clara.yae The Devil in love Chapitre 01.2

Chapitre 01.2

– Hum… soupira-t-elle en se laissant tomber sur sa chaise, caressant sa lèvre inférieure de son index et son pouce (chose qu’elle avait l’habitude de faire quand elle se lançait dans de profondes réflexions.) Encore ce fameux diable hein… On dirait qu’il ne veut vraiment pas te lâcher celui-là…

Une brise chaude caressa mon visage, faisant virevolter une petite mèche de ma chevelure de feu. Le soleil continuant toujours plus sa course vers les profondeurs de l’horizon et sans m’en rendre compte, le bruit de fond que faisaient les clients du café, l’odeur enivrante de chocolat et de cappuccino n’existaient plus, comme emportés par un courant malveillant. Un frisson de peur me glaça le sang, et l’instant d’après, je me retrouvais de nouveau prise au piège dans cette grotte en compagnie du monstre à la somptueuse apparence trompeuse qui m’observait de ses deux grands yeux vifs.

L’atmosphère était pesante, si pesante qu’elle m’en compressait la cage thoracique.

Le peu d’air qu’il y avait était glacé, enfonçant petit à petit ses crocs de givre de part et d’autre de mon corps, me provoquant d’horribles sueurs froides. Mon cœur battait à vive allure au fur et à mesure que ces deux grands yeux rouges, semblables à ceux d’un félin s’avançaient vers moi.

Une lourde sensation de mort imminente s'immisça en moi et quelque chose de plus profond essayait de m’obliger à ne pas le regarder. Quelque chose qui m’obligeait à tourner la tête, à fuir cette réalité amère qui saccadait ma respiration et me donnait l’horrible impression que je pourrais succomber d’une crise cardiaque à n’importe quel moment.

Une larme glaciale s’échappa, me provoquant des frissons par centaines. Le froid polaire se transformait en quelque chose de plus meurtrier, remontant le long de ma colonne vertébrale comme les pattes acérées d’une grosse araignée. Je ne sentais déjà presque plus mes mains, tandis qu’il continuait toujours d’avancer, ce sourire pervers scotché au visage.

Tu crois vraiment que les gens comme toi vont au Paradis ?

Et soudain, un contact chaud me brûla la main, m’arracha à la vision horrifique qui s’était jouée de mon esprit.

– Prim… t’es toute pâle, ça va ? Je…

Je lançais des regards alertés autour de moi tandis que la chaleur estivale m'envahissait de nouveau, réchauffant de part et d’autre les parties glacées de mon corps. J’étais toujours assise en terrasse et le bruit de fond du café était toujours présent. J’entendais toujours le son de la guitare jouée au loin, je voyais le soleil qui mourait dans les bras de l’horizon, laissant naître la beauté de la nuit. La fumée qui s'échappait toujours de mon chocolat chaud, les odeurs de pain et de café.

Je soupirais de soulagement. J’étais toujours ici, en compagnie de ma meilleure amie. Je n’avais pas quitté la terrasse.

Mais si mon corps n’avait pas quitté le café, alors ou mon esprit était-il allé ?


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1 commentaire

Dystopia_Girl

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Il y a un an

J'aime bcp:)
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