Fyctia
Toi ~4
Lundi matin. Un « matin catastrophe » comme je les appelle. Rien ne va. Bougonne, mal réveillée, je me suis brûlée avec mon infusion, tachée le chemisier avec de l’huile essentielle, sans parler du lacet de ma basket droite qui s’est cassé quand j’ai tiré dessus (bon oui, sans doute comme un homme de Cro-Magnon). Malgré tout, je suis arrivée avant mes collaborateurs pour l’ouverture du cabinet. J’y mets un point d’honneur. Et puis, ce n’est pas comme si j’avais trois heures de trajet. Non non, je me contente d’emprunter l’une des passerelles qui enjambe le canal, puis de marcher cinq minutes.
Si le bâtiment dans lequel se trouve nos bureaux est plutôt de type haussmannien, j’ai souhaité que la décoration soit épurée et moderne.
Côme, notre assistant-secrétaire et pro de la communication sur nos réseaux, arrive peu de temps après que j’ai ouvert tous les volets et fenêtres. Eté comme hiver, c’est un des rituels que j’ai mis en place.
Certains collaborateurs ne tardent pas à pointer le bout de leur nez. Chacun vient et repart à l’heure qu’il ou elle le souhaite, le contrat étant d’honorer ses rendez-vous et de répondre aux exigences de nos clients dans les temps impartis. Je tiens absolument à ce que chacun se sente sur un pied d’égalité.
Notre cabinet accompagne les collectivités, les associations et les entreprises dans diverses démarches comme des achats plus responsables, la "compliance" ou encore l’accompagnement des entreprises qui veulent répondre à des appels d’offres pour des marchés publics. A la demande d’artisans ou même de petites entreprises, nous faisons des petites veilles juridiques ciblées ou encore des petites formations pour rendre le droit et ses outils plus abordables autour de goûters.
Les journées où je m’ennuie sont rares. C’est pour ça que j’aime ce que je fais. Il y a toujours des nouveautés, des nouvelles interactions qui se créent, d’autant plus quand les personnes se présentent directement au cabinet.
Aujourd’hui, avec l’aide de Côme, je dois organiser la publicité de notre prochain goûter avant les départs massifs en vacances du mois d’août.
En fin de matinée, la communication est lancée et les inscriptions ouvertes avec cependant un nombre limité de places.
L’après-midi arrive et je me consacre au cas d’une association qui veut mettre en place une charte auprès de ses adhérents. J’en profite également pour contacter les partenaires qui nous fournissent pour les goûters, ce qui au passage me donne des envies de sucre.
L’été, le plus souvent possible, j’évite de finir trop tard afin de pouvoir profiter de la plage. Pendant mes années d’études je me suis rendue compte que je ne pouvais pas me passer de la mer. Je suis une fille de l’eau (et du sucre).
Au cours des jours qui suivent, plus ou moins consciemment, j’évite de contacter Perle. Je sais d’ores et déjà quel serait le sujet de la conversation et je n’ai pas envie de tourner en boucle. J’évite de repenser à tout ça. Pour moi, c’est insensé et je ne devrai pas me laisser distraire pour si peu. Quand je la retrouve finalement, c’est pour amener Malo à la plage.
Je m’amuse à jouer dans le sable chaud avec lui. Ce petit bout est un rayon de soleil, malgré ses petites angoisses. Peu importe le regard que les autres portent sur moi. J’ai appris à m’en détacher et depuis je vis mieux. Je suis bien plus heureuse en essayant d’être moi-même.
Les babillements de Malo me tirent de mes pensées. Lorsque je relève la tête de mon pâté de sable, Milo, le chien fougueux de ma séance de course à pied à la plage se tient devant nous et lèche les orteils de Malo.
Cette fois-ci, je n’ai pas peur de lui mais tente quand même de l’éloigner de Malo. Je me relève donc de notre œuvre, le postérieur plein de sable humide d’avoir joué avec le petit. Je cherche du regard son maître mais ne le voit nulle part. Je tiens alors le chien par son collier, qui s’est assis dans l’eau. Dans l’autre main, je tiens celle de Malo. On se met en marche ainsi tous les trois quelques mètres, mais toujours personne en vue. On se dirige finalement vers les serviettes où nous attendent Perle et Guillaume. Malo se jette dans les bras de sa mère avant de lui montrer le chien. Il essaie de nouveau de le caresser et celui-ci se laisse faire. J’en profite pour regarder si sur son collier est inscrite l’adresse de son propriétaire.
Bingo et ce n’est pas très loin d’ici.
Je ramène donc Milo en voiture jusqu’à chez lui. Il est un peu plein de sable, mais ce n’est pas grave, cela me poussera à nettoyer la voiture.
Après seulement quelques minutes de trajet, je me gare à l’adresse indiquée par le collier du chien, qui est impatient de sortir.
8 commentaires
Cin_dy
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Il y a 3 ans
N. DGarcia
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Il y a 3 ans
Princeza Bleue
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N. DGarcia
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Feline Grey
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Il y a 3 ans
N. DGarcia
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Il y a 3 ans