Fyctia

Je tente de prendre une allure cool et me positionne contre le chambranle de la porte.

Je remarque ses joues rosirent lorsqu’à son tour elle me détaille. La chaleur du mois de juin m’oblige à oublier mes jeans habituels et à opter pour des shorts à hauteur des genoux révélant mes nombreux tatouages. J’attends patiemment qu’elle se décide à m’inviter ou à me congédier. Je ne veux pas la brusquer.

Mais tu pries pour la première option!

Après ce qui me parait une éternité, elle me fait signe d’entrer et récupère son sac.

Ouf!

- Merci infiniment, me remercie -t-elle quand j’entre dans l’appartement.

Il est clair, ordonné, sans chichis. Un petit couloir servant d'entrée s’ouvre sur un grand salon. Tout est dans des tons blanc et beige surmonté par des touche de bois. C’est chaleureux et cosy. Mon hôte s’accoude au bar qui sépare la pièce de la cuisine. Je me place sur l’une des chaises hautes près d’elle. Elle fouille dans sa besace à la recherche de son portable. Un soupire s’échappe quand elle le déverrouille mais elle le repose ne prenant pas connaissance de ces notifications.

- Il n’a pas arrêté de vibrer, je lui signale, mais elle me coupe.

- Tu veux un café, quelque chose à boire?

- Non merci. C’est ton mec? je demande subitement voulant clarifier la situation au plus vite.

- Hein quoi? Qui ça? Me questionne -t-elle méfiante. Attends! tu as fouillé dans mon téléphone, s'insurge-t-elle d'une voix accusatrice en me pointant du doigt.

- Donc ce fameux Jeff est bien ton mec, je continue sur le même ton en prenant son doigt dans ma main.

- Mais non! Elle crie presque en se délivrant de mon emprise, c’est un collègue un peu trop intéressé, c’est tout! Non mais pour qui tu me prends? Tu crois franchement que j’aurai fait ça, elle désigne l’espace entre nous, si j’avais quelqu’un.

Elle ne me laisse pas en placer une et débat sur le genre de nana qui accepte les avances d’un homme sans être célibataire. Je souris, amusé par ces mimiques. Elle fait les cents pas et remue les mains dans tous les sens. Je lui explique les raisons qui m’ont poussé à jeter un œil, la rassurant sur le fait que je ne peux pas le déverrouiller. Elle se radoucit et n’ose me regarder en face.

- Par contre une chose, je lui fais remarquer, tu n’as pas cédé à mes avances, c’est toi qui t’es jeté sur moi.

- Je.., bégaie -t-elle, non c’est faux! Ton corps était collé au mien, tu me regardais avec envie et, et… elle cherche ses mots, j’avais trop bu! Bon tu étais sérieux quand tu me proposais de me servir de chauffeur? Elle change de sujet.

- Oui bien sûr, j’acquiesse, puis de toute façon ta coloc ne m’a pas vraiment laissé le choix, je rigole en repenssant à cette femme surement hyperactive.

- Ok, super, laisse moi cinq minutes pour me préparer.

Elle part en direction de ce que je suppose être sa chambre puisque j'y aperçois un lit. J’entends le bruit de l’eau qui coule. Je me force à ne pas aller la rejoindre et rester à ma place. Mes jambes pourraient me trahir et filer droit dans la pièce d’à côté. J’inspecte autour de moi à la recherche du moindre indice m’en apprenant plus sur elle mais, mise à part des photos d’elle avec Judith, il n’y a rien que je puisse apprendre.

Quand elle ressort, je suis surpris de la vitesse à laquelle elle a réussi cet exploit. Une femme n’est-elle pas censé mettre des heures?

Le parfum vanillé qui se dégage d’elle, se prête parfaitement à la petite robe d’été qu’elle a enfilé. Le vêtement serré au niveau de la poitrine -qui se veut plutôt généreuse- est rose pâle avec des fleurs, avec des bretelles fines, puis s’évase à partir de la taille pour descendre dans un tombé fluide sur ses cuisses. Elle ne dépasse pas la hauteur des genoux. Toute cette surface de peau visible me met les nerfs à vif.

Plus de maquillage dégoulinant sous les yeux mais elle ne semble pas en avoir ajouté. Ses cheveux sont toujours relevés mais de manière moins fouillis. Elle est d’une beauté naturelle et n’a pas besoin d’un tas d’artifices pour se faire remarquer.

Arrivés sur le parking du bar, elle m'indique où se trouve sa voiture. Une superbe Audi TT noire métalisée trône fièrement entre une clio et une twingo. Autant dire qu’elle en jette entre ces deux modèles plus passe partout. Je suis étonnée qu’elle puisse posséder ce genre de voiture.

- Et bien, belle caisse! m’exclamé-je en garant celle que je conduis. Je ne te voyais pas conduire cette catégorie. Un truc plus girly, fais-je en mimant des guillemets sur le dernier mot, ne m’aurait pas surpris.

- Oh parce que je suis une femme, je dois forcément posséder une Mini ou une Fiat 500? Elle s’offusque en me toisant.

- Non pas forcément mais c’est plus courant c’est tout! Pourquoi avoir choisi l’Audi?

- Pour la puissance! répond-t-elle simplement.

Son ventre gargouille si fort que je l’entends avant qu’elle tente de le cacher en toussant. Je consulte ma montre qui affiche 13h15. Mon téléphone vibre au même instant et m’indique un message de mon meilleur ami.

Ju:

• j’ai pris ma moto, je rentre pas ce soir! prends tout ton temps ;)

Il conclut par un smiley clin d'œil.

- Bon ben Ju’ va retrouver son date et n’a pas besoin de la voiture, je lui indique en désignant celle qui est la mienne aujourd’hui, je te propose d’aller remplir ton estomac avant qu’il ne t’attaque pour maltraitance.

Elle accepte à mon grand étonnement et souris à ma blague.