête pour me dire que tu n’es pas blessé, je commence à être vraiment inquiet, supplia Jonas.
Jonas attendit quelques secondes, pensant que Tyler n’allait jamais lui répondre. Il commençait vraiment à paniquer lorsque Tyler hocha faiblement la tête, toujours sans croiser son regard. Cela soulagea instantanément Jonas de savoir que Tyler n’était pas physiquement blessé. Au moins, il n’aura pas à appeler les secours en pleine nuit.
Il remarqua soudainement que les poings de Tyler étaient toujours durement mordus, et qu’ils saignaient et n’arrêtaient pas de trembler. Ses larmes ne s’étaient pas arrêté, comme si elles ne pouvaient plus s’arrêter.
Jonas, en regardant tous les symptômes de son ami, comprit enfin que son ami n’était pas blessé physiquement, mais qu’il subissait une attaque de panique. Il se maudit de ne pas l’avoir remarqué plus tôt.
Et savoir que son ami essayait de gérer sa crise tout seul et semblait peu disposé à demander de l’aide lui brisa le cœur. Voir Tyler dans cet état rendit sa gorge étroite. Néanmoins, il ignora la grosse boule qui se logea dans sa gorge pour se concentrer sur le plus important, Tyler.
— Est-ce que je peux ? Demanda Jonas en faisant signe en direction de ses poings.
En obtenant un faible hochement de tête hésitant, Jonas retira doucement les poings de son ami de sa bouche en veillant à ne pas lui faire de mal. Ça lui peina de voir les jointures de Tyler contusionnées. Il attrapa vite un mouchoir de son bureau pour nettoyer doucement les jointures de Tyler avant d’essuyer doucement les larmes qui restaient sur ses joues. Satisfait, Jonas prit les mains tremblantes de Tyler entre les siennes pour tenter de calmer le tremblement.
— Maintenant respire en même temps que moi, un deux trois, on souffle, un deux trois, on expire, dicta calmement Jonas en prenant des inspirations et des expirations exagérées pour faire comprendre à Tyler ce qu’il devait faire.
Alors qu’ils répétaient l’exercice plusieurs fois, Tyler réussit enfin à reprendre une respiration harmonieuse et normale.
— Tu te débrouilles vraiment bien Tyler, je sais que tu es probablement fatigué, mais est-ce que tu peux maintenant essayer de me désigner cinq choses que tu peux voir dans la pièce ?Demanda Jonas sans jamais lâcher ses mains qui tremblaient encore.
Pendant quelque temps, Jonas n’entendit pas de réponses et craignit que Tyler se renferme et ne lui parle pas. Néanmoins, quelque temps après, une faible réponse vint. Jonas dut se pencher vers Tyler pour pouvoir entendre la réponse.
— Une table, ta lampe violette, la plante verte devant ton lit, la peinture et les photos accrochées au mur, murmura doucement Tyler sans jamais lever les yeux vers Jonas.
— Merci. Tu dois être fatigué, on va te mettre au lit, ça sera plus confortable que le sol, déclara Jonas en aidant Tyler à se relever.
Tyler semblait ne pas vouloir parler, alors il n’attendit pas de réponse et n’essaya pas de le forcer à parler. Il ne voulait pas l’obliger à formuler des réponses précises ou à faire des choses qui ne feraient qu'aggraver son anxiété. Tout cela devait être très déroutant et fatiguant pour Tyler. Jonas ne voulait pas le contrarier davantage, ou pire, le blesser.
Jonas ne voulut pas laisser Tyler dans cet état, tout seul. Il s’installa lui aussi dans le lit à côté de Tyler. Mais Jonas voyait les mains de Tyler continuer de trembler violemment et ses larmes couler malgré sa respiration redevenue normale. Une crise de panique prenait toujours beaucoup de temps à se calmer. Et Jonas ne put empêcher le violent désir de consoler et d’apaiser les souffrances de son meilleur ami.
Il avait lu comme moyen de venir en aide à une personne souffrant d'une crise de panique, cela dépendait de votre relation avec cette personne, s'il s'agissait d'un proche ou de votre partenaire amoureux, était de la serrer dans ses bras.
Déterminé à apaiser et consoler son ami, sans même réfléchir davantage, Jonas s’approcha de Tyler pour entourer ses bras à sa taille, ce qui eut pour effet de tendre Tyler. Il en profita pour entrelacer ses doigts avec ceux de Tyler pour les empêcher de trembler plus, ce qui sembla fonctionner. Et il posa doucement sa tête sur l’épaule de Tyler, pour pouvoir murmurer à son oreille de doux mots de réconfort et d’encouragement, ce qui parut davantage l’apaiser, car après cela, il sentit le corps de Tyler se détendre contre le sien.
— Je sais que c’est dur pour toi en ce moment, et je comprends que tu aies peur, c’est normal que tu sois effrayé et je suis là pour toi. Je sais que t’as l’impression que ça ne va jamais finir et que ça dure une éternité, mais ça va bientôt se finir et je serai avec toi tout le temps, le rassura doucement Jonas, n’attendant pas de réponse en resserrant inconsciemment ses bras autour de Tyler.
Dans le but de distraire Tyler de sa panique et de faire passer le temps en comblant le silence qui s’était installé. Jonas commença à chanter une douce chanson en allemand que sa mère lui chantait tout le temps petit quand il était malade et ne se sentait pas bien.
— Hallo Lieblingsmensch, Ein Riesenkompliment dafür, dass du mich so gut kennst. Bei dir kann ich ich sein, verträumt und verrückt sein…
Alors qu’il chantait, il ne remarqua pas tout de suite que Tyler s’était endormi dans ses bras. Lorsqu’il le remarqua, il constata que son ami était davantage détendu dans son sommeil qu’il l’était éveillé il y a quelques minutes.
Il sourit en voyant Tyler enfin détendu et endormi, bien que son cœur lui faisait mal en voyant son meilleur ami souffrir ainsi. Quelque temps après, il le rejoignit également dans le sommeil.
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MONTENOT Florence
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