Fyctia
Toi ~2
A l'entrée de mon appartement, je laisse tomber mes chaussures et presque immédiatement suivent mes vêtements. J'en profite pour récupérer mon tapis de gym accroché derrière la porte d'entrée. En sous-vêtements, je vais ouvrir une des fenêtres de mon salon dans lequel il fait chaud. Trop chaud. Pendant que mes écouteurs se connectent au Bluetooth de mon téléphone, je déroule mon tapis, prête à transpirer.
Il est presque une heure du matin lorsque je débute ma séance de sport. Je monte le son de ma playlist « motivation sport ». Tout y passe, les abdos, les obliques, les cuisses, les fessiers, les bras ... J'enchaîne jusqu'à ce que je ne puisse plus compter les squats, les crunches, les minutes de gainage et autres exercices. Je passe par une phase de retour au calme, pour terminer de transpirer avant de filer à la douche. Sous l'eau tiède, la tension de mes muscles finie de disparaître et une bonne fatigue commence à se faire sentir. Y voyant l'opportunité de passer une bonne nuit sans cogiter, je me dépêche d'enfiler une culotte et un tee-shirt trop grand avant de me glisser sous mes draps en coton frais. Après quelques exercices de respiration afin d'éviter à mon cerveau de débuter ses activités nocturnes de rumination de ses journées, je plonge dans un sommeil qui me paraît sans rêve.
Du moins, c'est ce que je croyais jusqu'à l'instant T de mon réveil. Une fois étirée et en route pour prendre mon déjeuner dans la cuisine, des flashes de la soirée viennent me faire frissonner. J'ai le bas du dos et la joue qui me brûlent comme si j'avais été marquée au fer rouge ... Plus ou moins consciemment je me jette sur le produit le plus frais et le plus sucré que j'ai dans mon réfrigérateur, à savoir un reste de pastèque. Je me suis levée tard, je ne petit-déjeune pas et comme à mon habitude dans ces situations là, je commence par ingérer du sucré avant de passer au salé (enfin surtout au fromage et au jambon de pays).
La journée étant bien avancée, je fais mon ménage du dimanche avant de chausser mes baskets et de prendre mes clefs de voiture pour aller trottiner en bord de plage. Il est 18h20 quand j'arrive sur les lieux et malgré cette heure-ci, le peu de vent qu'il y a est chaud. Mais je ne me démotive pas, il faut à tout prix que j'évite à mes pensées de me rattraper. Alors, je lance ma montre et débute ma séance en bord de plage. Je trottine pendant 5 km, avant d'augmenter progressivement mon allure sur cinq autres kilomètres, où je cours contre moi-même, avant de finir par un sprint pour me défouler entièrement. Je suis à la fois complétement vidée de toute énergie, et dans un état d'esprit de paix intérieure. Cette séance m'a fait le plus grand bien.
Je m'appuie contre le muret de la balade en bord de mer, longeant les chalets, tous occupés à cette époque, pour me déchausser avant d'aller faire quelques étirements sur le sable. Je commence par le haut de corps avant d'étirer les muscles de mes jambes. Je n'ai jamais été d'une grande souplesse, mais j'espère tout de même limiter les courbatures. Puis, comme toujours lorsque je viens ici, la mer m'appelle. Sa fraîcheur étant la bienvenue les jours de fortes chaleurs. Sans hésitation, je glisse mes pieds en elle, et aussitôt elle caresse ma peau avant de se retirer et de revenir, sans jamais cesser sa danse, glissant sur chaque partie de mon corps qui se présente à elle. Et je me laisse bercer par son doux froufrou. Je contemple l'horizon, son bleu se fondant avec celui du ciel, ne faisant plus qu'un.
Cependant, je reprends vite toute notion de ma présence sur cette plage et de mes jambes dans l'eau, quand je sens quelque chose d'humide me toucher l'arrière du genoux gauche. Je coule un regard en arrière pour y découvrir un chien. Je me raidis encore plus, je suis incapable de bouger totalement tétanisée. Je dois avoir l'air ridicule mais je n'y peux rien, j'ai une peur bleue des chiens. Il a pourtant l'air inoffensif à me regarder avec ses yeux verrons et sa robe soyeuse. Je me retourne complétement pour lui faire face et essaie de voir si son maître ou sa maîtresse n'est pas loin. Je n'ai aucun indice si ce n'est la laisse qui flotte derrière lui. Je redirige mon regard vers le chien qui continue de m'inspecter. Il commence à frotter sa tête contre ma jambe, je me raidis encore plus avant d'inspirer pour essayer de me détendre. Je laisse alors une de mes mains approcher de sa truffe, avant de lui caresser la tête. Il l'accepte volontairement cette attention avant de commencer à exprimer son contentement. Il saute à présent, essayant de poser ses pattes avant sur moi. Je panique totalement, recule brusquement et me prends le pied dans sa laisse, avant de tomber les fesses dans l'eau. L'animal continue sa fête et saute partout quand on saisit sa laisse, dans laquelle mon pied est toujours pris. Je suis trempe et j'ai bien l'air malin, le postérieur dans l'eau et mon pied en l'air, emmêlé dans la laisse désormais tenue par le ou la propriétaire du chien.
Milo, ledit bestiau, cesse tout amusement dès lors que gronde une voix pour le faire asseoir. Une voix, qui fait que même moi j'arrête de m'agiter pour me défaire de la corde qui enlace ma cheville. Je n'ose pas relever la tête. Au fond de moi j'espère que l'homme qui se tient debout et me fait face est l'inconnu d'hier soir. Je suis rattrapée si vite par de telles pensées, que mes tous mes efforts pour ne pas y repenser sont balayés par la brise marine. Et quand une main se tend devant moi, j'ai espoir que ça soit lui. Mon cœur s'accélère et inconsciemment je retiens ma respiration. J'attrape cette main, qui m'aide à me relever sans effort. Je rassemble tout mon courage et relève la tête pour croiser le regard d'un jeune homme. Celui-ci se baisse pour me défaire de l'emprise de la corde de Milo – le chien. Je me laisse faire, le cœur au fond des chaussettes. Le jeune homme châtain, bien qu'agréable à regarder, n'est pas mon inconnu. J'expire alors un grand coup, et le remercie pour son aide, avant de me diriger vers ma voiture. Je suis complétement désemparée, et surtout en colère contre ma naïveté. Contre cette lueur d'espoir, ce battement de cœur affolé que j'ai pu avoir en m'imaginant revoir l'inconnu. Clairement, il faut que je trouve un autre moyen de me changer les idées.
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iris monroe
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Il y a 3 ans
Princeza Bleue
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Il y a 3 ans
N. DGarcia
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Il y a 3 ans
Emy J. Thys
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Il y a 3 ans
N. DGarcia
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Il y a 3 ans
Mathilde Rl
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Il y a 3 ans