Fyctia
Chapitre 8
Donatello ne réagit pas. Il ne semble pas plus s'énerver ou au contraire se détendre alors je ne sais pas trop quoi faire. Quelque chose me dit que je ne devrais pas le caresser à moins de vouloir perdre ma main.
_Euh, tu as faim ? Je lui demande, hésitante sur la marche à suivre.
Donatello reste indifférent. Seules ses oreilles qui se dressent trahissent son intérêt.
J'ouvre un peu au hasard les tiroirs pour trouver de quoi manger. Comme je n'avais pas faim hier, je ne sais toujours pas comment est rangée cette cuisine. Mais, puisque que mon patient/coloc m'a dit la veille que je pouvais me servir, je considère que cette autorisation est toujours valable et que ça ne le dérangera pas que je fouille une peu partout.
Après quelques minutes de recherches, je trouve une bouteille de jus d'orange, du lait et des céréales. Je me sers un verre et un bol de céréales sous l'œil vigilant de Donatello. Je prend ensuite un autre bol dans lequel je verse uniquement du lait.
_Tiens, c'est pour toi, j'indique au chat en poussant délicatement le récipient vers lui.
Il me regard avec dédain, comme pour dire "C'est chez moi ici, humaine. Je n'ai pas besoin que tu me nourrisses."
Mal à l'aise, j'attaque mes céréales en promenant mon regard dans la cuisine. Vaine tentative pour ignorer qu'un chat me dévisage avec mépris.
La cuisine est plutôt grande et moderne. J'aime bien cuisiner alors je me vois bien préparer à manger ici. Ma cuisine à moi est plus petite et vieillotte, ce qui me donne moins envie de cuisiner.
La belle excuse, ironise la petite voix dans ma tête. C'est juste que tu as la flemme, oui !
Hum, peut-être en effet. Mais, en même temps, il est tellement facile de se faire livrer à manger !
Mais, à mon avis, le livreur ne risquerait pas de trouver cette maison. Elle est tellement isolée du reste de la ville que je ne suis même pas sûre que quiconque connaisse son existence à part son propriétaire !
Je finis de manger et lave ce que j'ai utilisé. Argos choisit ce moment pour entrer dans la cuisine. Dès qu'il voit Donatello, il se fige et aboie dans sa direction, énervé. De son côté, Donatello se redresse, griffes sorties, et son poil se hérisse.
Je m'interpose rapidement entre les deux, coupant court à une potentielle bagarre.
_Calme ! La journée commence bien, ça serait dommage de tout gâcher avec une dispute, non ?
Ils ne semblent même pas m'écouter se dévisageant avec animosité. Donatello feule même en direction d'Argos.
Ok, il va falloir les séparer pour éviter qu'ils ne s'entretuent.
J'attrape Argos et l'entraîne avec moi vers ma chambre. Il me jette un regard furieux, alors que j'essaie simplement de lui sauver la vie - de toute évidence, il n'aurait pas gagné face à Donatello.
Une fois dans ma chambre, je me tourne vers lui.
_Argos, j'ai compris que tu n'aime pas Donatello fais un effort, s'il te plaît !
Il m'ignore pour aller bouder dans son coin. Je sais qu'il n'est pas le seul responsable mais ce n'est pas à moi de calmer Donatello. Il faudra d'ailleurs que j'en parle à mon patient/coloc parce que, si à chaque fois qu'ils se voient, ça part en bagarre, ça ne va pas le faire.
Je vais prendre une rapide douche et me prépare sans traîner. Je sors de ma valise un jean et un vieux T-shirt que j'enfile. Comme je vais rester ici un mois, je décide de m'appropprier cette chambre.
Pour ce faire, je sors toutes mes vêtements que je range dans l'immense placard mis à ma disposition. J'ai littéralement pris tous mes vêtements alors ça me prend une bonne heure. Lorsque j'ai fini, je sors mais mon patient/coloc dort toujours. La suite du bilan médical aura donc lieu plus tard.
Pendant que je rangeais mes affaires, Argos est parti je-ne-sais-où, vexé. J'espère juste qu'il ne recroise pas le chemin de Donatello.
Je descends les escaliers et en passant devant la cuisine, je remarque que le bol de lait que j'avais laissé à Donatello est vide.
Comme on dit, un petit pas pour l'homme, un grand pas pour l'humanité...
Argos étant toujours porté disparu, j'espère qu'il ne s'inquiétera pas en constatant mon absence. C'est l'affaire d'une petite heure alors je pense que ça devrait aller.
Je monte dans ma voiture et démarre aussitôt. Si je reste un mois ici, il va falloir que j'achète de quoi manger pour Argos mais aussi pour moi. Me servir chez les gens ne me gêne pas plus que ça mais la bienséance veut que je participe aussi aux courses.
Arrivée au premier supermarché, je gare ma voiture et prend un caddie. J'achète tout ce dont j'ai besoin : croquettes pour Argos, café, lessive...
Au final, je me retrouve avec un caddie plein à craquer.
_Océane ! S'exclame une voix familière lorsque je quitte le rayon légumes. Océane !
Je me retourne et vois Amélie, l'infirmière et amie qui m'a recommandée pour le contrat avec mon patient/coloc à l'autre bout du rayon.
_Mélie !
Elle me rejoint et m'enlace fortement.
_Comment tu vas ? Me demande-t-elle en me relâchant enfin. Ça se passe bien avec ton patient ?
_Pour le moment, ça va. Je ne l'ai rencontré qu'hier donc c'est difficile à dire mais je pense que le contrat devrait bien se passer. Et toi, tu pars bientôt chez ta famille fêter Noël, non ?
_Non, pas cette année, m'avoue-t-elle en souriant. Tu te souviens du gars que j'ai rencontré à Santa Monica il y a deux ans ?
_Le skipper ?
Il y a deux ans, Amélie est partie avec son petit-ami du moment en Californie. Sauf qu'elle m'avait raconté qu'elle avait surpris son copain en train de la tromper pendant le voyage. Du coup, pour se venger, elle a couché avec le premier gars qui est passé. À savoir, un homme de deux ans son cadet si je me souviens bien.
_Oui, c'est ça. Ben, il se trouve qu'il était venu l'année dernière pour rendre visite à son frère qui habite pas très loin et que je suis tombée sur lui dans la rue. On a repris contact et j'ai finalement commencé à sortir avec lui six mois auparavant.
_Quoi ? Et tu ne m'as rien dit ?!
_Je voulais être sûre d'être sur la même longueur d'onde que lui avant d'officialiser, répond-t-elle, penaude.
_Mais je croyais que tu n'aimais pas les hommes plus jeunes ?
_C'est ce que je pensais mais Charlie est... je ne sais pas comment dire mais je sens qu'il est le bon.
Je suis contente pour elle. La trahison de son ex-petit ami avait vraiment ébranlé sa confiance en soi mais aussi envers les autres.
_C'est génial, Amélie !
_Oui, sourit-elle. Il me rend vraiment heureuse. Enfin bref, je vais passer Noël chez lui avec sa famille, aux États-Unis.
_Les États-Unis ? Waouh, c'est pas la porte à côté !
_Non, c'est sûr. Mais Charlie réfléchit à s'installer ici pour qu'on soit plus proches. Les relations à distance, c'est pas trop notre truc...
_Ouais, ça doit être galère, j'acquiesce. Tu n'est pas trop stressée de rencontrer sa famille ?
_Non, pas du tout. J'ai déjà rencontré ses parents et son frère aîné cet été et ils sont tous très gentils et accueillants.
2 commentaires
natha_lit
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Il y a 10 jours
Beryl L
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Il y a 10 jours