Laetitia B The first place Chapitre 18 Anabeth 1/2

Chapitre 18 Anabeth 1/2

Alex nous guide vers la terrasse en bois qui surplombe le fleuve. Des lampions sont accrochés un peu partout et apportent du charme et une ambiance cosy à l’établissement. Stanley dans une démarche de parfaite galanterie me laisse passer devant et pose une main dans le bas de mon dos pour me guider. Des bougies embellissent les tables et la notre, plus proche du bord de l’eau ne fait pas exception. Tout est réfléchi pour apporter une atmosphère romantique. Même le parfum des lauriers qui font office de séparation entre les espaces nous parvient et complète le tableau.


— Je vous ai préparé une table sur la terrasse comme tu nous l’a demandé Ana.

— Merci Alex c’est parfait!


Je vois Stan se tendre quand il comprend que nous nous connaissons.

Nous prenons place et je peux sentir qu’il brûle d’envie d'en savoir plus.

J’espère qu’il n’imagine pas que c’est un ancien amant et que je n’aurais aucune honte à l’y emmener.

— Alex est un cousin, je l’informe pour mettre fin au suspens.


Il lâche un long soupir et ses épaules se détendent. Il m’invite à prendre la carte pour commander nos boissons. Nous optons tous les deux pour le cocktail du jour à base de rhum et d’ananas.

Je ne sais pas comment aborder mon idée et cela commence à me faire paniquer. J’ai d'un coup une montagne de doute qui me tombe dessus et oppresse ma poitrine.

Je sais qu’il veut qu’on tente d’entamer une relation mais ce que je vais lui proposer va t-il lui convenir? Est-ce que ça va seulement lui suffire ou même à moi?

Je bois une longue gorgée de ma boisson sucrée et son acidité me donne le coup de peps qu’il faut.


— Alors est-ce que tu as une idée de ce que je voulais te proposer? demandé-je directement.

— Pour être tout à fait honnête, non! J’ai quelques petites espérances mais les formes que tu y mets me font penser que c’est une proposition plus complexe que ce à quoi je m’attends.

— En fait ce n’est pas si compliqué que ça, c’est même très simple.


Instinctivement, nos corps, qui sont face à face, se sont rapprochés au-dessus de la table et nos yeux sont fixés l’un à l’autre attendant la délivrance de cette annonce. Mon annonce.

Nos voix se font plus basses.

Pourtant, cette proximité est rompue quand une serveuse, que nous n'avions pas remarqué, vient nous interrompre pour prendre notre commande.


— Monsieur, vous avez fait votre choix, lui demande-t-elle d'une voix nasillarde qui m'agace déjà.


Elle reste droite comme un piquet tandis qu'il hoche négativement la tête. Sa façon qu’elle a de reluquer mon collègue me dérange. Une légère pointe de colère se manifeste et pique mon cœur, me laissant perplexe.


— Merci mademoiselle, mais vous pouvez repasser, nous avons besoin de quelques minutes encore s’il vous plaît! Je l’expédie, sèchement mais poliment.


Elle daigne enfin s’apercevoir de ma présence et me jette un regard noir empli d’hostilité. Si l’expression “avoir des revolvers à la place des yeux” existait, je serais morte sur place sans avoir pu exprimer mes pensées à ce massif et sexy brun assis en face de moi.

Je plonge le nez dans le menu afin de cacher l'agacement que j'éprouve alors qu'il se fait draguer juste sous mon nez. Nous ne sommes rien l'un pour l'autre, que de simples amis, donc en soit, cela ne devrait pas m'importuner mais c'est plus fort que moi, je ne peux contrôler le sentiment de jalousie qui vient s'engouffrer dans une petite partie de mon cerveau.



— Nous devrions nous dépêcher de prendre la commande avant que miss pimbêche ne s'impatiente.


Je tente une œillade dans sa direction et constate qu'elle nous fixe avec interrogation. Se demande-t-elle si nous sommes un couple? Avons seulement l'air d'un couple?

Je tourne les yeux, qui dépassent du menu, et remarque que Stan ne me lâche pas du regard. Il paraît hermétique à ce qu'il se passe autour de nous.


— Miss pimbêche hein? Tu la connais?

— Non du tout! C'est juste que j'aime pas son air.

— Oh, et ça n'à rien à voir avec le fait qu'elle m'a fait les yeux doux?

— Absolument pas! Nous ne sommes pas en couple, donc elle peut faire ce qui lui chante..

— Oui, mais nous pourrions.. si tu le voulais.

— Nous pourrions c'est vrai! Et c'est d'ailleurs de cela que je voulais te parler.

— Je suis tout ouïe! Clame-t-il en posant la carte sur la table sans me quitter des yeux.

— Donc, j'ai eu une idée hier soir..

— Hier soir, et tu ne m'en parles que maintenant !!

— Chut, si tu veux que je continue, ne m'interromps pas, je le menace avec mon index pointé dans sa direction.


Il mime une fermeture à clefs de ses doigts contre sa bouche, et fait la gestuelle de jeter la clef.


— Ok.. donc on ne peut pas nier l'attirance que nous avons…


— C'est bon cette fois? vous avez fait votre choix nous dérange la voix nasillarde.


Je lève les yeux au ciel et prends une grande inspiration pour contrôler ma colère. Stanley le remarque et sourit. Ce que pimbêche girl prend pour elle. Je la fusille mentalement.


Le pouvoir de lancer de laser de superman t'aurait bien servi!


— Si vous souhaitez je peux vous conseiller…


— Mon amie, ici présente, va choisir pour nous deux, répond-il sans même lui jeter un regard, j'ai totalement confiance en son jugement.


Je sais que ces derniers mots me sont adressés directement. Ça me donne des ailes, même si je n'ai aucune idée de ce qu'il aime ou non.


— Ce sera donc deux magrets de canard, sauce au miel, avec pommes sautées, il tique de son sourcil sur ce dernier mot, avec un peu de salade verte à côté s'il vous plaît.


Je prends mon air le plus hautain possible, histoire de bien la remettre à sa place.


T'as bien raison, non mais pour qui elle se prend celle-là avec sa bouche en cul de poule!


— Très bien! Conclut-elle, visiblement vexée en repartant vers la cuisine.

— Donc, je te disais que j'avais beaucoup réfléchi à ce que nous vivons…

— Excusez-moi, j'ai oublié de vous demander si vous preniez du vin en mangeant?


Cette fois, elle s'adresse directement à moi. Je souffle tout en levant ma tête vers elle pour la dévisager.


— Sérieux? Dis-je sèchement, énervée d'être constamment interrompue, Non! nous n’en prendrons pas! Maintenant si vous permettez, j’aimerai finir ma discussion avec ce charmant monsieur qui m’accompagne, merci!

— Euh..oui.. pardonnez-moi, murmure-t-elle paniquée en s’éloignant.

— Tu crois pas que tu y as été un peu fort, se marre mon ami.

— Tu veux savoir, ou tu veux qu’on s'apitoie sur cette nana?

— Evidemment que je veux savoir, mais magne toi avant qu’elle ne revienne, s'esclaffe-t-il en regardant l’endroit où a disparu la serveuse.


Je ne sais pas d’où me vient cette assurance. En fait, si je le sais. Elle est enfouie en moi depuis des mois et en sa présence, je retrouve certaines parties de l’Anabeth que j’ai oubliées en perdant mon frère.

Il me redonne cet espoir de vivre de nouveau pleinement.


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24 commentaires

CécileIsabelleK

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Il y a 2 mois

Enfin à jour, joyeuses fêtes :p

Laetitia B

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Il y a 2 mois

Merci joyeuses fêtes également

Laure Mnc

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Il y a 2 mois

like de soutien ✨💜

Laetitia B

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Il y a 2 mois

Merci ❤️

Pauline_Leyne

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Il y a 2 mois

Like de soutien 💚

Laetitia B

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Il y a 2 mois

Merci à toi 🥰

Sharleen V.

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Il y a 2 mois

Tu nous mets en tension là 😂

Laetitia B

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Il y a 2 mois

Moi??? Non...🤪

JustineSt

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Il y a 2 mois

Trop de suspens ... on peut virer la pimbêche s'il vous plaît ?! Hâte de lire la suite !

Laetitia B

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Il y a 2 mois

On est d'accord qu'elle est casse bonbon celle-ci 🤪
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