Fyctia
Chapitre 6 - TYLER
— Alors comment allez-vous Tyler ? Demanda Le Docteur, d'un ton et d'une expression neutre.
— Je vais bien, répondit Tyler sans détailler en jouant avec la couture d'un des coussins.
— Je vais préciser ma question, comment s'est passée votre semaine ? Avez-vous été stressé, anxieux ces derniers temps ? Demanda le Docteur tout en notant des choses.
Tyler était curieux de ce que Le Docteur écrivait, étant donné qu'il n'avait pratiquement rien dit.
— Ma semaine s'est bien passée, je n'ai pas été particulièrement stressé ou anxieux, juste triste, déclara doucement Tyler.
— Puis-je vous demander la raison de votre tristesse alors, demanda Le Docteur à l'écoute.
— Ça ne change pas vraiment de d'habitude, répondit Tyler en haussant les épaules tout en continuant à se concentrer sur les fils. Je finis toujours par penser à elle.
— Pensez-vous souvent à elle ces derniers temps ?
— Je ne sais pas, parfois ça va et parfois, j'ai l'impression de ne penser qu'à elle.
— Et quelles sont vos pensées quand vous pensez à elle ?
— J'étais juste un fardeau pour elle au bout du compte, et qu'elle m'a quitté pour qui j'étais vraiment.
— Et qui êtes-vous vraiment ? Demanda Le Docteur.
— Je suis juste quelqu'un qui est brisé, un fardeau pour les autres.
— Pensez-vous encore que votre état vous définisse ?
— Parfois, j'ai l'impression que c'est tout ce que je suis, parce que c'est tout ce qu'elle a vu.
— Je vais me répéter, Tyler, mais votre état ne définit pas qui vous êtes, et cela ne fait pas de vous quelqu'un de brisé. Cela veut juste dire que vous avez besoin de plus de soutien et d'aide que quelqu'un d'autre.
— J'ai bien compris Docteur que mon état ne me définit pas, mais c'est compliqué pour moi de penser autrement quand celle que j'aimais me l'a clairement crachée à la figure.
— Je comprends, Tyler, qu'il puisse être difficile pour vous de penser autrement, surtout quand la personne que vous aimiez et à qui vous faisiez confiance vous balance à la figure toutes vos insécurités et vos plus grandes peurs. Et vous faites de grands progrès. Avant de finir la séance, cependant, j'aimerais que pour la prochaine fois, qui est dans deux semaines, vous me lisiez le livre que je vais vous envoyer sur la maladie mentale et les relations. Je vous aurais bien proposé une thérapie de groupe, mais je sais que vous n'êtes pas encore assez à l'aise pour ça. Conclut le Docteur.
Tyler se sentait épuisé après la thérapie qu'il avait eue. La thérapie l'épuisait toujours émotionnellement et il se sentait toujours un peu vulnérable après ça. C'est pourquoi il s'efforçait toujours de faire une sieste après pour se calmer et se reposer. Ses frères le laissait toujours tranquille après la thérapie, ils savaient très bien qu'il était beaucoup trop vulnérable après la thérapie pour s'attaquer à lui comme ils le faisaient habituellement.
Alors qu'il se réveillait de sa sieste, Tyler se sentait plutôt reposé et il avait l'impression qu'un poids en moins s'était délogé de sa poitrine. La thérapie était toujours difficile pour lui, car il n'avait pas l'habitude de se mettre à nu devant quelqu'un d'autre. Néanmoins, au fil du temps, et après plusieurs tentatives avec plusieurs autres psychologues, il avait enfin trouvé le Docteur avec qui il se sentait plutôt à l'aise. Et même si chaque séance l'épuisait, il savait que ça l'aidait énormément de parler.
Tyler se souvint rapidement qu'il devait acheter son cadeau d'anniversaire. Il l'avait presque oublié après sa longue sieste. Il prévint ses parents et ses frères qu'il serait absent. Puis, il partit au centre commercial.
Alors qu'il décidait quel robot de cuisine choisir, un vendeur vint à sa rencontre pour l'aider.
— Bonjour jeune homme, je vois que vous n'arrivez pas à vous décider depuis tout à l'heure, dis-moi ce que vous cherchez exactement pour voir si je peux vous aider, demanda une vendeuse beaucoup trop enthousiaste.
— Je cherche un bon robot cuisine, mais je ne m'y connais pas vraiment au rayon cuisine, avoua Tyler perplexe, accompagné de son charmant sourire habituel qui fit rougir la vendeuse.
— Oh, euh oui, d'abord, dites-moi quels sont les plats que vous voulez cuisiner avec le robot ? Rougit la vendeuse en bafouillant.
— En fait, ce n'est pas vraiment pour moi, c'est un cadeau, précisa Tyler.
— Oh, je vois, est-ce que la personne à qui vous offrez le cadeau cuisine beaucoup ? Demanda la vendeuse maintenant curieuse.
— Tout le temps, il cuisine de tout en fait, informa Tyler en souriant légèrement.
— Je vois, je vous conseille un robot multifonction pour que la personne puisse préparer tous types de plats. Néanmoins, c'est plus cher.
— C'est parfait pour moi et le prix ne me dérange pas, répondit Tyler, visiblement excité par le cadeau.
— C'est très gentil de votre part d'offrir ça à votre petite amie, je suis sûre qu'elle va adorer.
— Il y a erreur, ce n'est pas pour ma petite amie, c'est pour un ami à moi que j'offre ça, mon meilleur ami.
— Oh, désolée, monsieur, je devrais dire votre petit ami alors, s'excusa la vendeuse en lui offrant un clin d'œil, comme s'ils partageaient un secret.
— Ce n'est pas mon petit ami.
— Ne vous inquiétez pas, votre secret est bien gardé avec moi, informa la vendeuse, bien trop fière d'elle.
Tyler décida d'abandonner toute tentative de protester, et laissa croire ce que la vendeuse voulait croire. Il ne savait pas si elle le faisait exprès, ou si elle pensait vraiment que Jonas était son petit ami, mais il n'avait pas le temps d'essayer de la raisonner. Ici à San Francisco, la majorité de la population était gay, car beaucoup de gens de la communauté LGBT aimaient s'installer ici. Ce n'était pas un secret que San Francisco était la ville la plus tolérante envers la communauté LGBT aux États-Unis et qu'elle regroupait également beaucoup de quartiers gays. À San Francisco, il était impossible de croiser un homophobe. La ville était composée de parents gays, de jeunes et de vieux couples gays. On pouvait même voir des petits enfants du même sexe s'embrasser et se tenir la main, ce que Tyler trouvait adorable, même s'il ne l'avouait jamais.
Il y avait plein d'associations pour la communauté et même des thérapies étaient mises en place pour ceux qui avaient du mal à s'accepter ou encore pour ceux qui avaient subi des camps de conversion. La maire de San Francisco avait également mis en place dans les écoles des programmes obligatoires sur la sexualité.
Tyler avait suivi ces cours et les avait trouvés en fait plutôt intéressants et surtout enrichissants. Il avait appris des choses sur la sexualité dont il ignorait l'existence même.
6 commentaires
blondie.64
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Il y a un an
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Il y a un an
ML0403
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Il y a un an
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Il y a un an
Louise B.
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Il y a un an