Fyctia
Chapitre 17 2/2
Pourquoi est-ce que je change de chemise pour la troisième fois? Ce n’est qu’un simple dîner comme on en a déjà fait!
Un simple dîner oui, mais avec la nana qui perturbe mon équilibre et qui sera décisif pour le reste de notre relation, je le sens. La manière sérieuse qu’elle a eu quand elle m’a dit avoir une proposition à me faire, me laisse croire que plus rien ne sera comme avant. Qu’il n’y aura pas de retour en arrière.
Je n’ai aucune indication sur le lieu de notre sortie et c’est ce manque de contrôle qui me déstabilise et qui me procure plus de stress qu’en temps normal.
Je n’ai pas pour habitude de laisser une tierce personne décider à ma place et c’est perturbant. J’ai toujours été maître de mes décisions.
Des décisions qui t’ont causé du tort parfois!
Je dois aller la chercher chez elle pour 20h c’est-à-dire dans moins de vingt minutes, donc cette chemise blanche sera très bien.
Dans le miroir de la salle de bain, j’effectue une dernière vérification, m’asperge de parfum. Je souris à ce nouvel homme que je découvre, que je deviens, heureux de pouvoir passer du temps avec Ana.
Je décide de lui envoyer un message pour l’informer de mon départ. C'est finalement quelque chose de positif qu’elle n’ait pas de voiture. Je sais qu’elle déteste devoir dépendre de quelqu’un mais, moi, ça me permet de profiter de sa présence quelques instants supplémentaires. Et je prends tous les moments que la terre pourra me donner avec elle.
Sa réponse est immédiate:
Elle réussit à me faire sourire avec seulement quelques mots.
— Hey mec qui te fait kiffer comme ça! me surprend Julien que je n’avais pas entendu arriver.
— Personne, éludé-je en rangeant mon téléphone dans la poche de mon jean et en récupérant mes clefs de voiture suspendues près de la porte d’entrée en bois.
— C’est une fille, j’suis sûr. Je sens ces choses-là tu sais, me dit-il en pointant son nez avec son index, et surtout la tonne de parfum que tu as vidé sur toi! Tu comptes l'asphyxier dès le premier rencard?!
— Pff t’es con, et tu exagères comme toujours! lui fais-je remarquer. Puis, qui te dis que c’est un premier rencard?
— Ohh, tu t’assagis, bravo mon pote, me félicite t-il, c’est Ana, ta collègue?
— Peut-être bien! Allez salut, bonne soirée!
Je n’ai pas besoin de lui préciser, il sait déjà tout ce qu’il s’est passé entre la belle blonde et moi. C’est mon meilleur ami et en cette qualité, il a l’exclusivité sur les détails de ma vie. Il n’est pas toujours de bons conseils mais il a le mérite d’être direct.
Pour lui, je devrais juste arrêter de me poser trop de questions et de vouloir absolument être le mec idéal. Je devrais prendre les choses comme elles viennent et foncer tête baissée. Sauf qu’il ne comprend pas que je ne me force pas à être prévenant ou protecteur avec elle. Tout ça me vient naturellement, parce que je veux simplement être à ses côtés.
Quand elle sort de son immeuble, j’en reste ébahi, sans voix.
Debout, posé contre le flanc de ma voiture, je ne peux plus bouger, incapable du moindre mouvements, je suis figé par l’éclat de sa beauté.
Elle avance vers moi avec une simplicité désarmante: un jean épouse parfaitement ses formes et un bustier blanc qui laisse ses épaules dénudées, de manière assez sexy. Ses cheveux, relevés en une demi-queue, retombent en ondulant, animés par chacun de ses pas. Une paire de ballerines blanches complète son allure, me permettant de la dépasser légèrement en taille. Un maquillage à peine perceptible rehausse ses traits, révélant un charme pur, naturel, presque irréel.
Comment peut-elle être aussi jolie sans avoir recours à une montagne d’artifices?
Même ma conscience ne trouve rien à dire et reste muette, subjuguée devant cette beauté naturelle. Elle ressemble aux protagonistes des dessins animés dans les années quatre-vingt, la bouche ouverte jusqu’au sol avec la langue pendante.
Elle s’approche de mon visage, les yeux rieurs et m’enlace en déposant un baiser sur ma joue. Son contact m’électrise.
— Salut! Une chemise blanche, bien joué! me félicite-t-elle et je reste silencieux encore perdu à des milliers de kilomètres grâce au parfum vanillé qu’elle dégage.
— On est assortis sans s’être concerté! Si ce n’est pas un signe, indiqué-je en reprenant pied à la réalité.
— Parce que tu crois aux signes, toi?
— Jusqu’à présent, j’en avait rien à péter, déclaré-je, mais forcé de constater que tout s’aligne parfaitement. L'enterrement de vie de garçon de Paul qui me permet de décrocher un super poste et me fait te rencontrer, si ça ce n’est pas un signe du destin pour me mettre sur ton chemin…
— C’est peut-être l’inverse et c’est toi qui as besoin de moi! rit-elle pas complètement convaincue mais prise par notre jeu de défiance. Dirige toi vers le bar de notre première rencontre, indique-t-elle en s'installant sur le siège.
— Voir les deux probablement! Tu as besoin de moi comme j’ai besoin de toi…
— Si Judith t’entendais, tu serais son nouveau meilleur ami!
— Ah oui pourquoi ça? Ça va d’ailleurs avec elle?
— Elle adore tout ça, fait-elle en brassant l’air autour de nous, l’astrologie, les signes et tout, c’est son truc. Oui oui ça va, elle semble avoir passé un bon week-end au bord de la mer avec Pédro.
Elle ne semble pas vouloir s’épancher sur le sujet donc je n’insiste pas et change de sujet. J'opte pour lui parler de la réunion que nous avons eu avec son père dans l’après-midi.
— Richard m’a demandé ce que je pensais des voitures qu’il avait présélectionnées. J’hésite entre deux, tu en penses quoi toi?
— Oui, il compte aller la chercher d’ici un mois afin que tu puisses te faire la main dessus et voir si vous devez apporter des changements. J’ai une petite idée mais je suis curieuse de savoir qu’elles sont celles que tu préfères.
— Oui, nous irons ensemble. La Chevrolet me tente bien, mais faut voir si la ligne et la position dans le cockpit sont adaptées. La Mazda aussi nous donnerait un sacré avantage avec ses quatre roues motrices.
— C’est vrai que sur sol mouillé, la Mazda est parfaite, mais la Chevrolet possède une accélération impressionnante grâce à son faible poids.
Lorsque nous arrivons sur le parking près du bar, elle m’indique de me garer et que nous continuons à pied. C’est en débattant sur les qualités et défauts des deux bolides que nous passons les portes du restaurant “Les Voutes”. Un lieu magnifique qui longe les bords du Rhône. L'endroit porte bien son nom puisque des voûtes dominent le lieu décoré avec soin. Le serveur nous accueille et salue Ana. Ils semblent se connaître.
C’est qui celui-là? se réveille ma voix intérieure.
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Alyssa Well
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Mira Perry
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Laetitia B
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IvyC
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Pauline_Leyne
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Laetitia B
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Renée Vignal
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Il y a 3 mois